vendredi 7 février 2014

Colère!!!

Mercredi, petit désaccord concernant mon remboursement de note de frais. Du coup, je tarde à récupérer mon dû. A plusieurs reprises je contact la personne en charge de cela et à plusieurs reprises elle me dit que je serai remboursé prochainement. Je suis patient... mais les semaines de retard deviennent des mois et j'en suis désormais à deux moi et demi de retard.
Je suis à nouveau en déplacement mais cette fois ci dans les mêmes locaux que la "fameuse" personne en charge de mon règlement. Je n'avais pas prévu d'aller la voir mais en repensant à cette affaire, je sens mon sang bouillir. Étrangement, plus rien ne compte d'autre que d'aller la voir. Inutile de continuer à travailler, je ne pense plus qu'à ça. La colère s'est déjà emparé des commandes de mon esprit. Je prends donc le chemin de son bureau avec pour vitamine la rumination de cette histoire.
Arrivé dans le bureau, ne connaissant pas son visage (nous ne communiquons que par mail) mais ayant une idée malgré tout, je la montre du doigt énergiquement en lui demandant si c'est bien elle. Réponse affirmative de sa part. Je ne tourne pas en rond et vais droit au but de la discussion en exprimant mon fort mécontentement, sans pour autant hausser le ton. Premières explications de sa part dans un grand balbutiement que j’interprète comme une première déstabilisation, un premier round dans lequel je sors vainqueur. Sa réponse ne me convient pas, j'argumente donc avec insistance pour obtenir une explication claire et un remboursement. J’agrémente le tout avec un brun d'humour noir ce qui amène chez certains des collègues de sa tribu (supposé être ses alliés) des petits rictus voir même éclats de rires étouffés, cachés. J'ai donc apparemment le soutien, voir l'approbation de l'assemblée ce qui me donne encore plus l'illusion d'être le dominant dans ce conflit. Le niveau de colère augmentant à force de ressasser cette histoire, je commence à monter le volume de ma voix comme pour achever ma proie. Son regard se détourne et ne sait plus trop où se poser ne trouvant le soutien de personne. Je conclue en "menaçant" de suivre cela de prêt et que je restais aux aguets. Je sors enfin du bureau sans même lui laisser le temps de dire un mot et en lui tournant le dos.

.....

Drôle de récit en terme de leçon de morale mais aussi d'émotions. En sortant du bureau, j'aurais du éprouver un peu de fierté à l'idée d'avoir su exposer mon mécontentement aux yeux de tous, sans gêne ni honte. Surtout que cette même personne est détestée de beaucoup d'autres collègues car ses retards de paiements sont fréquents. J'étais donc là pour moi mais aussi, en quelque sorte, pour la cause de tous les autres plaignants. Ma colère aurait du être assouvie par cette "mise à mort". Mais pourtant, je ressens une sorte de honte par la suite. J'ai honte de moi, honte d'avoir affiché quelqu'un qui a peut être des justifications que je ne lui ai même pas laissé le temps de m'exposer. Honte de ne pas avoir été celui que je veux devenir : un sage plein de morale et de bon sens.

La colère, cette émotions de base, est une belle arme de défense mais aussi finalement, d'attaque. Utilisée à bon escient, je pense qu'elle peut nous sortir des problèmes. Mais utilisée en soupape de sécurité pour relâcher la pression, elle nous met dans états incontrôlable. De là à ce que la violence s'en mêle, il n'y'a qu'un pas.

Illustration : quand la colère prend les commandes de notre esprit, quand elle ne laisse plus place à la réflexions, à la lucidité, nous transforme en bête (dans les deux sens du terme). Nous sommes donc livrés à l'instinct animal.

3 commentaires:

  1. :-)
    Moi j'aime bien le lion !!!!!
    Non mais sérieusement, je comprends ce que tu ressens, la honte et tout mais je crois que parfois, il nous arrive bel et bien de passer par ces états pas très recommandables pour en tirer des leçons, et en apprendre plus sur nous, afin de devenir un "sage" par la suite ! ;)
    Responsable mais pas coupable donc !
    Moi-même je suis passée par des états de rage et de colère... Dans lesquels je ne me reconnaissais pas du tout et dont j'avais honte... J'ai beaucoup appris cependant sur moi à ces occasions.
    Que penses-tu de ce cheminement ? :
    Rêve --> éveil --> lâcher prise --> observation --> maîtrise

    Observe, observe et surtout, sans te juger !
    Belle soirée Cédric !
    Elise

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    1. Salouté Elise
      Moi je préfère le phoenix ;-) j'ai toujours en tête de me le faire tatouer...
      Comme tu le dis, ces différents états émotionnel nous permettent d'en apprendre un peu plus sur nous même, et c'est cela que je retiens avant tout. Toute expérience est bonne à prendre.
      Mon acheminement serait plutôt : cauchemar -> acceptation -> adaptation -> contrôle. Qu'en penses tu? ;-)

      J'essaye de ne plus me juger mais je me mets souvent à la place de celui que j'ai en face de moi, dans le cas présent de celui que j'ai "engueulé", et j'ai l'impression d'entendre ce qu'il peut penser... J'ai l'impression d'entendre le jugement de l'autre, qui finalement est le mien sur moi même!?! je dois être dingue... ;-)

      Bonne journée et à bientot je l'espere..

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    2. :D
      Oh que non tu n'es pas dingue !!!
      Tes capacités, tes dons se révèlent, nous avons tous de grands dons que nous apprenons petit à petit à canaliser et utiliser au mieux avec tous ces outils précieux mis à la disposition de tous aujourd'hui, comme la méditation.
      Moi aussi, je me mets à la place de celui qui est en face de moi, je réalise aujourd'hui qu'effectivement, j'entends et je ressens ce que ressent l'autre en face de moi et surtout ses peurs et ses croyances qui parfois trouvent un écho à mes peurs.
      Je réalise donc aussi ce mélange de mes peurs et des siennes, je réalise l'interprétation qu'en fait mon mental et je travaille aujourd'hui sur ces interprétations en me disant que chacune d'elle est une supposition et je travaille chaque jour sur mes peurs et mes croyances.
      Petit à petit, je peux sentir, au delà des peurs de l'autre, son cœur, son don, sa "lumière" même si je ressens encore aussi ses peurs très fort quand elles résonnent avec les miennes. L'occasion alors de débusquer cette nouvelle peur et de travailler sur elle !

      Alors même qu'avant, j'étais plutôt une sorte de victime malmenée entre des ressentis qui n'étaient pas les miens, sans savoir où était le vrai et où j'étais moi, là dedans.
      Je commence petit à petit à savoir où je suis, qui je suis, ce qui me vient de l'autre et ce qui me vient de moi, le commence aussi à ressentir de lien qui nous unit tous !
      Quels dons merveilleux nous avons là, pour peu qu'on apprenne à les maîtriser et les laisser s'exprimer, petit à petit !

      Belle journée à toi Cédric le Phoenix !
      Elise

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