mercredi 9 octobre 2013

Ne rien attendre...

"tu es comme le fruit pourri de cette corbeille : tous ceux à ton contact finissent par pourrir"
"si on me proposait de refaire ma vie à l'identique, je dirais non"
Certains mots, certains actes, ne m'ont pas touché sur le moment. Je pensais être atrophié de fierté personnelle et d’orgueil ce qui me donnait l'illusion d'être intouchable. Mais ils se sont stockés au plus profond de moi. Ce n'est que par la suite qu'ils resurgissent, au moment des "piqûres de rappel". Pendant un désaccord familial par exemple, les mots sortent "brut de décoffrage" comme je nomme cela, c'est à dire, pensés puis envoyés aux cordes vocales directement. Aucun filtrage, aucun état d'âme. Finalement... un concentré de vérité...
A chaque piqûre, un petit retour dans le passé, un petit flashback des moments difficiles s'affichent dans mon esprit. Comme pour compléter des énigmes, des bouts de phrases prononcées dans la retenue d'où manque donc certains mots. Avec le temps, on finit par mieux comprendre le passé...
J'ai toujours pensé que les parents étaient dévoués à leurs enfants pour toujours. Toujours là, présent, à tout âge, et pour n'importe quelle raison. C'est du moins ma vision des choses vis à vis de mes enfants. Du coup, j'ai peur de changer car je crains que cela soit dans la nature de l'homme d'élever ses oisillons pour les pousser à sauter du nid. J'ai toujours cru que les parents étaient redevable... de quoi finalement, de rien... Je me suis toujours rattaché à leur mots, leurs idées et choix. J'ai toujours attendu un retour, un "feedback", un signe de reconnaissance ou d'appartenance à une tribu.... j'ai toujours eu besoin d'un guide...En fait, ils nous offrent l'opportunité d'exister, la suite c'est à nous de la construire.

Tout compte fait, l'idéal est de ne rien attendre de personne et de voler de ses propres ailes. Le meilleur moyen de ne pas être déçu est de ne compter sur personne et créer sa propre satisfaction. D'être indépendant émotionnellement. Les mots nous touchent naturellement, à nous donc de nous rattacher aux plus bénéfiques : les nôtres.
Les jugements que l'on fait de nous sont personnels, ils n'ont donc de valeur que pour ceux qui les pensent et les prononcent. La seule opinion qui compte doit être la notre.

Voilà pourquoi il est important de se focaliser sur soi même et non sur les autres. Un gros effort pour nous est peut être un petit pour d'autres. Les valeurs des choses dépendent de chacun. Ne se fier qu'aux nôtres...

Illustration : "lieu public sans public"... lieu idéal de solitude... aucun jugement car aucune personne...

7 commentaires:

  1. Bonjour Cédric,
    Ce billet m’évoque un rêve que j’ai fait il y a quelques jours.
    Ce rêve ou ce « cauchemar » n’avait rien d’horrible mais il m’a mis mal à l’aise à mon réveil.
    Bien sûr je ne me rappelle plus dans le détail du rêve mais je me souviens qu’il y avait ma mère qui me criait dessus avec des mots très durs un peu comme elle pouvait le faire parfois lorsque j’étais gosse.
    A mon réveil, j’étais étonné d’avoir eu de tels souvenirs pendant mon sommeil.
    Pourquoi de telles pensées ont resurgit dans ma mémoire comme ça sans raison près de 25 ans plus tard ?
    Peut-être que vous avez raison Cédric, certains mots, certaines phrases sont stockées en nous à jamais ?
    Ma mère n’est pas un monstre, loin de là. Il n’empêche que trop souvent pendant ses excès de colère ses paroles à mon encontre ont dépassés sa pensée.
    Même si j’avais l’impression d’être imperméable, intouchable, finalement en y réfléchissant bien certains mots ou certaines phrases m’ont peut-être blesser ?
    Bref n’y pensons plus c’est du passé.
    Tournons nous vers l’avenir et retenons qu’il convient de tourner 7 fois sa langue dans sa bouche surtout lorsque nous sommes en colère.
    On sous estime sans doute la portée de certains mots…

    Je vous souhaite une bonne semaine.
    A bientôt,
    Yannick.

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    1. Bonsoir Yannick

      Vous avez raison, il faut avancer. Mais parfois, je ne peux m'empêcher de me torturer l'esprit avec des souvenirs douloureux. Pire, parfois j'imagine des histoires dans lesquelles il m'arrive des malheurs. Comme pour mieux savourer les moments de bonheur? Je ne sais pas...
      Ce billet est un peu cela:un refoulement de mauvais souvenirs, un moment d'écriture colérique, une sorte d'exutoire... étrangement, cela m'a fait du bien...

      Maintenant comme vous dites, il faut se tourner vers l'avenir...

      Merci pour l'intérêt que vous portez à mon blog. J'aime vous (et les autres) lire...

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  2. Bonjour Cédric :-),

    ces douleurs du passé sont en train d'émerger en toi pour être "exorcisées". Elles sont d'abord conscientisées douloureusement pour pouvoir ensuite s'en aller. Non pas que leur souvenir sera effacé ni même leur empreinte. Mais de poison mortifère, blessure ouverte, elles deviennent des cicatrices, de belles cicatrices, témoin de notre passé qui fait aussi partie de ce que l'on est. Ces douleurs font partie de nous mais ne nous gouvernent plus.

    Pour les parents, je dirai pour ma part que oui, nous sommes dévoués à nos enfants, que nous sommes responsables, responsables d'une vie, entre nos mains, qui fera sa propre vie. Alors, les aimant à l'infini, nous les pousseront hors du nid pour qu'ils accomplissent leur destin, bien différent du nôtre.
    Difficile de leur donner de l'amour à l'infini sans toutefois confondre cet amour avec un excès de protection qui leur enlèverait leur liberté et surtout, la confiance en eux même et dans cette belle et difficile vie qui les attend.
    Car tout ce qu'ils vivront, tout ce que nous avons vécu a un sens, même si ce sens nous reste obscur.

    Quant aux paroles de nos parents, de nos proches, des gens que nous croisons, elles ont une énergie, elles sont une énergie et cette énergie nous touche.
    Nous apprenons à nous protéger, à revenir en soi pour se ressourcer et alors, l'ouverture peut se faire à nouveau.
    Pour recevoir enfin cette reconnaissance (dont nous avons tous besoin), ce feed-back, trouver, rencontrer ces guides, ces maîtres, humbles, confiants et bienveillants et trouver, reconnaître sa tribu.
    Se découvrir, partir à la rencontre de soi, en soi, dans une solitude réparatrice pour découvrir avec émerveillement l'autre, la résonance de cet autre en soi, ce lien qui nous unit, découvrir que l'autre nous fait nous rencontrer, aussi, de manière miraculeuse et troublante.

    Belle journée à toi Cédric, courage dans ce merveilleux et troublant voyage au cœur de ton être qui est si beau!

    Elise

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    1. Merci Elise pour votre message

      Je pense que me re-exposer à mes mauvaises émotions me permet de les digérer afin qu'elle ne me gouvernent plus. On parle d'habituation en psychologie. S'exposer au stimulus émotionnelle permet d'en atténuer les effets.
      Ce blog me sert aussi à cela:chercher au fond de moi pour traiter les émotions en attente de traitement. Et en effet, la colère finit toujours par passer. Excuser, oublier, sera une deuxième étape....

      Lors de mes séances de psy je dis souvent que "je ne sais pas qui je suis, je ne me connais pas". Ces épreuves m'aident à me découvrir...

      Merci encore de me lire... et de me répondre.

      A bientôt Elise.

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  3. Bonjour,
    J’ai lu plusieurs fois votre billet Cédric, le sujet est vaste, intéressant et délicat tant lié à l’histoire de chacun.
    Je pense qu’il n’y a pas de parents parfaits,que nous avons toutes et tous des failles, des fragilités, des manques. C’est à la fois déstabilisant et rassurant. Déstabilisant lorsque nous avons tellement à cœur de réussir dans l’accompagnement de nos enfants dans la vie et que nous commettons inévitablement des erreurs, voir des fautes pouvant avoir un impact important dans leur développement. Rassurant pour les enfants que leurs parents ne sont pas parfaits, qu'ils commettent aussi des erreurs.
    Je pense que l’important et notre devoir de parent est de ne pas les abandonner, de reconnaître et expliquer nos erreurs. Savoir demander pardon à nos enfants lorsque nous avons commis des fautes sans rien attendre en retour, simplement leur donner une reconnaissance qui peut être libératrice pour poursuivre leur chemin de vie.
    Je ressens dans vos écrits que vous avez l’amour, l’attention pour construire au mieux vos enfants afin qu’ils soient heureux, juste renforcer la confiance en vous Cédric
    PS : Merci Yannick de nous avoir fait connaître cette femme au grand cœur dans sur le sujet "Revenir à l'essentiel", dommage que France 2 ne diffuse pas l’émission entièrement, nous ne pouvons voir qu’une courte présentation du sujet dans une autre vidéo disponible sur le net

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    1. Bonjour Eric et merci pour votre message.

      Mes erreurs me touchent bien plus que mes réussites... je dois être moins sévère avec moi même... mais c'est difficile car c'est dans ma nature...

      Et merci de m'avoir fait découvrir Alexandre JOLLIEN. C'est une belle personne... malgré son handicap, il a une belle vision de la vie et il dégage une joie énorme (je l'ai écouté sur France Culture dans une des émissions des Racines du ciel)... je m'inspire beaucoup de cette positivité que dégagent certaines personnes!

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  4. Juste un ajout d'un lien de la préface du livre "L'envol de la conscience" de Philippe Presles par Christophe André en rapport avec la conscience de parents et enfants

    http://www.toslog.com/philippepresles/8133/blogs/PHILIPPE-PRESLES-PREFACE-DE-CHRISTOPHE-ANDRE

    Bon weekend!

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