lundi 29 décembre 2014

Etre utile

J'ai remarqué que souvent mes moments de spleen se situent dans des phases de ma vie sans grandes activités, sans grands projets ou buts. Pas trop de travail au bureau, ni travaux à la maison, ni sorties entre amis ou famille. Alors, quand cette sensation d'inutilité me submerge un peu trop, quand je me sens vraiment inutile, je me lance dans l’exécution de simples tâches. C'est tout bête mais le fait de se sentir utile à quelqu'un ou quelque chose me fait vraiment du bien. Je pense que le train-train de la vie nous réduit vraiment à l’inexistence, nous transforme en "moutons" qui font les choses machinalement. Il suffit donc de temps en temps de se lancer dans un projet, même infime, pour voir que l'on peut servir à autre chose et se sentir un peu moins transparent. C'est très valorisant...
Je pense que j'ai (nous avons) besoin de nous sentir utile, a une cause, à nos enfants, à nos amis etc. Quel serait le but ou l’intérêt de sa vie sans cela?!?
La cause que j'ai choisis est celle animale. Les animaux qui ont la chance de se "perdre" chez moi seront très bien accueillis : bien nourris (peut être même trop!), bien logés, bien chauffés etc... A chaque petites attentions offertes, je me sens apaisé, valorisé, et aussi utile à ceux que je considère comme mes semblables. Cette bienveillance envers eux me donne bonne conscience peut être? Fais-je cela pour eux ou pour moi? Quoi qu'il en soit, cela me fait du bien et à eux également.
J'aimerais faire plus mais j'ai aussi mon rôle de père et de mari à jouer. A ce niveau aussi j'essaye d'être le plus utile possible : prendre le temps de jouer avec mes enfants (j'aime d'ailleurs entendre "elle est trop bien ton histoire papa!" quand je joue avec eux aux Légos), être le mari le plus aimant possible, m'occuper des tâches quotidiennes de la maison, des petits bricolages qu'impose une maison, etc...
Avec mes amis et le reste de ma famille également j'offre de mon temps dans les domaines qui leur sont utiles (les dépannages informatiques notamment). Rendre service sans ne rien attendre en retour et un bonheur!
Bref, toutes ces petites attentions me permettent de me sentir vivre et exister!
Je pense qu'effectivement, comme le dit l'expression, on peut "mourir d'ennui". Il est donc important d'occuper son esprit et son temps.

Bonnes fêtes de fin d'année à tous!

12 commentaires:

  1. Coucou Cédric,

    Se sentir utile est effectivement valorisant et nous donne l'impression que l'on n'est pas sur cette terre, dans cette vie, pour "rien". Je comprends ce que tu as écrit et ce que ça révèle de toi aussi.
    Un peu comme ceux qui se répètent qu'ils doivent faire de leur mieux, tu veux donner le meilleur de toi à chaque instant. C'est admirable.
    Et c'est vrai que ce qui pousse beaucoup de personnes à donner de leur temps, de leur énergie, de leur savoir à une cause, c'est ce sentiment d'utilité qui contrecarre notre tendance à nous sentir impuissant, tendance sombre et destructrice...
    De manière générale, je suis assez d'accord avec toi. Se sentir utile est un formidable moteur pour aller vers plus d'altruisme et d'action humaniste. On devient alors utile et on ressent un avant goût d'héroïsme, à force d'oubli de soi.
    Maintenant, Cédric, de manière plus personnelle, je vais aussi exprimer mon opinion plus... nuancée.
    En ce qui me concerne, j'aime aussi me sentir inutile, ne rien "faire", "perdre" du temps. J'aime ces moments de "flottement" où je ne suis plus dans l'agir, ni même dans l'être au monde. Ce sont de formidables sources de régénération. Et j'avoue que dans mes journées, je guête ces instants furtifs ou plus longs, pour y plonger en toute conscience et les savourer. L'ennui est pour moi une bénédiction. Je ne sais pas si c'est un discours que tu peux entendre... Mon mari est comme toi. Toujours dans l'agir, le don aux autres... Il ne sait pas faire de grasses matinées, rester dans un silence complet seul, ou rester tout simplement assis à ne rien faire... Sauf que par expérience, je sais que nous en avons besoin. Voilà, l'équilibre est aussi à trouver à ce niveau. Alors, je le pousse à l'inaction, à l'ennui et même si dans un premier temps, il soupire, râle, gesticule comme si c'était une torture de ne rien faire.. au final, il en sent les bénéfices, parce que ces temps "morts" peuvent être des moments de paix intérieur, de créativité, tout dépend de notre manière de les voir, de les vivre. L'angoisse qui monte dans ces moments là, il ne faut pas forcément la fuir... Mais lui donner une juste place dans nos ressentis. Elle n'est pas seule cette angoisse. Elle fait beaucoup de bruits, et elle fait mal, c'est vrai, mais elle contient aussi une saveur et ouvre une porte à ton intériorité. Elle n'est pas seule, plus discrètes sont la curiosité, la joie, et l'amour de soi...
    Enfin, il s'agit là de mon opinion, et comme toute opinion, elle est discutable... Mais c'est mon vécu.
    J'aime la solitude, et l'ennui, parce que j'y trouve aussi du bonheur.
    Et j'aime aussi agir, me sentir utile, et échanger avec les autres.
    Le plus difficile pour moi, est de maintenir l'équilibre entre les deux.

    A bientôt, Cédric.
    Je te souhaite une année 2015 pleine de joie et de sérénité :)
    Et aussi parfois, un peu de "lâcher-prise" ;))

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    1. Bonjour Ameline

      J'aime aussi beaucoup les moments d'accalmies mais j'ai malheureusement ce petit poids de culpabilité qui s'installe en moi dans ces moments là. Je culpabilise de ne rien faire alors qu'il y'a tant à faire pour soi ou pour les autres. Je gâche donc ces moments de tranquillité...J'essaye d'outrepasser ce petit réflexe émotionnel mais c'est plus fort que moi. C'est aussi ce qui me pose problème lors de mes méditations, je ne sais pas rester sans penser... du moins quand j'y parviens, c'est furtif... pourtant quand cela arrive, j'avoue ressentir un apaisement, une quiétude...
      Dans ce monde moderne je dirais même qu'on nous impose l'activité, on nous empêche l'inactivité.
      Il va falloir que j'apprenne à ne rien penser, à ne rien faire car je suis malgré tout convaincu comme toi que cela est bénéfique.... lâcher prise comme tu dis...

      Bonnes fêtes de fin d'année... je te souhaite également le meilleur pour 2015

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  2. Bonjour Cédric, Ameline

    Je partage vos opinions à tous les deux.
    Oeuvrer à être utile à travers tout ce qu'on fait est un formidable but dans la vie et un moteur à toutes nos actions. Il faut néanmoins prendre garde à ne pas en faire un combat fébrile et jusqu'au boutiste, à ne pas avoir trop d'attentes, à se préparer à accepter que quelquefois ça ne marche pas malgré toute notre bonne volonté. Il faut prendre garde à ce que cet objectif ne devienne pas une sorte de fuite en avant. Il faut se ménager des temps de recul, c'est important. Je connais des personnes qui sont toujours dans le don d'eux-mêmes, et ils sont finalement assez fragilisés. C'est-à-dire que le moindre obstacle (maladie, incapacité à continuer...) peut les mettre par terre, car ils ont bâti toute leur vie sur ce don d'eux-mêmes.
    On voit aussi des mères dont les enfants quittent le nid, et c'est terrible pour elles car elles se retrouvent avec un sentiment d'inutilité insupportable, car elles ont toujours fait don d'elles-mêmes pour leurs enfants. (j'ai l'âge de ces mères-là ! mais bon, ça va à peu près .... :-))
    Sinon, quand ça ne va pas fort, accomplir une tâche simple et utile est d'un très grand secours, en effet. Le travail guérit bien des maux, disait-on avant que se répande la psychologie, en temps de guerre par exemple, quand les femmes tricotaient, reprisaient, pour éviter de pleurer leurs hommes morts ou au combat. Je crois que cette vertu toute simple est encore d'actualité.
    Travailler à accepter l'idée que ma vie peut parfois traverser des moments de non-sens ou d'inutilité (apparents)...oui, je crois que c'est important !

    Bon bout d'an, comme on dit à Marseille ! (non, je ne suis pas de Marseille !)
    Il nous reste 24h pour accomplir les projets qu'on s'était fixés pour 2014, ouh la la , ça va être chaud les amis !)

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    1. Hello Cathou

      En relisant un peu tout ça, je me dis que peut être mon besoin d'utilité provient du fait que je me sens inutile depuis toujours. Je veux dire, je suis le fruit d'un "coup de rein" (un peu cru comme expression mais pourtant, c'est bien ça), je veux dire par là, conçu sans désir, par le plus grand des hasards... Je pense qu'au travers des petites choses que je fais pour les autres, je cherche à exister, pour prouver ma légitimité... pour dire "hey! j'suis là moi aussi!"

      Mais je pousse le débat peut être un peu trop loin...

      Je te souhaite, ainsi qu'à tous ceux qui me lisent, de passer de bonnes fêtes de fin d'année, dans la joie, la sincérité, l'amour et la paix (et bien plus encore mais la liste est trop longue)...

      Cédric

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    2. Ah la la ! la question de la légitimité ! C'est quelque chose !
      Petit aveu de fin d'année : je vis depuis 25 ans avec quelqu'un qui lutte depuis toujours avec cette question de sa légitimité...Pour te rassurer, je te dirai qu'il ne s'en sort pas trop mal dans la vie, est plutôt bon père, bon époux, bon collègue, mais malgré tous ces succès, la question est toujours là, plus ou moins présente, plus ou moins douloureuse...Preuve que ce n'est pas insupportable pour l'entourage c'est que je suis toujours là ! Tu vois, pas d'inquiétude !
      Non, tu ne pousses pas le débat trop loin, si ça te vient à l'esprit c'est que c'est important pour toi...mais ne va pas trop vite à te faire du mal : qu'est-ce qui te prouve les circonstances de ta naissance ? tu étais là ? je te dis ça parce que parfois on va vite à cogiter et se faire du mal sur des bases à moitié fausses, mais dont on s'est persuadé au fur et à mesure des années...
      Bon réveillon Cédric ! je viens de faire de merveilleuses petites verrines pour ce soir, de vraies oeuvres d'art ! goût, texture, couleur , tout y est ! j'espère m'être rendue utile et que tout le monde va se régaler !
      Je fais suivre ton packaging (joie, sincérité, amour, paix), je le trouve pas mal comme lot, je le prends pour moi, je le fais suivre et je te le renvoie en retour pour toi aussi....Bises !

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    3. Salut Cathou, j'espère que les fêtes fut bonnes! Les vérines étaient bonnes?

      Ma légitimité est remise en question car l'histoire de ma naissance m'a été raconté par ma mère. Elle me parle du fait que mon père ne désirait pas d'enfant car ne voulait pas faire sa vie avec ma mère. Mon père, que j'ai retrouvé il y'a un an, a validé cette version en me racontant la même dans une lettre. Il termine de plus en me précisant qu'il ne souhaite pas me rencontrer.
      Mais étrangement, je ne suis pas en colère. Dumoins je pense pas...
      Un jour je répondrais à cette lettre que j'ai sur moi tous les jours (je fonctionne au déclic! ça me prendra d'un coup)

      Bonne année 2015...

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    4. Ouh la la je comprends que ce soit difficile et pour l'instant je fais le choix de rester muette mais je suis de tout coeur avec toi....
      Toutefois je comprendrais tout à fait que la méditation soit difficile pour toi (et peut-être inappropriée) pour l'instant.
      Si ça t'intéresse je te dirai pourquoi, à mon humble avis....

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  3. Bonjour Cédric,

    je partage aussi ce que tu dis et ce que dit Ameline, j'ai eu dans la passé des "excès d'aide à autrui", les moments de calme et d'ennui étant absolument insupportables (et pourtant de manière paradoxale, j'ai toujours été quelqu'un de très calme, appliquée et contemplative), je me rappelle quand j'étais enceinte de Luc et qu'à un moment donné, j'ai dû me reposer parce que j'avais beaucoup de contractions, je me sentais super coupable...

    Après mon intense retour sur moi-même, je reviens à cette fonction noble et essentielle pour moi d'aider les autres, tout en me réservant aujourd'hui des moments de solitude essentiels à mon équilibre (mon mari m'a appris ça aussi, lui est beaucoup dans l'intériorité). Je rejoins à nouveau Ameline (à qui je passe le bonjour :-)) sur la difficulté de trouver cet équilibre.
    Je dois dire aussi qu'une grande partie de ma souffrance et de ma lutte vient de cette croyance, de ce mode de fonctionnement du toujours faire, alors que je découvre chaque jour plus que je m'épanouis totalement dans la méditation, la contemplation et le non-faire (aussi, activités calmes de création artistique).
    Je note encore de la culpabilité aujourd'hui sur laquelle heureusement je parviens à prendre du recul.
    Je crois que beaucoup d'"artisans de lumière" (les personnes sensibles, qui ne dérogent pas aux "règles" intrinsèques de l'Humain d'amour, de respect, de liberté et de tolérance, celles qui veulent aider les autres.) ont beaucoup à faire pour les autres aussi dans le silence.
    On passe aussi par le face à face avec nos peurs, nos pires angoisses, les motivations de notre égo, l'étude détaillée de nos croyances, tout cela parce que nous en sommes capables et parce que ce face à face est libérateur et déterminant pour apporter de l'aide aux autres et pour découvrir notre trésor intérieur, source de tous les possibles, pour soi et pour les autres ! :-)

    Pour ma part le reiki me permet, entre autres, d'apporter cette aide dans le silence, en état méditatif, en prenant du plaisir moi aussi dans les soins à distance par exemple.

    Je te souhaite tout le meilleur pour toi Cédric pour cette nouvelle année !!!

    Elise

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    1. Bonjour Elise

      En fait quand je ne fais rien, ce sont mes pensées qui prennent le relais. Mes pensées véhiculent parfois des choses que je ne veux pas voir ou entendre. Mon seul abris est le "mode faire" comme tu dis. Quand je fais, quand je dessine par exemple, quand je m'occupe, même d'y rien, je me libère de cette dictature de la pensée. Je n'arrive toujours pas à canaliser cela... Même quand je me concentre, lors de mes méditations par exemple, je perds régulièrement le fils et mes pensées reprennent le contrôle et je pense que c'est cela que je cherche à éviter...

      En fait je crois que j'ai "peur de moi"... peur de ce que je suis vraiment... peur de m'affronter... peur d'être celui que je ne veux pas!

      En fait, si j'écris ce blog c'est aussi pour apprendre à me connaitre... c'est étrange d'être un inconnu pour soi même...


      Et bonne année!

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    2. Oui, le coup des pensées en méditation, c'est pour ça que je pratiquais pas régulièrement la méditation avant le reiki, j'avais toujours cette "pression" à faire bien, à ne pas penser (comme dans tous les autres domaines d'ailleurs), etc.
      Et en reiki, quand on m'a appris à poser les mains, sur moi ou sur les autres, on m'a appris justement la neutralité, on m'a "permis" de penser pendant les soins (et d’ailleurs on ne m’a pas exhorté à faire comme ci ou comme ça, on ne m’a quasiment rien appris d’autre mais on m’a invité à me faire confiance, pour une fois ! :D) et cette permission, de manière tout à fait naturelle a permis le lâcher prise de cette partie particulièrement tenace de "bien faire les choses". J'ai alors pris plaisir à méditer !

      Et pour le "faire", moi je fais une différence entre dessiner seul (ou pratiquer n'importe quel art) et s'affairer ou aider les autres, la création artistique est un moyen d'être au contact de soi-même sans peur, c'est une intériorisation, c'est une sorte de méditation où on se retrouve naturellement centré (ce qui est tout autre chose que la concentration).

      Et oui, nous avons tous cette peur, mais c'est une peur, donc une illusion car ce qu'il y a en fait est même impossible à imaginer tellement c'est magnifique, c'est le paradis, oui, le paradis Cédric, paradis au cœur de soi, paradis en méditation, qui s'étend peu à peu à toute la vie et se répand ! :-)

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  4. Bonjour Cédric, je vous présente mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année.

    Je vous souhaite une nouvelle année pleine de bonheur, de paix intérieur, de santé et de succès.

    Je ne vais rajouter mon grain de sel sur ce billet car les filles le commentent fort bien.
    Mais je dirais juste qu’encore une fois que je vous comprends car parfois et même souvent, je me retrouve dans vos états d’âmes.

    Votre blog vous fait du bien et c’est tant mieux.
    Sachez qu’il nous amène des pistes de réflexion intéressante, et par conséquent il est très UTILE.

    Yannick

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    1. Entièrement d'accord avec vous, Yannick !
      Le blog de Cédric nous est utile !
      Et on adore réfléchir, s'émouvoir, philosopher, psychologiser, s'attendrir...de ses paroles !

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