mercredi 19 juin 2013

Musique émotionnelle

Le matin, sur la route du travail, j'aime écouter des musiques douces, voir mélancoliques. La mélancolie, cette douce tristesse... cette tristesse joyeuse...
Dans ces moments de confiance et de sérénité, j'en profite pour me faire un "shoot émotionnel" en écoutant par exemple SomehowHometown GloryMad World ou encore Colorblind (sortez les mouchoirs!).
J'aime ces petits moments de solitude, seul avec mes émotions, avec mes pensées. Ces émotions expérimentales, ces échantillons, sont comme un vaccin, une injection de faible mal être permettant l'apprentissage de la défense, la rééducation du bien être.
C'est étrange ce besoin, parfois, de se faire un peu souffrir. Ma compagne elle aussi, parfois, aime s'affliger des moments émotionnels douloureux en imaginant des évènements tristes. Comme s'il était necessaire de se faire souffrir pour se rappeler ce qu'est le bonheur. A croire que l'on ne sait plus l'atteindre sans artifices.
Mais parfois, cette épreuve m'est difficile, voir impossible. Obligé de changer de musique ou d'éteindre l'autoradio. Besoin de silence, aucun stimuli émotionnel nécessaire pour flirter avec la tristesse.
Alors je prends mon mal en patience et j'accueil cet état d'âme en essayant d'en comprendre l'origine et  sans le laisser prendre de l'ampleur. Ensuite, je l'ignore, le laisse vivre, puis mourir (la méditation apprend cela).
Je me sers d'ailleurs de cela pour jauger mon état émotionnel (ce que j'ai baptisé le feel-o-mètre). Dans mon métier, je participe parfois à des réunions. Je m'injecte un peu de mélancolie et j'attends la réaction.
Connaitre mon état émotionnel avant d'entrer dans "la cage aux lions", dans cette pièce ou chacun doit prouver sa compétence et défendre ses idées, me permet de mieux m'y préparer. Parfois je me sens fort et je pourrais donc m'imposer, parfois faible et dans ce cas, je laisse la parole à mes alliés.
Tout ce va et vient d'émotions permet de mieux valoriser chacun de ses états, puisqu'il permet de les comparer, et de mieux apprécier les moments de bien être..

11 commentaires:

  1. Ici c'est ce titre de Jason Mraz :
    http://grooveshark.com/s/Details+In+The+Fabric/2EncAz?src=5
    qui m'a bcp accompagnée sur mes trajets professionnels...les paroles sont merveilleusement belles et quand la gorge se serrait trop j'arrêtais tout et je respirais. Juste respirer.
    Le travail...en voilà un sujet intéressant. En arrêt longue maladie depuis un an (complications port-opératoires) je vais le reprendre en septembre...comment dire...joie profonde et conscience que je ne suis plus la même, l'envie de ne plus refaire les mêmes erreurs...Le retour au travail...si vous avez des tuyaux je suis preneuse!

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    1. Re bonjour Blandine

      Je viens d'ecouter le morceau, joli coup de guitar j'avoue... Ajouté à ma playlist...

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  2. Bonjour Blandine

    En ce qui me concerne, suite à mon burn-out, j'avais été arrêté 2 semaines. 2 toutes petites semaines, juste le temps pour les médicaments d'agir. Quand je suis retourné au travail, je n'étais rien de plus qu'un zombi, une présence sans âme.
    Avec le recul je me dis que je n'aurais pas pu faire mieux en seulement 2 semaines vu l'état déplorable dans lequel j'étais.
    Avec plus de temps, j'aurais fait un travail plus approfondi sur moi même. Ce que je fais depuis maintenant 2 ans. Avec ce type de troubles, les médicaments ne sont qu'une béquille (malgré tout nécessaire dans mon cas).
    De plus, mon travail avait pris trop d'importance dans ma vie et je misais tout dessus.
    Ce que je peux vous conseiller est donc de relativiser et se détacher de l'importance que l'on porte à son travail. Ne plus attendre les petits signaux valorisant de ses responsables et essayer d'obtenir sa propre satisfaction.
    On en est tous à devoir travailler pour vivre mais le plus important n'est pas cela : c'est le bien être. On peut tous l'atteindre, même au travail!

    Mais cette réflexion est personnelle...

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  3. Bonjour Cédric,

    Les musiques nostalgiques ne sont pas non plus étrangères à la sortie de mes années noires. Il y en a une en particulier qui m'a été adressée par un de mes amis que j'écoute encore et toujours quand mon courage vacille. Je ne sais pas si le courage ou l'espérance sont juste des émotions mais ce texte chanté par Françoise Hardy est toujours pour moi une source d'énergie très positive quand je sens que je peux à nouveau flancher.
    http://www.youtube.com/watch?v=xY46olhHQYM&noredirect=1
    Et à tous les coups, je dois sortir les mouchoirs...
    Claire

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    1. Bonsoir Claire

      Pleurer fait du bien, cela permet d'évacuer les tensions. Les larmes de tristesses contiennent d'ailleurs des toxines. Quoi qu'il en soit, c'est prouvé scientifiquement, pleurer réduit le stress et la colère.

      A tous ceux qui ont le "blues" : tous à vos mouchoirs! :)

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  4. Bonjour Cédric,
    Ravie que ce morceau de Mraz vous plaise (quant à moi j'ai aussi rajouté colorblind à ma playlist!).
    Lorsque j'ai brutalement dû m'arrêter de travailler je me suis écroulée. Puis je me suis accrochée à l'idée que j'allais reprendre mon poste...en octobre...non...en janvier...et puis quand j'ai compris que ce serait plus long j'ai tout lâché et me suis à nouveau écroulée mais en me résignant (et en faisant cette "cure de désintoxication professionnelle"!) j'ai pu vraiment profiter de mon arrêt de travail. S'arrêter seulement 2 semaines après un burn out me semble juste hallucinant... Durant ces derniers mois, je me suis posée les bonnes questions, mis en place de solides et bénéfiques habitudes. "de quoi ai-je besoin? Qu'elles sont mes envies?" Je n'en savais rien, j'en étais arrivée là. Un psychologue m'accompagne depuis cet arrêt et me suivra à ma reprise professionnelle, me forcera notamment a déléguer ou a prendre du recul comme vous le dîtes si bien.
    Je me méfie de moi-même, je sais que je risque de repartir dans une spirale que je connais bien et qui était mon quotidien.
    L'oeil extérieur d'un psychologue me semble indispensable (en ce qui me concerne)
    Merci pour votre témoignage et bonne journée!

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  5. Blandine bonjour.

    Les questions que vous vous êtes posées "de quoi ai-je besoin" mais aussi "quel est le but de ma vie" ou encore "à quoi je sers" sont les questions que je me pose aussi et auxquels je cherche encore les réponses. La richesse que je recherche désormais n'est plus pécuniaire mais plutôt spirituelle, émotionnelle, amoureuse etc...

    Savourer la vie tout simplement...

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  6. Si je lis avec beaucoup d’attention le blog de Christophe André, je n’ai en revanche quasiment jamais apporté de commentaire sur psycho actif, ni sur sa page FB.
    (Sans doute par crainte que mes commentaires ne soient pas très intéressants.)
    Pourtant ce soir, j’ai envie de laisser quelques lignes sur votre blog, tout simplement afin de vous féliciter et de vous encourager a continuer a rédiger quelques billets comme vous le faite depuis le début de l’année.

    Votre histoire me touche, car j’ai vécu un épisode quasiment identique au votre : un BURN OUT que je n’ai même pas vu arriver.

    J’approche de mes 40 ans et il y a tout juste 2 ans, j’ai moi aussi sombré dans une dépression accompagnée de troubles anxieux et de crises de panique.

    Un épuisement professionnel occasionné par une vie parisienne stressante et une pression commerciale omniprésente.

    Aujourd’hui je vais beaucoup mieux même si au fond de moi je sais que je ne serai plus jamais le même homme.
    J’ai forcement tiré quelques leçons de cette dépression, seulement je dois me rendre à l’évidence, j’ai encore beaucoup de mauvaises habitudes et de nombreuses questions qui restent sans réponse.

    Parmi mes questions :
    Est-ce moi qui ne suis pas assez solide pour vivre dans ce monde moderne ou tout est plus ou moins est lié à la rentabilité et la productivité ?
    Me suis-je trompé de voie en choisissant mon métier ?
    Suis je capable d’en changer ?
    Est ce moi qui suis trop lent pour évoluer dans ce monde ou tout va si vite ?
    Quand arrivera ma prochaine crise d’angoisse ?
    Est-ce que j’arriverai à la gérer ?
    Quelles sont les chances que je retombe en dépression ?
    Bon j’arrête là mais des questions dans ce genre j’en ai un paquet...

    Ce que je trouve intéressant dans votre blog, c’est que vous essayez d’aller au fond des choses pour comprendre et ressentir.
    Visiblement vous vous accordez du temps et de la réflexion alors que de mon coté j’en consacre sans doute trop à mes clients ou à mon employeur.

    Tout comme vous, je fais du footing et j’essaye de méditer mais je dois bien me rendre à l’évidence en lisant vos billets: je ne suis pas assez à l’écoute de moi même.

    D’ailleurs en ce moment mes vieux démons reviennent au galop, je recommence a rester tard au boulot, je recommence a engloutir mon repas sans même prêter attention a ce que j’avale etc.… Bref il faut que je me reprenne en main.

    Encore bravo pour votre blog, je vais essayé de vous suivre vers le chemin de la paix et de la sérénité.

    Yannick

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  7. Bonsoir Yannick

    En effet, notre (mauvaise) expérience de la depression semble similaire. Un burn out arrivé subitement du a une fatigue et un stress professionnel. De mon côté, avec le recul, je ne peux pas dire que je n'avais pas eu de signaux d'alertes (fatigue, pertes de mémoire, manque de concentration, mauvaise humeur etc). Mais on se dit toujours que la depression n'arrive qu'aux autres, aux faibles etc... jusqu'au jour où... la suite vous la connaissez... (je pense faire un billet sur mon vécu du burn out, cela pourrait faire réagir certains lecteur avant qu'il ne soit trop tard).
    Je compare souvent la depression à une brèche faite au niveau de mon esprit, une faille dans mon système de défense. Malheureusement, combler cette brèche prend du temps, voir même n'est jamais rebouchée...
    Pour répondre à vos nombreuses questions, je dirais que la depression touche peut être les personnes fragiles psychologiquement, mais aussi les personnes sensibles dont nous (je me permets de vous inclure) faisons partit. Tout nous touche et parfois nous rend triste. Ce monde auquel on ne s'habitue pas et qui ne correspond plus à nos valeurs. Concernant votre travail, peut être vous posez vous les mauvaises questions (changer de travail). Je me posais les mêmes que vous. Puis j'ai finalement décidé de changer, non pas de travail, mais de façon de travailler. Changer mes horaires, prendre le temps de sortir ou regarder une petite série le midi au lieu de travailler en mangeant. Mais en fonction des métiers cela ne peut pas forcement s'appliquer. Dans le commerce notamment, ce n'est pas évident. En ce qui me concerne, je n'ai rien caché de mon "aventure" et je n'hésite plus à dire quand je sens la charge de travail trop élevée à dire STOP (mais une fois de plus, ce n'est pas un conseil, juste mon vécu, cela ne peut pas s'appliquer dans tous les cas, tous les domaines).
    Concernant vos crises, j'ai aussi ces craintes là, mais j'essaye de ne pas alimenter ma peur. De plus, à force d'expérience, je pense pouvoir dire que je ressens les prémisses (évoqués plus haut). Comme vous le dites, et comme je vous le conseil, je suis plus à l'écoute de mon corps. J'anticipe donc en modifiant mes habitudes quand j'ai dépassé certaines limites. L'idéal serait de ne plus s'amuser avec ses limites, mais on est tous pareil, la peur n'évite pas le danger parait-il.
    J'étais également comme vous concernant mon travail : pendant 10 ans, je me consacrais exclusivement à mon travail, qui l'avait bien remarqué d'ailleurs vu que je travaillais comme 4... et j'en redemandais!!!
    Vos vieilles habitudes reviennent, moi aussi de temps en temps... tout est question de dosage comme je le disais dans un autre billet. Tout est question d'équilibre, il faut juste apprendre à vous connaitre et trouver le juste milieu entre santé et travail.

    En espérant vous avoir un peu éclairé. Et merci pour vos encouragement concernant ce blog.

    Bonne soirée et n'hésitez plus à poster d'autres commentaires, mon blog est là pour ça :)

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  8. Bonsoir Cédric,

    Merci pour votre intéressant billet. Je pense que la musique a un effet émotionnel sur notre psychisme, une vibration à la surface et dans notre corps. Il y a un article à ce sujet dans le dernier essentiel du magazine "Cerveau et Psycho" sur le sujet du Bonheur avec en autre deux articles de Christophe André.

    "car je pense que la dépression est un refus de l'esprit concernant soi même, sa propre vie)." Cette phrase d'une de vos réponses au précédent billet a eu un écho en moi, j'y vois de la justesse dans votre vision.

    Lorsque je remontais doucement à la surface, c'est le chanteur Grégory Lemarchal qui m'accompagnait. Il était pour beaucoup un exemple dans son combat contre la maladie qui l'affaiblissait. Toutefois la dépression est un autre combat pour essayer de s'en sortir.

    Merci pour les liens musicaux que je ne connaissais pas. Des airs au vague à l'âme avec en même temps un côté planant. Comme vous je les recherche également et y suis très sensible.

    Un air en partage avec le groupe Coldplay "Up with the bird"
    http://www.youtube.com/watch?v=OhLJfw3t5hE

    Bonne continuation :-)

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  9. Bonsoir Eric

    Les musiques de Gregory LE MARCHAL résonnent beaucoup en moi également. De plus, il dégageait beaucoup de sincérité et de gentillesse. Une belle personne je pense.
    Les émotions sont liées à la chimie de notre cerveau et je pense que la musique est capable d'en modifier la "formule".
    Merci pour le lien de Coldplay, j'aime beaucoup également ce groupe.
    Une dernière musique, que j'ai oublié de citer dans mon billet
    http://grooveshark.com/s/Talk+To+Me/52gdtp?src=5

    Bonne nuit

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