lundi 27 mai 2013

Retour aux sources

Il est parfois difficile de vire suite à la perte d'un proche que l'on aimait. Mais il est aussi difficile de vivre en ignorant cette perte. 13 ans que mon grand père (le père que je n'ai pas eu, qui m'a élevé) est mort, et c'est seulement maintenant que je vais sur sa tombe. Il est plus facile de se dire que l'on ne voit plus cette personne pour une raison autre (déménagement, manque de temps etc) que parce qu'elle est morte.
Je n'ai jamais pu y aller, trop difficile, larmes impossible à retenir, j'ai toujours préféré oublier. Penser inconsciemment que je n'avais pas le temps d'aller le voir, chez lui, comme si il était toujours vivant.
Malheureusement, l'esprit n'est pas dupe et se rappel des événements. A chaque photos que je croise du regard, a chaque événements que je me remémore, l'esprit me rappel que cette personne n'est plus de ce monde. Et cela me fait souffrir.
En psychologie, cela s'appel un "deuil bloqué". Comme un aliment mal digéré, qui reste là, à attendre son traitement, et qui gênera tant qu'il restera dans l'estomac. Pire, qui amènera des hauts le cœur de temps en temps, comme ces moments de tristesses qui resurgissent quand je repense à mon grand père.
Tous ces petits (ou gros) événements, que l'on oublie, plutôt que de les digérer, forme au final un cumul de tristesse qui, à la longue, peuvent se transformer en mal être. Il est donc important de statuer sur un conflit (avais-je tort ou raison, peut importe, du moment qu'une conclusion est donnée et qu'elle nous semble juste), sur nos états d'âme (ne pas rester sur un doute, trouver une réponse)... et sur un décès.
Il n'y'a malheureusement pas de réponse à une mort naturelle, pas possible de savoir pourquoi lui? pourquoi déjà? La vie est ainsi faite et il est important de s'y préparer.
Le seul moyen de surmonter ces moments est de vivre sur les souvenirs, les bons moments passés ensemble, les moments de rire, et avec lui, il y'en avait. C'était quelqu'un de drôle et de courageux, un exemple pour moi. Des qualités que j'aime et qui alimenteront mes pensées.
Oublier pour ne plus souffrir ne fonctionne pas car à vivre dans le déni, je suis, au bout de 13 ans, toujours incapable de parler de lui sans pleurer. La simple pensée me fait du mal, profondément.
Le deuil doit donc se faire dans la réalité comme dans l'esprit.

Illustration : tombe de mon grand père, l'homme que j'aimerai devenir

2 commentaires:

  1. Bonjour Cédric,

    je viens de découvrir votre blog à travers un post de Christophe ANDRE. Je le trouve très intéressant, j'essaierai de vous suivre.

    Votre article sur le deuil bloqué me parle beaucoup, j'en suis là moi aussi pour plusieurs êtres chers...et en cours de déblocage, si je puis dire.

    Merci pour ce partage!

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  2. Bonjour Nath

    Il est important d'affronter ses souvenirs difficiles. Moi, depuis que je vais sur la tombe de mon grand père (l'homme le plus important de ma vie), après 13 ans de déni, j'arrive, mais ce fut long, à penser à lui, non plus dans la tristesse, mais dans les beaux souvenirs. J'ai pleuré, et je pleurerai surement encore... mais de joie j'espère...

    En tout cas, il semblerait que ce soit dans l'habituation que les émotions s’apaisent et que l'on en reprenne le contrôle. Mais pour cela, il faut donc se lancer, se forcer un peu au début à penser aux être disparus... à faire le deuil...

    Bon courage.

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