vendredi 19 avril 2013

Ereutophobie

"Aujourd'hui, j'ai rendez vous à une formation sur le confiance en soi organisée par mon entreprise. J'ai, pour le moment, la force d'y participer... déjà j'avais trouvé la force de m'y inscrire... Nous sommes 7 participants plus l'animatrice, une femme qui a l'air sure d'elle... déstabilisant...
Arrive le moment des présentations. Toujours empli de courage, je me lance à l'eau pour démarrer le "show":

Moi : bonjour je m'appel Cédric
Elle : bonjour. présentez vous s'il vous plait
 - - - mes battements de cœur commencent à s’accélérer - - -
Moi : je suis ici car la psychologie est un sujet qui m’intéresse. De plus je pense manquer de confiance en moi
 - - - je commence à ressentir de la chaleur au niveau de mon corps - - -
Elle : parfait, et qu'aimeriez vous que cette formation vous apporte
 - - - je change de position pour avoir l'air détendu - - -
Moi : J'aimerai avoir plus confiance en moi. J'aimerai par exemple être capable de prendre la parole en public sans être mal à l'aise...
 - - - je commence à ressentir de la chaleur au niveau de mon visage - - -
Moi : .... et j'aimerai arrêter de rougir quand je me présente!"

L'ereutophie, ou la peur du rougissement en lieu public, est en fait liée à une hyper conscience de soi. Le rougissement est provoqué par le fait que la personne se focalise plus sur elle même que sur son interlocuteur et/ou le sujet à défendre. Les personnes atteintes de ce trouble anxieux (pouvant même être une phobie sociale) pensent, souvent à tort, que leur malaise est visible et que leurs interlocuteurs le remarquent. Ces personnes perçoivent le rougissement comme quelque chose de honteux. Etant conscient de leur rougissement, ils essayent d'en atténuer les signes ce qui a tendance à les accentuer. Dans le pire des cas, le sujet aura tendance à éviter les situations à risques et, petit à petit, se couper de tous liens sociaux. On en arrive aux évitements (sujet évoqué sur ce blog).
La thérapie la plus adaptée semble être la TCC (sujet également évoqué sur ce blog) qui permet d'apprendre à maîtriser ses émotions face aux autres, à dédramatiser son rougissement et à modifier l'attention sur soi même. Pour les cas les plus invalidants, la prise de bêtabloquants (qui agit sur la libération d’adrénaline) permet aussi de moins ressentir les prémices du rougissement. L'actions désinhibitrice des antidépresseurs peut aussi aider. Dans les cas extrêmes, la suppression du nerf sympathique (nerf dont la fonction est de préparer le corps à l'action, les signes étant les mêmes que lors du rougissement),ou sympathectomie, permet  l'arrêt physique des rougissements. Cette dernière solution comportant plusieurs inconvénient, notamment l'augmentation de la transpiration.

Témoignage : Cédric, anonyme ;-)
Illustration : les ereutophobes comprendront ;-)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire