lundi 3 juin 2013

Corps et esprit

Suite à mon "burn-out", j'ai décidé de me reprendre en main. Reprise en main psychologique (lecture, discussion et compréhension autour de cette maladie) mais aussi physique grâce au sport, plus précisément le footing. Le sport étant bon pour les états dépressifs puisqu'il permet la libération de neurotransmetteurs tels que la sérotonine, agissant sur l'humeur, ou encore les endorphines, agissant sur le bien être.
Au début de mon entrainement, il m'était très difficile de dépasser 1km! Surement lié au fait que je n'ai jamais été sportif de ma vie. Au fil du temps, ma distance s'allongeait, le souffle me manquait de moins en moins. Désormais je fais mes 8 km une ou deux fois par semaine.
Ce que je remarque malgré tout est que, en fonction de mes états d'âmes, l'effort est plus ou moins agréable et difficile. Par exemple, dans mes moments de tristesse, lorsque je me laisse envahir par des ruminations lourdes, difficiles à évacuer, qui finissent par prendre le dessus sur mes pensées, je le sens, dès le début de l'exercice, le souffle est déjà court, le plaisir n'est plus là, l’essoufflement arrive vite.
Parfois, lorsque je cours, quand j'atteins ma limite physique, je ressens un palier psychologique, comme un message très claire, émis par mon cerveau, qui me prévient qu'il est temps d'arrêter de courir car les ressources sont arrivées à épuisement. Quand je me sens serein et calme et que je débute une course, ce message ne m'est jamais transmis. Mieux, je peux atteindre des distances inimaginables pour moi : mon record 12km en 1h18.
Ce que je peux déduire de cette expérience est que l'esprit contrôle le corps et pas l'inverse. Que la volonté et la persévérance permet tout ce que l'on souhaite. Que les limites du corps ne sont peut être que celles de l'esprit et qu'il est donc possible de les repousser (ce qui confirme donc "l'elasticité du cerveau").
En tout cas, à tous les nons sportifs, dont je fais(faisais?) parti, le sport est un réel exutoire. Il est vrai que cela représente un effort très difficile à fournir pendant la période de dépression, je dirai même qu'il est impossible de se motiver à en faire pendant ces phases difficile à vivre. Il faut donc se lancer dès la moindre petite éclaircie de morale.
L'endorphine ressemble aux opiacés (dérivé de l'opium) et je comprends mieux, car je la ressens, cette dépendance dont parles les grands sportifs. L'effet de bonheur ressentit (pas à mes débuts, je l'avoue) est réel et même étrange car même dans la souffrance, quand je termine une course, j'ai très rapidement l'envie de recommencer.

Illustration : le corps alimenté par l'esprit

14 commentaires:

  1. Merci Cédric pour ce blog très intéressant. Je m'y retrouve, anxiété, troubles liés, symptômes dépressifs mais aussi l'envie et l'opportunité grâce à cette étape de ma vie de rebondir, m'éveiller à ce que je ne voyais plus. Ceci est une chance. Méditation, lectures en tous genres, sport, sophrologie, partage... Je me sens plus forte en regardant mes faiblesses bien droit dans les yeux. Je les regarde, je les surveille, je les connais et reconnais,je ne les laisserai plus détourner ma route. Merci, donc. Vous voilà dans mes favoris (enfin le lien vers votre blog!), à bientôt!
    NB : vous avez deux pas d'avance sur moi : je n'ai pas d'autographe de Christophe André et...je n'aurai jamais osé le lui demander!

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  2. Bonjour Blandine.

    Merci pour votre message. A chaque commentaires je me sens un peu plus utile aux autres et cela fait aussi parti des mes objectifs. C'est bête mais "souffrir" des mêmes maux, se poser les mêmes questions, parfois, cela rassure.
    Comme je le dis aux personnes avec qui je discute de tout cela, la dépression est pour moi un mal pour un bien (j(ai pas toujours pensé cela, je l'avoue). Cela m'a permit d'ouvrir les yeux sur moi même, de me découvrir, d'oser affronter mes émotions, pleurer, dire les choses qui parfois secouent un peu...
    La méditation semble beaucoup m'aider sur tout cela.

    Et concernant Christophe ANDRÉ.... j'avais les jambes qui tremblaient face à lui ;-)

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    1. Et la gorge serrée? Cet homme se donne beaucoup de mal pour nous montrer qu'il est comme tout le monde, comme vous, comme moi mais je suis comme vous, lorsque j'admire c'est mon corps qui parle! (j'ai eu la chance de rencontrer Lucie Aubrac il y a qq années et...la grande bouche que je suis n'a pas réussi à l'ouvrir...la bouche!). Au plaisir de vous lire dans un prochain sujet, bonne journée!

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    2. Bonjour Blandine.

      C'est ça que j'aime chez lui, je m'en inspire. Sa simplicité malgré le grand homme qu'il est, son humilité!
      Je pense qu'on peut tous être comme cela mais pour ça, il faut le vouloir, vouloir changer...
      Etre intimidé face à ces personnes là est une preuve de pure sincérité...

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  3. Bonjour Cédric,
    Merci et bravo pour vos écrits que j'ai lu avec intérêt.

    Merci parce qu'il apporte votre éclairage de par vos états d'âme qui me parlent si je puis dire, je retrouve des ressentis que j'ai traversé.
    Bravo d'avoir franchit le pas de publier sur un blog ce qui pour un anxieux est loin d'être facile je pense, tant le subjectif peu nous faire défaut par rapport entre autre à nos traumatismes lié à la dépression.
    Nous avons quelques points commun comme l'anxiété, le vécu de dépression et un cheminement qui nous a conduit vers une belle rencontre avec un homme comme Christophe André.

    Je ne sais pas si l'esprit contrôle le corps. Je pense que l'un et l'autre se comporte comme des vases communiquant. De mon expérience lorsque le corps est mal l'esprit s'assombrit et l'inverse peu se produire également avec des douleurs dans le corps lorsque l'esprit nous ramène lors d'épisodes de stress aigus à nos traumatismes. Avec le temps cela s'estompe toutefois pendant trois ans j'en ai beaucoup souffert.

    Comme vous je médite quotidiennement, la plasticité du cerveau a été pour bon nombre d'entre nous un fabuleux espoir d'aller vers un mieux, reste à travailler jour après jour comme Christophe André le développe dans son livre.

    Cordialement

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  4. Bonjour Eric

    En effet, écrire ce blog a été une petite épreuve pour moi qui n'aime pas être le centre de discussion, le sujet principale.
    Mais parler de soi permet aussi de s'assumer tel que nous sommes. S'accepter, s'interroger mais aussi de partager!

    Concernant le lien entre corps et esprit, peut être qu'en effet je confonds "contrôle du corps par l'esprit" et "évolution grâce à l'entrainement". Je pense peut être à tort que ma motivation suffit à progresser. Malgré tout, quand je suis serein, je suis plus performant.

    Enfin, concernant la méditation, je pense pouvoir dire au bout de 6 mois de méditation que cela me fait changer, je le sens, je ressens certaines émotions déjà vécues étant jeune. Cela créé des "flash-back" de jeunesse... l'époque de l'insouciance..

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  5. bonjour

    je viens de découvrir votre blog à travers celui de Christophe André.

    Je suis médecin âgé de 62 ans, j'ai vécu 30 ans de bonheur et puis un jour tout s'est écroulé. Je présente comme vous des troubles anxieux généralisés qui se sont aggravés au fil des années et qui ont fini par me mettre en incapacité.
    Ma spécialité était la chirurgie maxillo-faciale, je n'avais peur de rien, aucune phobie, aucune angoisse, ma vie était une autoroute toute droite, stabilité professionnelle et stabilité familiale.
    J'ai eu le tort de faire confiance à la psychiatrie traditionnelle, aux médicaments. J'ai découvert sur le tard la méditation et l'hypnose qui m'aurait permis certainement de tenir le coup, d'éviter les médicaments et de m'en sortir, ce qui n'est pas le cas.
    plusieurs fois j'ai cru être guéri et puis je suis retombé. Pourtant comme vous je suis sportif et combatif. Mais l'angoisse vécue au quotidien fini par vous user tellement qu'elle empêche tout effort puisqu'il vous prend toute votre énergie.
    j'ai donc décidé de faire marche arrière, de diminuer les médicaments progressivement ce qui est très difficile et de me consacrer à corps et à mon esprit. Ce qui me manque le plus maintenant c'est mon activité professionnelle, je suis face à un vide très difficile à combler.
    Christophe André dans son CD-ROM insiste bien sur le fait que la méditation ne peut pas marcher sur les grandes douleurs morales, essayez dons de méditer en pleine attaque de panique, c'est impossible. D'après lui la méditation est surtout indiquée dans la prévention des récidives des dépressions.
    Cependant je médite tous les matins quel que sois mon état et je trouve qu'il y a toujours un petit résultat même si la relaxation complète n'est jamais atteinte.

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  6. Re bonjour Zorg

    Les techniques méditatives ne sont pas si récentes en France (introduites je pense que depuis une dizaine d'année). Cette pratique n'est pas aussi répandue qu'en Amérique où ce choix est disponible dans les hôpitaux. Mon expérience me fait dire que les médicaments ne sont pas une si mauvaise alternative pour démarrer rapidement un thérapie car les autres techniques sont longue à agir.
    La méditation par exemple, après 6 mois, je commence seulement à ressentir certaines belles émotions... 6 mois c'est long quand on souffre de tristesse intense provoquée par la dépression.
    Votre envie de sortir du cercle médicamenteux est légitime, j'ai la même mais ces maladies sont longue à soigner. J'ai moi même voulu arrêter le traitement et cela très progressivement. Malgré tout, j'ai échoué et j'ai du reprendre le traitement dans son dosage initial pour aller mieux à nouveau.

    Ce qui semble fonctionner chez moi (et peut être chez d'autre, vous peut être) est donc le sport (je ne suis pas un grand sportif, juste un "apprenti", cela fait 2 ans seulement que je cours), la méditation, le repos et aussi une prise de conscience de tout cela, une remise en question, changer certaines choses dans sa vie comme avoir des projets (même minimes), trouver un but à sa vie (car je pense que la dépression est un refus de l'esprit concernant soi même, sa propre vie).

    Malheureusement, ce qui marche sur moi ne marchera pas forcement chez d'autres... il faut se chercher.... mais c'est long....

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    1. oui,trop long,la chimie ne marche pas et ma souffrance me détruit,je suis désespéré.je ne sais combien de temps je vais résister.

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    2. Zorg bonjour

      Je n'ai malheureusement pas les competences suffisantes pour vous aider a sortir de cette m*****. Tout ce que je peux vous dire est que j'ai moi aussi sombré comme jamais. C'etait une souffrance psychologique et physique sans nom. Un etat de detresse et de desespoir infini. Je voulais en finir avec la vie. Je voulais mourir! Car c'etait la seule solution que j'imaginais capable d'arreter mes souffrances.
      Mais j'ai décidé de confier ma santé aux mains de la médecine, de la psychologie, du temps, de l'ouverture d'esprit.... La remise en question.
      Tout cela pour vous dire que même en partant de loin, de profond, d'outre tombe même, tout reste possible malgré tout.
      Peut être n'avez vous suivi la bonne thérapie, le bon traitement, rencontré le bon médecin? Chacun réagit différemment.
      Ne perdez pas espoir car chacun de nous mérite d'être heureux. La vie peut être intéressante! Il faut 'juste' se trouver, trouver un intérêt a sa vie.
      Quoi qu'il en soit, il ne faut pas rester comme cela. Il faut vous faire aider...

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  7. C'est aussi par le blog de C. André que je suis arrivée dans le vôtre, très touchée par les scrupules paternels qui vous honorent et par l' amour exprimé dans votre texte sur votre petit. J'ai lu ensuite que vous avez vécu une maladie éprouvante et que pèsent sur vous les circonstances difficiles de votre naissance.Vos efforts tant d'exercices du corps que de l'esprit finiront certainement par porter leur fruits. Peut être pourrez vous "réparer" le père qui vous a fait défaut en élevant votre petit garçon d'autant que vous avez dans votre grand- père un modèle qui vous aidera. Personnellement j'ai vécu jadis quelque chose du même ordre. J'ai aussi reconnu la difficulté de faire le deuil d'une personne aimée et la tentation du maintien de l'illusion. En vous lisant on ressent la fraternité humaine. Puissiez vous trouver paix et joie!

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  8. Bonsoir Anthémis et merci pour votre message qui me touche.

    En démarrant ce blog, je ne pensais pas susciter tous ces commentaires et encouragements (c'est beaucoup grace à Christophe ANDRE, il faut l'avouer).
    Je le faisais avant tout car écrire mes propres états d'âme. Les relire me fait du bien et me permet de réfléchir sur moi même. Cela me permet aussi effectivement de me remettre en question dans le but de devenir quelqu'un de meilleur, un meilleur père (car je me suis construit sans modèle), un meilleur fiancé... Je m'inspire souvent de mon grand père pour tous ces changements.
    Cette depression a été dure à vivre (et je n'en suis pas complètement sorti) mais sans elle, je serai resté le même.... un mal pour un bien comme je le dis souvent...

    Bonne soirée à vous

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  9. Reprise du footing après un break d'un mois : 7km pour 45 minutes. Pas si mal. Moi qui aime bien le rationnel, je dois avouer que le sport me procure du plaisir et que je ne comprends pas pourquoi. Mais peut importe, cela fonctionne.... courir me fait du bien! Et beaucoup de coureur avec qui j'en discute me rejoigne sur ce ressenti...
    En un mois j'ai perdu la motivation donc petit effort pour s'habiller et sortir. Mais la motivation revient vite, je pense déjà à ma prochaine course...

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  10. Une fois de plus, je pense que ce que l'esprit souhaite, le corps peu : il y'a une semaine, morale plutôt dans le négatif, mauvaise course, mauvaise moyenne. Avant hier, morale plutôt bon, 15 secondes de mieux par km.... ce n'est pourtant pas en quelque jours que j'ai pu m'améliorer physiquement. Il y'a donc un autre facteur de performance.

    L'esprit ordonne, le corps obéit ! ;-)

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