mardi 14 octobre 2014

Souffrir à deux, c'est mieux... ?!

Parfois, je me demande si la souffrance est plus légère quand elle est partagée voir même vécue à plusieurs... c'est du moins le questionnement que j'ai face à la réaction de certaines personnes...
La société dans laquelle je travail est en train d'être intégrée dans une autre. Certains collègues ont déjà subis cette absorption. Quand je les ai au téléphone je leur pose donc la question légitime, puisque c'est ce qui m'attend également, des conditions de reprise, tous ont le même discours : "Holala, tu verras, c'est la misère, tout change et pas dans le bon sens! vous allez en baver!"... Là ou moi j'aurais répondu pour essayer de rassurer (alors que je sais pertinemment que certains vont être lésés voir envoyés vers la sortie, inévitable lors d'un rapprochement d'entreprise) "Attendez de voir, tous les cas sont différents et pour le moment, on a toujours du travail, il ne faut pas se plaindre" eux me décrivent un tableau apocalyptique. Je ne sais pas si c'est un trait de caractère de la personne ou la nature humaine mais c'est étrange ce besoin rassurant semble-t-il d'être à plusieurs dans la même galère...
Autre exemple avec ma sœur, mère pour la première fois depuis quelques mois et pour qui parfois les nuits sont difficiles et la fatigue grandissante (comme pour beaucoup des nouveaux parents, ce que j'ai également vécu). En parlant de ma fille qui va atteindre les treize ans, l'âge bête comme on nous le répète assez souvent "Tu vas bien t'amuser avec ta fille, elle arrive dans l'âge où ça va devenir compliqué! et vu son caractère!"... une fois de plus là où moi j'aurais dit "tous les enfants sont différents, je suis moi même passé par là, je ne suis pas devenu délinquant pour autant!". C'est tellement bon de savoir que d'autres vont (peut être) plus souffrir, on se sent moins seul pour traverser la période des couches, des vomis et des biberons.... semble t il?
Mon fils aussi qui dénonce son frère quand il échappe à une punition méritée pour un acte que nous ne l'avons pas vu commettre...
Ce "syndrome" (la jalousie peut être) touche de plus la famille comme les amis, encore plus les ennemis, nous ne sommes donc à l'abris nul part.
Quelle est l'intention de celui qui "rassure" de la sorte? Peut être malgré tout de l'attention, comme pour avertir d'un danger? Ou simplement transmettre la peur..., si c'est le cas, cela fonctionne car la rumination se met en marche (chez moi en tout cas) souvent suite à ces "messages de soutien".
Peut être aussi que ces personnes n'aiment pas voir chez les autres la réussite. C'est énervant pour certains de voir que d'autres traversent la vie sans problèmes peut-être? Pourquoi eux? Encore plus irritant quand cette réussite n'est pas méritée, quand elle est transmise (famille riche, fils de patron d'entreprise...).


Illustration : surement un homme qui veut se sentir moins seul là où il habitera désormais pour toujours. Drôle malgré tout...

2 commentaires:

  1. Hum, hum ! sinistre, cette phrase gravée sur cette tombe....Celui-ci devait être un peu sinistre aussi dans sa vie passée...Il devait être du genre à remonter le moral aux gens, lui aussi....
    Oui, c'est vrai ce que tu dis, Cédric. Hier encore, la caissière du carrefour market, à qui je fais remarquer le temps superbe, qui me répond "ouais....on va le payer, ça !" Je ne lui ai même pas demandé comment "on allait le payer", tellement elle m'a agacée....
    Je ne crois pas qu'il y ait d'explication, c'est dans la nature humaine, je crois que c'est un mauvais penchant fait de pessimisme et de jalousie peut-être, mais contre lequel il faut lutter quand on le voit poindre....

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  2. Bonjour Cédric,

    Je comprends ce que tu écris.
    C'est vrai que les gens ne font pas toujours dans la bienveillance...
    Après, si on ne peut pas changer les propos des gens, on peut changer notre façon de les entendre.
    Ce genre de vision pessimiste de l'avenir, en général, pour ma part, je l'entends comme l'expression de souffrance et de peur des gens. Ils craignent le pire, et préfèrent en parler, comme si ça les aider à s'y préparer... Anticipation anxieuse déformatrice de l'avenir.
    La remarque de ta soeur, je me l'a suis prise aussi, et sur le coup, je n'ai répondu que "on verra bien", mais en moi-même je me suis dis " ça va être intéressant à vivre!" et j'ai ressenti de la joie anticipatoire. Bon, je sais, c'est mon côté un peu naïf... Mais en vrai, je serais tellement contente, et j'espère sincèrement le vivre un jour.
    Bon, et puis pour la tombe, bah, en fait, il a bigrement raison et c'est un bon jeu de mot ;)

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