mercredi 3 juillet 2013

Antidépresseur

L'administration de médicament psychotrope n'est pas aussi banale qu'une pastille Drill pour soulager la gorge. Mon médecin généraliste ne m'avait pas prévenu des effets secondaires ainsi que de la lente efficacité de l’antidépresseur. Je voudrais juste faire un petit détour sur cette prise de médicament qui devrait être expliquée au patient.

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Pour commencer, je pense que ce type de médicament devrait être prescrit par un psychiatre ou éventuellement un médecin formé en psychologie. Mon médecin généraliste m'a prescrit un antidépresseur inadapté à mon cas (Fluoxetine), sans même me poser de questions sur mes symptômes. Le psychiatre lui, m'a fait lire une liste de symptômes pour en déduire l’antidépresseur le plus adapté à mon cas : Paroxétine. Ce dernier, pourtant de la même famille que le précédent, est un antidépresseur adapté aux dépressifs mais aussi aux personnes souffrant de crises d'angoisses, mon cas donc.
Ce qu'il est important de savoir également est que l'effet de l’antidépresseur met plusieurs jours à se faire ressentir. Minimum 15 jours. Le "problème" de l’antidépresseur est qu'il désinhibe avant même de supprimer les signes de dépression! Il y'a donc un fort risque de suicide pour les cas de dépression les plus sévères car la peur disparaît avant la tristesse! C'est la raison pour laquelle, les 15 premiers jours de prise de ce type de  médicament sont souvent associés à un arrêt de travail car pendant cette phase, le patient est fragile et doit donc être dans un environnement calme, idéalement en présence de quelqu'un.
Étrangement, comprendre le principe de régulation de l'humeur m'a aidé. A l'image d'un tour de magie dévoilé qui n'a plus le même impact. Avoir une explication "technique" sur mes changements d'humeur m'a rassuré (ce problème n'est pas de la folie incontrôlable mais juste un dysfonctionnement et comme beaucoup de dysfonctionnement, une réparation est envisageable).
La sérotonine joue un rôle essentiel dans la gestion de nos états d'anxiété, de stress, de phobie et de dépression. Elle est appelé neurotransmetteur car transite entre nos neurones (voir illustration). Quand le récepteur (neurone postsynaptique) ne laisse plus passer la molécule, elle est recapturée par le transporteur de sérotonine pour qu'elle soit réémise par l'émetteur (neurone présynaptique). L'action de l’antidépresseur est de bloquer cette recapture. La sérotonine s'accumulant face au récepteur augmente sa probabilité de réception.
Je pense qu'il ne faut pas diaboliser ce type de médicament, il est une bonne béquille le temps de retrouver le calme intérieur, retrouver ses esprits, pour pouvoir se remettre en question et se lancer dans un travail d'introspection.

Illustration : schéma de (re)capture de la sérotonine
Explication plus précise : http://allodoxia.blog.lemonde.fr/tag/serotonine/

6 commentaires:

  1. La première fois que l’on m’a prescrit un antidépresseur, j’ai mis 10 jours avant de prendre le 1er comprimé.
    J’avais du mal à admettre que je faisais une dépression et je voulais impérativement m’en sortir par moi même, avec ma simple volonté et sans chimie.
    Il faut dire que j’avais une sacrée frousse des effets secondaires, j’étais déjà assez angoissé par mon état général à tel point qu’il ne fallait surtout pas en rajouter.
    J’ai commencé la prise de façon très progressive car j’avais peur de ne plus avoir le contrôle de moi même ou d’être dans un état second.
    Finalement j’ai constaté une diminution de l’intensité de mes angoisses assez rapidement, puis chaque jour qui passait je remontais progressivement la pente.
    Tout comme vous Cédric, je pense que la prise d’antidépresseur est une bonne béquille lorsque nous sommes au plus mal.
    Finalement, il ne faut pas en avoir si peur.
    Il faut trouver le bon traitement, et ne pas l’interrompre trop rapidement lorsqu’on pense aller mieux.
    J’ajouterai qu’il convient d’être très vigilant lors du sevrage qui doit être progressif.
    Je pense que l’autre élément essentiel pour guérir, est de trouver le bon thérapeute et ça pour le coup, ce n’est pas fastoche…
    Yannick.

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  2. Bonjour Yannick

    Concernant le choix du thérapeute, il faut aussi bien choisir sa thérapie. Avec tout le choix disponible désormais (EMDR, TCC etc), c'est tout aussi difficile de ne pas se tromper, sachant que chaque spécialité ne fonctionne pas forcement avec chaque malade.

    Et concernant le sevrage, totalement d'accord. J'ai moi même essayé une fois d'arrêter de prendre mes AD (avec accord du psychiatre) en passant au DEROXAT en sirop, j'ai rechuté. Tristesse et démotivation trop invalidante....

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  3. bonjour,ma psy m'a prescrit de la paroxetine aussi ma tout comme toi Yannick je suis terrifier a l'idée de le prendre ça fait pour moi plus que 10 jours,la tentation est la parce que je soufre et j arrive pas a reprendre le dessus,mais au même temps terrifier a l idée de le prendre,j ai moi aussi un trouble panique et dépression si vous avez des conseils a me donner et m aider a prendre la décision ce serai gentil de votre part j' ai besoin de conseils merci et bon courage a vous

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    1. Bonjour Abbas
      Comme disait ma psy, le stress, à la longue, est un poison. Toi, moi, et d'autres associent également les antidépresseurs à un poison. Donc, puisque nous sommes de toute manière empoisonnés, autant aller mieux....
      Je ne peux pas me permettre de te donner des conseils car chaque expérience est différente. Je peux juste te raconter mon histoire:
      Tout comme toi, je ne voulais pas prendre de médicament, peur de la dépendance et des effets secondaires. J'ai donc voulu tenir sans, sans médicaments et sans psy. J'ai tenu 3 mois, 3 mois de souffrance, à ne pas comprendre ce qui m'arrivait, à avoir l'impression de devenir fou. Et un jour le mal être était trop fort, envie de mourir... là, je devais réagir.
      J'ai donc pris pour commencer des anxiolytiques : demi lysanxia, l'effet est rapide (15min). Associé à du paroxetine, tout comme toi, 20mg/jour.
      Au bout de 8 semaines, j'ai arrêté l'anxio et continué la paroxetine (car c'est un traitement de fond contrairement au lysanxia qui peut se prendre ponctuellement).
      Petit à petit, l’apaisement à repris sa place. Cela à mis 15 jours. Personnellement, je ne regrette pas. Cela m'a permit de sortir la tête de l'eau. Me concernant, les effets secondaires, au début du traitement où la dose était la plus forte, était des troubles sexuel, perte de libido (de toute manière cela passe en second plan).
      La prise de médicament te permet de reprendre tes esprits et de te reprendre en main, te poser les bonnes questions, faire un bilan, changer ses habitudes etc... Quand on est au plus mal, ce travail ne peut pas être fait...

      Le médicaments n'est qu'une béquille, un soutien... un jour, tu t'en passeras..

      Bon courage

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  4. bonsoir , moi c est cedric aussi
    j ai été suaver par un anti depresseur qui s appel zoloft il m a permi de reprendre contact avec moi meme etde ressentir le nohneur de vivre simplement d etre apaisé donc oui je confirme meme si l on peut entendre plein de choses et d autres sur les antidepresseur j'ai ete bien content et c est un faible mot de l avoir pri .
    Helas il n 'agit plus et je retombe dans les memes travers les memes demons qui pour moi se traduie=sent par une deconnexion a la realité ou derealisation . j ai le sentiment d avance en mode automate sans ressentir se que je suis ou fait et zoloft avait tres bien corrige cela mais plus maintenant ;J ai voulu me passer de medicaments mais helas jamais parvenu a retrouver cet elan vitale qui fait que l on apprecie la vie .
    A present j essaie buspiron e continue encore zoloft mais j vais peut etre tenter un autre sans reel espoir mais bon tant que l on est la essayons .A force d etres dans un calvaire on s y habitue je dirais . si une personne dite normale devait vivre les symptomes du a ce defaut chimique elle dirait . felicitation car c est horrible a vivre .Mais felicitation de koi ? a t on le choix . on l a pas voulu on le subit .
    prochainement sous les conseil de ma psychotherapeute j essaie une therapie sur Paris appele sexual grounding therapie , on verra mais ca coute chere sa mere.lol
    je vous laisse avec tout ce charabia
    kiss ced

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    1. Salut Ced

      Je sais ce que tu ressens pour le vivre moi même : la déréalisation, le mal de vivre etc.
      Les antitdepresseurs m'ont aussi sauvé mais ils doivent rester qu'une béquille. Un travail doit être fait en profondeur
      soit seul (mais quand on se retrouve à déconner complètement, c'est difficile) soit accompagné (par le biais de ta thérapie que je ne connaissais pas). Mais il faut aussi et surtout avoir la volonté de s'en sortir. Une remise en question est d'après moi nécessaire quand le mal être est trop profond. Si tu n'es pas convaincu, si tu penses d'avance que ta thérapie ne fonctionnera pas, c'est même pas la peine d'y aller.

      Change tes habitudes alimentaires, sportive etc. Tu verras, quand tu t'occupes de ton corps et de ton esprit, ils te le rendent bien.

      Bon courage et ne baisse pas les bras. C'est finalement une "chance" que tes médocs n'agissent plus, cela te pousse à tenter une autre méthode. Tu augmentes les chances de trouver celle qui fonctionne.

      Kiss toi même ;-)

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