lundi 27 mai 2013

Bonheur

Vendredi soir, je me rends à la cathédrale Notre-Dame de Rouen où se déroule un "disputatio" sur le thème du bonheur. Invité Christophe ANDRÉ (mon guide spirituel!), psychothérapeute, et Martins STEFFENS, philosophe. Chacun à leur tour, il débattent sur ce qu'est pour eux le bonheur et la façon d'y accéder.
Certaines personnes seraient apparemment prédisposées au bonheur. Elles seraient capables de tirer le meilleur du pire. Certains portent donc cette aptitude en eux naturellement. Christophe racontait l'anecdote de son beau père qui, suite à un accident domestique violent, parlait d'avantage de la chance qu'il a eu de rencontrer du personnel hospitalier compétent et agréable plutôt que de parler de la gravité de son accident. Belle leçon de vie.
Pour certaines personnes, comme moi, cela n'est pas inné mais je pense qu'il est tout a fait possible de ré-éduquer sa vision des choses, sa vision des moments de vie désagréables, des épreuves que l'on vivra de toute manière à plusieurs reprises tout au long de notre vie, et se dire, avec conviction, qu'il y'a toujours pire que ce que nous vivons ou bien que ce n'est pas si grave. Cela peut sembler simple et naïf et pourtant, "l’élasticité du cerveau" est tel que son mécanisme peut changer par simple apprentissage (les TCC semblent être efficaces dans ce domaine).
L'autre réflexion exposée par Christophe était "l'habituation hédonique" qui expliquait que l'on s'habitue au bonheur et qu'il était donc nécessaire de sauter de bonheur en bonheur régulièrement pour ne pas tarir la source. A cela je rajouterai dans ce cas, qu'il est préférable de se focaliser sur des petits bonheurs simples, facile à trouver, plutôt que de viser les gros bonheurs, souvent rares, dans l'espoir qu'ils s'épuisent moins rapidement. On pourrait penser qu'une grosse source de plaisir mettrait plus de temps à s'épuiser, et pourtant, d'après moi, en ce qui concerne les émotions, c'est la durée qui fait l'épuisement.
Une définition mathématique du bonheur, selon Christophe, est que : le bonheur = le plaisir + la conscience de ce plaisir.
Cela signifie donc que le plaisir n'amène pas le bonheur sans conscience de ce plaisir. Et il est vrai que, en ce qui me concerne, je me suis rendu compte de mon bonheur que quand je l'ai perdu, quand j'ai pris conscience de ce manque. Quand tout va bien, on ne profite même plus de nos moments de bonheur car on en a plus conscience. C'est quand la dépression s'empare de vous que vous comprenez que les sensations de joie et de bonheur de tous les jours, que l'on ne savoure plus à force de les vivres, sont pourtant de vrais trésors. A chaque petits moments de bonheurs que je vis à nouveau, je fais tout pour que ce moment dure, je les vis en pleine conscience, pour en profiter le plus longtemps possible. C'est à ce moment que c'est le plus intense, en savourant doucement mes émotions car je prends le temps de le ressentir, d'en prendre conscience! Le philosophe (Martin STEFFENS), quant à lui, pense que le bonheur n'existe que si il est partagé. Sa formule est donc : le bonheur = être + autre. Formule intéressante car à quoi bon être heureux seul? sans le fameux "feedback" qui permet de voir dans l'autre l’intérêt qu'il porte à notre bonheur?

Illustration : autographe de Christophe ANDRE (j'ai osé lui demander! YES... intimidé quand même!)

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