jeudi 9 juin 2016

Les mauvais raccourcis

Petite altercation entre mon fils et son instituteur. L’un (l’instituteur) se plaint d’insolence, l’autre (mon fils) d’avoir été pris par la gorge ( ?!!?). Le respect est d’après moi une règle de base prioritaire, mon fils doit le respect à son instituteur… mais cette règle doit s’appliquer dans les deux sens. Cette personne est malheureusement connue pour sa vulgarité et ses excès de violence (coups de pieds aux fesses des élèves, « pince du crabe » comme les enfants appellent sa technique de pincement derrière le cou, et donc pire encore : l’étranglement, témoignages des enfants ET des parents). Petite parenthèse sur le fait que les élèves l’adorent (syndrome de Stockholm ?). Bref, bien qu’il soit connu pour son éducation à l’ancienne et qu’aucun parent n’aie jamais porté plainte contre lui, de mon côté je ne tolère pas ce genre de geste choquant de la part d’un adulte vis-à-vis d’un enfant, encore moins le mien ce qui de plus banalise ce geste d’agression.
Pris de colère un matin, en amenant mon fils à l’école j’arrive devant ledit instituteur que j’interpelle pour une petite explication. Par je ne sais quelle pulsion de colère je le prends à la gorge en lui demandant si il était vrai qu’il avait appliqué ce même geste sur mon enfant. Paralysé par la surprise, il n’eut aucun geste défensif. Il se justifie en me disant qu’il était question de manque de respect ne niant donc pas son acte. J’avais ma réponse, inutile d’aller plus loin. Je clos le débat en relâchant mon étreinte et en lui disant que je le surveillais désormais et que cela ne devait plus se reproduire. Evidemment, je ne donne pas raison à mon fils à qui je fais la leçon devant son professeur concernant son comportement. Mais faire appliquer l’ordre par la violence ne me parait pas judicieux.
Je me doute que ceux qui me lisent se diront que mes écrits sont étranges, combattre la violence par la violence n’est pas très morale, surtout de la part de quelqu’un qui prône le respect, le calme, qui cherche à éviter ce poison qu’est la colère… mais j'ai faillit à ma ligne de conduite, la colère m'a submergée, c'est rare mais ça m'a permit de découvrir que mes limites n'étaient pas celles que je pensais... La violence est d’après moi le mode de communication des faibles, de ceux qui ne savent pas se faire entendre, comprendre ou respecter par le simple dialogue. Bien évidement je regrette cet épisode, j'aurais du privilégier le dialogue et m'entretenir en tête à tête (les autres enfants commençaient à s'attrouper autour de nous, ils sentaient venir le début d'un spectacle!! mais le réflexe animal ne fait pas de détail et tranche dans le vif)  mais je ne peux pas nier ce que j’ai ressenti pendant cet événement : une toute puissance (malsaine), imposer en un quart de seconde sa volonté par la violence est malgré tout jouissif. Bien sur je ne cautionne pas ce mode de communication primitif, qui d’après moi est enfoui en nous depuis la nuit des temps, mais je peux comprendre les simples d’esprits qui ont recours à cette méthode systématiquement. C’est un raccourci de communication nuisible mais qui donne un résultat immédiat (mais bien évidement pas pérenne), parfait pour les gens pressés qui n’ont pas le temps d’amener les choses par les mots, ou qui ne sont tout simplement pas doués de diplomatie.
J'hésite même à afficher ce texte sur mon blog tellement je ne me reconnais pas dans ces écrits mais c'est un fait, parfois on sort de ses gonds guidé par je ne sais quel acte de pseudo justice maladroite. A ne pas refaire, j'ai honte...

4 commentaires:

  1. :-)

    J'adore. :-)

    Pas le fait que tu aies honte bien sûr, je ressens moi dans ce texte une énergie puissante d'affirmation de Soi que je sens très positive, d'autant qu'elle est tempérée et mesurée par la réflexion.
    Les personnes sensibles ont parfois tendance à sombrer dans une "molle gentillesse de laisser faire", ici on sent que la gentillesse s'anoblit, se fortifie, pour peu que cette puissante force ne soit pas annihilée par la honte mais au contraire nourrie par la volonté d'être qui Tu es et comme tu veux. La prochaine fois sans violence physique mais en affirmation "solaire" et rayonnante qui, en effet, elle, n'a pas besoin de cris ou de coups.
    Soyons bienveillant à l'égard de celui qui crie ou qui cogne, toi, moi l'autre, c'est aussi une souffrance et une difficulté d’affirmation de soi qui n'enlève en rien la responsabilité de leurs actes mais qui permet une juste compassion à leur/notre égard.

    Ah et les Thanatonautes, enfin tu y arrives…!!!! :D Sache que ce “roman” est très très inspiré par les dires de médiums reconnus entre autres. :-)

    Heureuse de te lire et que tu aies osé partager ce texte qui me plaît !!

    A bientôt,

    Elise

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    1. Hello Elise, merci de me lire et de laisser un message.

      En effet, je ne souhaite désormais n'être plus que ce que je suis. Du pure moi, plus de mensonges (j'étais pas doué pour cela de toute manière...), de faux semblant... mais le problème de cela est que, "n'arrondissant plus les angles", certaines choses déplaisent... La pure sincérité est un brun problématique parfois, mais c'est le prix à payer pour être en phase avec soi, pour être le plus honnête possible...

      Et concernant les Thanatonautes, comme à son habitude, on sent bien que WERBER ne fait pas que du roman mais aussi du récit scientifique. On sent qu'il s'est passionné sur tous les sujets abordés par ses livres, qu'il s'est documenté("le père de nos pères" par exemple et son questionnement sur l'évolution de notre espèce, excellent livre!). j'en avoue même que si la mort ressemble à ce qu'il raconte, elle ne me fait plus peur, elle donne presque envie! ;-)

      A bientôt, bises.

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    2. :-) Et il parait que les suites sont géniales, encore mieux (les anges, les dieux, etc.), Steph les a tous lus et il a adoré :-)

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  2. Pour nos enfants on peut sortir de nos cachettes protectrices et défendre corps et âme avec des méthodes simples et efficaces, ce que j'appelle le donnant donnant.
    Géraldine

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