lundi 26 août 2013

Crises d'angoisse

Ça commence avec un sentiment de terreur qui dure quelques secondes. Puis la journée passe... Le soir arrive avec les difficultés d'endormissement pressentis à force d'habitude. Puis la nuit passe... Le réveil sonne et aussitôt mon cœur s'accélère(tachycardie), la journée sera stressante et longue...
La fatigue fait son apparition. Les troubles associés aussi : perte de mémoire, démotivation général, tout devient effort.
Au bout de quelques jours, les secondes sont devenues des minutes, puis des journées entières... Cela peut durer une semaines comme un mois.
Le plus terrifiant dans ces crises d'angoisse c'est la perte de contrôle, la déréalisation, l'impression de devenir fou, de devenir quelqu'un d'autre...
J'ai toujours eu besoin de comprendre les choses. Je me suis donc mis à la quête d'une explication logique. Les crises d'angoisse sont souvent liées à un autre trouble, dans mon cas surement la dépression. Les crises d'angoisse sont une réponse de l'organisme suite à un traumatisme refoulé. Elles sont le signe d'un malaise profond. A force de signaux envoyés (insomnies, manque d'appétit, gorge nouée, émotivité...) et non perçus, ignorés, le corps prend les choses en mains et vous secoue. Il est donc important de s'écouter et prendre soin de nous car l'alerte maximale est lancée.
Mon corps était devenu mon patient : j'étais à son écoute, je l'entretenais, le soignais. Cela fonctionne car dans ces conditions, il nous offre des récompenses : les endorphines (suite aux efforts physiques) et la Dopamine (hormone libérée lors de l'acte sexuel ou à la vue de quelque chose de plaisant).
Au fil du temps, les crises s'espacent, leurs intensités diminuent. Chaque nouvelles victoires me donnent encore plus confiance. Je les contrôles au point de ne plus éveiller les soupçons, plus aucun signe extérieur de combat intérieur car c'est bel et bien d'un combat qu'il s'agit : celui d'un équilibre émotionnel vacillant contre une peur surdimensionnée et irréelle. La peur a beau être une émotion basique et primaire, elle peut agir directement sur de notre cerveau. Une longueur d'avance sur nous ce qui la rend difficile à combattre.
J'en reviens donc toujours aux mêmes conseils : les techniques de relaxation (me concernant, la méditation) ainsi que le sport sont nos armes pour accéder à ces mêmes zones cérébrales ce qui nous donne la possibilité d'en modifier l'état.
Comme dirait Nietzsche "ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort" !!!

Illustration : Le Horla, chef d'oeuvre de Guy de Maupassant où le récit des crises d'angoisse

7 commentaires:

  1. Oh comme je connais bien cela...Vous le décrivez à merveille, je ne savais même pas que cette impression de temps qui ne s'écoule pas normalement venait de là...Et que dire des trous de mémoire? Chez moi ce sont les prénoms qui s'envolent et restent suspendus dans l'air de longs moments avant que je ne les retrouve...souvent bien trop longtemps ce qui ne passe pas inaperçu et qui me terrorise (j'ai peur que cela m'arrive trop souvent au travail et qu'on me trouve un peu zinzin...enfin quoi que ce doit déjà être le cas ;-)). Je suis comme vous, je ne parle plus de mes chamboulements intérieurs et autres palpitations même lorsque ça me secoue fort de l'intérieur. Je respire profondement, je fixe mon attention, je suis dans ma bulle durant quelques secondes passées inaperçues...et la vie reprend son cours. Je suis d'accord avec vous pour la relaxation (j'ai commencé par la sophrologie qui est redoutablement efficace) et le sport (j'ai toutefois arrêté tout ce qui est cardio et je pratique le pilates j'en suis accro!). Merci pour tous ces conseils, j'aurai dû vous lire bien avant! A bientôt!

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  2. Bonjour Blandine.

    Et dire qu'étant jeune, je détestais le sport, je n'aimais pas lire, je n'avais aucune attention envers mon corps, et dire que..... toutes ces erreurs que l'on aurait pu éviter... Toute cette éducation devrait être scolaire. Je vais demander la création d'un cours de "bien être" dès le collège (l'âge de l'adolescence parfois si difficile à passer) ;-)

    Mais il n'est jamais trop tard pour changer et prendre du plaisir.

    Merci de me lire.

    A bientôt.

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  3. Tu ne crois pas si bien dire...idem pour le sport, je m'y suis mise avec le congé longue maladie après des années de "faudrait que je me mette au sport un de ces jours".
    Et pour les cours de bien être...et bien j'ai repris mon travail cette semaine, je suis CPE (conseillère principale d'éducation) dans un énorme lycée et j'ai quelques idées de mise en place d'ateliers sophro ou méditation. POur légitimer tout cela auprès de personnes pas particulièrement ouvertes à la pratique je baserai ma proposition de projet sur la lutte contre le stress à l'approche bac et si ça passe...je ne lâcherai pas le morceau pour développer l'activité...petit à petit l'oiseau fait son nid! Je te conseille le site suivant : http://www.rye-france.fr/ (l'introduction du yoga à l'école dès la maternelle avec des techniques de respiration.) L'association est agréee par le ministère de l'éducation nationale depuis cet été (les choses seraient elles en train d'évoluer?)

    Au plaisir de te lire (oups...mais je t'ai tutoyé!?)
    Blandine

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    1. Bonsoir Blandine

      J'avoue t'envier (moi aussi je te tutoie pour la peine ;-) concernant la mise en place de cours de relaxation. Ma petite descente aux enfer (mon burn-out) m'a tellement marqué, a été tellement violente, que je suis devenu plus sensible aux mal être des autres, cela me touche désormais. Depuis, je pense souvent à aider ceux qui en souffre également. Mais comment?!? Quand je lisais d'autres blogs et que voyais la souffrance des autres ressembler la mienne (aux nôtres), (étrangement) cela me rassurait. J'ai donc créé ce blog un peu dans ce même but:"rassembler pour rassurer".
      J'aimerais faire plus, j'ai un petit projet de bande dessinée (à l'image du livre d'Olivia Hagimont sur les crises d'angoisse) mais j'ai du mal à me lancer...

      Tu as donc de la chance de pouvoir mettre en place ton projet et de pouvoir en mesurer les effets!

      Tiens moi au courant de la suite, cela m'intéresse grandement!

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    2. Petit à petit l'oiseau fait son nid...le lancement est en effet un moment difficile et crucial, mais je dirais qu'il est encore plus difficile de trouver l'idée de lancement qq fois! Ton idée est là, peut-être faut-il simplement la laisser mûrir un peu? La mienne mûrit aussi : une semaine dédiée au bien être avec chaque jour des thèmes qui se relient : sport (yoga, pilates), bien être et diéthétique, puis bien être et santé (sophro et reflexologie palmaire?) bien être et préparation aux examens (ateliers gestion du stress). Une semaine découverte qui déboucherait pour ceux qui le souhaitent sur des cours hebdomadaires (sophro, théâtre etc...)jusqu'au Bac. Pour l'instant tout cela est dans ma tête même si j'avance et que j'ai déjà tout le réseau nécessaire pour trouver les intervenants! J'en ai parlé à mon psy hier (qui me demandait lui même conseil au sujet de particularités de l'éducation nationale!) et il était très enthousiaste, prêt à participer bénévolement et me donnant accès à son propre réseau (santé, théâtre etc...) Quel bonheur! J'ai à côté de cela un projet de troc livre (l'élève ramène un livre de poche qu'il a lu au CDI du lycée et en échange a le droit de se servir dans une bibliothèque de livre d'occasion). Cela vient d'une rêverie que je faisais de temps en temps, me disant que si je quittais l'éducation nationale ce serait pour ouvrir une librairie salon de thé où on viendrait échanger ses livres d'occasion contre d'autres livres...il y aurait des fauteuils douillets pour lire sur place en buvant un coup et...un coin enfant (insonorisé cela va de soit ;-)!). Voilà pour les projets mais je ne me suis pas encore lancée, ma reprise est récente et mon mi temps thérapeutique devait me permettre de reprendre sans me noyer dans le travail...ces projets s'ajoutent à mon travail déjà très chronophage et stressant alors je me demande si je suis bien raisonnable de me lancer là dedans...?
      J'espère que ton projet te comblera et que tu le partageras avec nous!

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  4. Pas si facile de définir une crise d’angoisse !
    Comment en mesurer l’intensité ?
    Si nous pouvons mesurer le taux de glucose ou le rythme cardiaque d’un être humain, comment mesurer le niveau de mal être lors d’une crise ?
    Parfois j’ai le sentiment d’avoir vécu des crises tellement puissantes que j’ai l’impression d’avoir été le seul à les vivre de cette manière.
    Je ne suis pas un individu particulièrement peureux, néanmoins s’il y a quelques chose que je redoute le plus dans la vie, ce sont des crises de panique.
    Des attaques si violentes qu’elles me plongent dans un état très difficile à expliquer.

    Au début des picotements me gagnent dans le cou et remontent jusque dans la tête.
    Je sens mon cœur cogner dans ma cage thoracique, ma gorge se noue, je tourne comme lion en cage excité incapable de rester sur place.
    Je cherche à fuir l’instant, le lieu, et tout ce mal être si profond qui m’habite.
    Dans mon esprit les choses paraissent plus confuses, je sens bien que je perds le contrôle.
    J’ai comme l’impression que tout cela n’est pas réel et que je fais un cauchemar.
    Souvent j’ai l’impression je pourrai m’évanouir (même si je ne suis jamais tombé dans les pommes.)
    Comme toujours après quelques minutes, l’intensité de la crise baisse et je retourne à un état d’anxiété (pas plus agréable mais plus gérable.)
    L’expérience d’une crise d’angoisse, me plonge aussitôt dans un état de tristesse et de culpabilité car ce qui me navre le plus dans cette affaire, c’est que tout cela est déclenché par une seule personne : moi
    Je suis à la fois coupable et victime de mes propres crises d’angoisse.
    Ce sont mes pensées, mon psychisme qui sont à l’origine de tout cela.
    Tout comme vous Cédric, j’essaye de prendre un peu plus soin de moi.
    Alimentation, boulot, sommeil, footing, méditation (enfin pour la méditation, j’essaye car je me rends compte lors des exercices que j’ai un gros problème d’attention.)
    je dois reconnaître moi aussi que depuis que je fais un peu plus attention à mon corps à mon esprit, j’éprouve un mieux être.
    J’espère que cela dura… car parfois j’ai l’impression d’être en sursis.
    Nietzsche à peut être raison mais pour le moment je pense que la dépression et mes crises d’angoisse m’ont rendu plus fragile qu’avant.
    J’imagine qu’en complément une psychothérapie pourrait peut-être m’aider afin de me sentir plus serein mais j’ai du mal à pousser la porte d’un cabinet.

    Je suis content de constater que vous avez réussi à trouver des solutions afin de mieux gérer votre anxiété et vos angoisses.
    Votre témoignage donne de l’espoir.
    Merci.

    Yannick.

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    1. Bonsoir Yannick

      Moi aussi je pensais que mes crises d'angoisse et cet état étrange n'existait que chez moi, qu'elles étaient unique. Mais au fil de mes lectures, documentations etc, je me suis rendu compte que nous avons quasiment tous les mêmes symptômes (les picotements ou frissons que je décris dans mon billet sur le burn-out, l'état étrange ou déréalisation etc...).
      Pensant être un cas isolé, je m'imaginais être atteint d'une maladie grave (tumeur au cerveau, sclérose en plaque etc) mais voyant que nous vivons finalement tous les mêmes choses, que c'est une maladie identifiée et qui se soigne, cela m'a rassuré.
      En tout cas, ce que vous décrivez, je le comprends, je le ressens quand une crise s'empare de moi. Nous la vivons tous de la même manière je pense. Jusqu'à la suite ou, comme vous, je me sens ensuite triste (de me rendre compte que je devrais vivre avec cela toute ma vie?!? je perds un peu l'espoir de m'en libérer???)
      Et tout comme vous, parfois, je fais un écart sur mes nouvelles bonnes habitudes (j'adore le caramel!!!!! parfois je craque ;-). Concernant la méditation, je suis très régulier mais parfois, l'attention (une fois de plus comme vous) n'y est pas.
      Nous sommes bien issu de la même espèce...

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