mardi 29 octobre 2013

Stress, trac.... et bêta-bloquant

Le stress est une arme de défense de l'organisme pour répondre à une sollicitation d'urgence. Face au danger, le corps déclenche un ensemble de processus physiologique permettant de réagir : fuir ou combattre.
Le système nerveux sympathique se met en fonction. Son rôle permet de stopper les fonctions non vitales en cas d'urgence et consommatrice d’énergie (exemple la digestion) et augmente celles utiles en cas de danger (dilatation de la pilule pour mieux voir, augmentation du rythme cardiaque et libération d'adrénaline pour réagir plus rapidement...). Une fois le danger passé, le système nerveux parasympathique stabilise l'organisme.
Quand le danger perdure, l'organisme s'épuise. L'excès de cortisol (hormone faisant parti du processus sympathique) fini, à long terme, par instaurer un état anxieux pouvant amener à la dépression.

J'ai toujours eu beaucoup de mal à gérer mon stress. Une fois les prémices ressentis (activation du processus sympathique), je sens que je perds le contrôle. Battements de cœurs de plus en plus fort, suées, perte de moyen (difficulté de concentration et de mémorisation), envie de fuir... Suite à un fort stress, pendant les deux ou trois jours qui suivent, je le sens bien, mon organisme est fatigué, je suis distrait, irritable... Ensuite je reprends mes esprits (activation du processus parasympathique). Lors de mon burn-out, cet état de stress avait duré trop longtemps (stade d’épuisement) provoquant donc l’anxiété et surtout la dépression.

Le stress est perçu différemment en fonction des individus. Mon manque de confiance me rend prisonnier de mon emploi car j'ai en tête l'illusion d'être incapable d'en retrouver un autre. Un moindre reproche peut donc me déstabiliser. J'ai toujours été administratif des personnes ayant un parcours professionnel diversifié, ce sont elles qui choisissent leurs employeurs et non l'inverse.
Pour un même stimulus stressant, deux personnes ne réagiront donc pas de la même manière.
Me concernant, dernièrement, lors de mon entretien individuel, je sentais bien que je perdais le contrôle. J'étais le sujet principal de la discussion, moi et mon parcours annuel, mes projets réussis loupés ou retardés. J'étais donc jugé.... Je ne menais pas la dance... Certains de mes collègues de mon service, eux, la menaient. Le stress est donc perçu différemment en fonction des individus. Ou alors mieux dissimulé.
Autre moment, lors d'une réunion que j'avais provoqué, je le sentais, le stress montait en moi. Cela démarre par le ventre, puis se répand sur l'ensemble du corps. Chaleur, suées, tremblements, difficultés de concentration...

Ce stress est trop pesant... je dois m'en débarrasser...

Après renseignements et lectures divers, je me suis aperçu que beaucoup de "traqueurs" prenaient des anxiolytiques avant un moment stressant mais aussi des bêta-bloquants. Le principe du bêta-bloquant est de prendre la place du médiateur (ou neurotransmetteur, messager chimique permettant aux neurones de discuter entres eux ou avec tout autres cellules du corps exemple les muscles) qui déclenche le processus sympathique pour atténuer la réaction des récepteurs.

Malgré le travail que je fais sur moi avec la méditation, la reprise du sport, ma nouvelle façon d'appréhender la vie et ses difficultés, je ne parviens pas à combattre ce trac. Mon fardeau est trop lourd, trop rempli... chaque problème sera réglé petit à petit... En attendant, j'ai demandé l'aide d'une "béquille chimique" par le biais de ce nouveau médicament.

Demain, grosse réunion de service ou je dois intervenir. Je ne pouvais pas trouver meilleur stimulus!

A suivre...

Article interessant sur ...
... le cortisol
... les neurotransmetteurs




4 commentaires:

  1. Je me retrouve une fois de plus dans la description de ton parcours. L'impression de vivre sous stress bien trop souvent et surtout, malgré les outils dont on dispose (méditation, sport, conscience de ce qu'il se passe) ne pas réussir à baisser ce niveau de stress. Ma reprise du travail est une bénédiction pour mon mental et un véritable poison pour mon corps. J'ai fini par rentrer dans le circuit infernal du stress qui ne redescend plus : boule au ventre, transpiration, palpitations, insomnie, impossibilité de décrocher dans sa tête durant le week end... Le pire c'est que la pression ne vient pas de ma hierarchie mais de moi même, comme si l'échec (même lorsqu'il est inévitable au vu de la charge de travail par exemple et de l'impossibilité de tout faire) était inacceptable... Heureusement que l'éducation nationale me permet de récupérer toutes les 7 semaines avec les vacances scolaires. Le premier jour de mes vacances s'est passé avec des douleurs de ventre incessantes...et je dors autant qu'un nourisson. Puis je sais que je repartirai comme en 40 et je cherche comme toi une solution pour que ça cesse. Les médicaments seront mon dernier recours, j'ai très peur d'en prendre, je me sens vunérable à l'addiction, toute forme de dépendance car je sais que mon anxiété n'attend que ça pour s'y vautrer et j'aurai l'impression de perdre le contrôle (n'est ce pas déjà le cas me diras tu). Voilà, j'attends tes impressions concernant ta béquille quand même et te souhaite de trouver un bon équilibre parmi les autres.

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    1. Bonjour Blandine.

      Moi aussi je ne voulais pas rentrer dans la dépendance des médicaments. Mais cela m'a paru inévitable à un moment donné de mon mal être. Je demande régulièrement si je peux arrêter d'en prendre à mon psy qui me rappel qu'il ne faut pas diaboliser les médicaments surtout que, pour mon cas, je suis sur une dose minimum.
      Une autre discussion avec ma psy m'a fait comprendre que finalement, l'angoisse et le stress génère d'autres "poisons" (cortisol notamment). Donc, autant prendre un poison qui vous aide plutôt qu'un poison qui vous "tue".
      Mais je ne veux influencer personne et chacun choisi sa solution.

      Concernant les bêtabloquants, en effet, ça semble fonctionner. J'ai abordé ma réunion avec calme et détente. Aucun moment de panique malgré ma participation (voir même amusement de l'assemblée). Est-ce le fait de se savoir libéré de mes angoisses qui m'a permis cela? ou est ce que cela a réellement fonctionné? Je retenterai de toute manière l'expérience mais une chose est sure, cela m'a permis d'être moi même sans effort et sans stress face aux autres.

      Et une fois de plus je parlerai des mérites de la méditation car cela semble me transformer, réellement. Je me sens actuellement plus calme et surtout plus ouvert/sensible aux belles choses qui nous entourent. Je ne prends les bêtabloquants que ponctuellement (j'en ai pris 3 fois seulement) donc je pense pas que ce soit lié à ce traitement. Ou plutôt j'espère....

      Pleins de méthode s'offrent aux stressé dont je suis certainement l'ambassadeur ! ;-)

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  2. Et dire que je pensai que les beta bloquants étaient réservés aux cardiaques afin d’éviter un infarctus du myocarde !
    Merci pour l’info, Cédric.
    Si le stress peux parfois avoir du bon, en excès il peut aussi nous entrainer dans un état d’anxiété généralisé et nous faire sombrer dans une dépression.
    Parfois je me dis que si à l’époque j’avais compris cette phrase, j’aurai peut-être évité de sombrer dans une dépression il y a 2 ans ?
    En y réfléchissant bien, j’ai l’impression que c’était inévitable.
    Mon mode de vie, mon boulot qui prenait et qui prend toujours une trop grande place et surtout moi !
    Pourquoi n’ai je pas entendu les signaux d’alerte ?
    Un fois de plus, je n’ai pas écouté mon corps ?
    Trop souvent au travail, je pensai qu’il fallait mettre un dernier coup de collier et qu’après je pourrai me reposer et récupérer, seulement l’état de stress était tel que la « machine s’est emballée »
    J’ai bien du me rendre à l’évidence, je ne suis pas aussi bien armé que la moyenne des hommes pour faire face à la vie moderne et au stress professionnel ?
    Je dirai même qu’aujourd’hui, je le suis encore moins car j’ai l’impression d’avoir utiliser mon « capital bon stress. »
    Parfois, j’enrage de ne pas être aussi solide, aussi costaud sur le plan mental que certains autres mais je l’accepte et j’intègre que nous ne sommes pas tous égaux.
    Comme vous le dite, le stress est perçu différemment en fonction de chacun.
    Même si aujourd’hui je vais relativement bien, je sais que je ne suis pas imperméable au stress au contraire un peu trop d’excès et ou de pression et je sens que je pourrai assez vite flancher.
    Si je vous raconte tout cela c’est pour vous rappeler que vous n’êtes un cas unique et tenter de vous rassurer en comprenant qu’il existe de nombreuses personnes qui dans le fonds sont un peu comme nous.

    Votre billet laisse à penser que votre timidité, votre manque de confiance et votre grande émotivité vous pénalisent dans votre évolution professionnelle.
    Ne perdez pas de vue qu’une vie réussie ne l’est pas forcement que sur le plan professionnel. Visiblement vous avez un poste intéressant et a responsabilité, vous en voudriez encore plus ?

    Pour terminer, je voudrai simplement vous indiquer que je connais une personne très proche qui avait une timidité presque maladive il y a 7 ans.
    Son truc pour « guérir » a été d’intégrer une petite troupe de théâtre.
    Je me souviens qu’au début, ça lui coutait beaucoup d’aller aux cours mais aujourd’hui vous la verriez, elle est très différente, c’est assez surprenant.
    Elle est et restera réservée, mais elle est capable de parler en public de défendre ses points de vu même face à un inconnu au charisme naturel.
    Elle m'a confiée que le traque n'est jamais très loin lors de certains événements, mais elle ne connait plus l'angoisse d'autrefois celui qui était si invalidant.
    elle arrive maintenant dominer son traque.
    aujourd'hui sa timidité n'est quasiment plus visible sauf pour un oeil attentif.
    Le regard est encore un peu fuyant mais elle a gagner en confiance et en qualité de vie. c'est pour moi un très bel exemple que rien n'est figé.
    Je suis convaincu que grâce votre intelligence vous trouverez vous aussi des solutions.
    Bon courage Cédric…
    Yannick.
    PS : ( j'ai oublié de signer mon autre commentaire plus haut, mais vous aviez peut-être déduit que c'était moi car je radote un peu...)

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    1. Re bonjour Yannick

      Même si il vaut mieux "prévenir que guérir", il n'est jamais trop tard pour réagir. Jamais trop tard pour changer nos habitudes et écouter son corps. La seule différence ne sera que le temps que cela prendra pour atteindre l'objectif. Après avoir été "touché" je pense que remonter la pente est plus long, plus difficile MAIS pas impossible!

      Pour parler de moi, je ne sais pas si je suis un timide... peut être plutôt quelqu'un de complexé ce qui fait qu'un simple regard peut me déstabiliser... complexé par mon manque de culture, complexé par mon manque d'intelligence, mon physique peut être? Je ne pense pas qu'un tel être pourrait construire la vie que j'ai, une vie simple mais plutôt réussie, je dois donc me tromper sur moi même... je cherche encore et toujours à mieux me connaitre. mais cette introspection est trop jeune pour déjà me donner une réponse.

      Et concernant mon travail, pour être précis, je suis responsable de plusieurs systèmes informatiques utilisés sur l'ensemble des agences de France (35 agences, environ 1200 personnes). Certains diront que ce n'est pas grand chose, d'autres beaucoup trop. Comme je le disais, on ne réagit pas tous de la même manière aux stimulus du stress.

      Une vie réussie n'est pas liée qu'à sa réussite professionnelle comme vous dites mais cela y contribue malgré tout d'après moi. Je pense que l'équilibre est atteint quand la sérénité est atteinte dans le domaine pro ET perso.

      A bientôt et une nouvelle fois, merci de me lire.
      Vos réponses, ainsi que celles des autres, m'aident à me poser les bonnes questions et trouver les bonnes réponses...

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