mercredi 13 août 2014

Manipulation de l'esprit

Arrivée d'un nouvel animal à la maison. Un bébé chat abandonné et récupéré dans un buisson chez une collègue. J'ai toujours voulu avoir plusieurs animaux, j'adore ça. C'est donc l'opportunité d'en compter un de plus!
L'arrivé d'un animal à la maison n'est pas anodin à mes yeux car je les considère comme un membre de la famille à part entière (à quelques différences prêt : je n'impose pas la litière à mes enfants ;-) ).
Je pars donc le récupérer chez ma collègue et fais donc connaissance avec lui. Au premier abord, très affectueux et plutôt joueur, comportement que j'aime.
Arrivé à la maison, cela se complique, la propriétaire des lieux, "vieux gros chat" de bientôt 10 ans, n'accepte pas le nouvel arrivant, qui lui rend bien d'ailleurs. Ça crache, bombage de dos, grognement. Un petit chat qui joue les caïd, c'est amusant...
Me concernant, émotionnellement, je trouve le moment plutôt amusant donc bon état d'esprit.
Arrive le soir. Impossible de laisser les deux "matous" sans surveillance. On laisse donc la matriarche vaquer à ses occupations habituelles du soir et on enferme le nouvel arrivant dans le bureau qui fait office temporairement de dortoir à chaton. Au bout de quelques minutes, miaulement et grattage de porte, le petit réclame sa liberté. Petit pincement au cœur, sortir un chat de la rue, pour le mettre dans une "cage"... Je n'aime pas ressentir la tristesse ou le malheur chez les autres, donc légère émotion de tristesse, mon excès d'empathie qui s'exprime surement... Si je rumine sur sujet, ça risque de m'emmener loin. Mais je décide d'en prendre le risque. Le "principe" de la rumination est de boucler sur ses pensées négatives sans ne jamais en sortir et ne jamais trouver de solution au problème. Je pèse donc tranquillement le pour et le contre. OK je l'enferme MAIS je le sors de la rue où sa vie insignifiante ne l'aurait peut être pas amenée dans une maison pleine d'amour comme la mienne. OK il sera enfermé dans la maison la journée quand je serais au travail MAIS au moins, il ne risquera pas de rencontrer d'autres "bestioles" en tout genre. OK il va se battre un peu avec la doyenne MAIS... elle est vieille et il aura le dessus ;-) mauvaise réponse bien sur, ils seront bien obligés de s'adapter l'un à l'autre, une petit tape sur les fesses le remettra sur le droit chemin de temps en temps...
Le lendemain, je relâche le fauve en constatant les dégâts, ce qui n'est rien comparé au plaisir de le retrouver. Il sort donc dans la joie et nous le fait bien savoir d'un léger coup de tête sous mon menton, il court partout, il saute, joue... à la vue de cette manifestation de joie, je me dis que finalement, j'ai bien fait de le sortir de la rue.

Manipuler ses esprits n'est pas chose facile surtout quand on est bercé par ses états d'âmes négatifs mais cela reste possible et au fur et à mesure que je m'auto-convaincs, je sens ma culpabilité se dissiper tout doucement dans mon esprit jusqu'à me laisser me donner raison sur ce choix que j'ai fait d’héberger ce nouvel animal...

Illustration : "Ticha"


jeudi 7 août 2014

Les goûts et les couleurs

Je me rappel l'histoire insignifiante racontée par un de mes professeurs d'informatique qui avait tendance à parler de tout, et surtout de rien. Il nous racontait qu'un de ses amis haïssait viscéralement la couleur verte. Du coup, beaucoup de ses choix vestimentaires, décoratifs, de voitures, etc. ne contenaient jamais cette couleur. Ce sujet revenait souvent sur la table entre eux : "pourquoi détestes tu à ce point cette couleur? il y'a surement une raison à cela?!?" A force de discussion, il se projeta plusieurs années en arrière, lors de son enfance où ses parents le forçaient, à en vomir, à manger des petits pois. Un rapport? peut être, peut être pas.
Histoire anodine juste pour en venir au fait que nos croyances, goûts, choix, etc s'appuient sur des moments ou traumatismes vécus, même les plus infimes et lointains soient-ils.
D'après moi, nous ne sommes pas les décideurs de nos choix. Les psychologues pensent que le hasard n'existe pas. Je le pense également. Nous sommes le fruit de nos expériences, de notre vécu, de nos déceptions, réussites...
Mes couleurs préférées sont le bleu et le vert. J'ai un profond respect pour la nature. Ces deux couleurs y sont prédominantes. Ceci explique cela.
Mais il n'y'a pas que les couleurs. Certains lieux également m'attirent inconsciemment. J'aime beaucoup les maisons abandonnées. On m'avait demandé une idée de peinture à m'offrir pour noël, j'avais demandé une maison en ruine au milieu de nulle part. Pas très festif ni joyeux comme cadeau mais je voulais quelque chose qui me correspondait, qui correspondait à mon état d'esprit et c'est donc ce choix qui en ressortit.
Quand je croise des maisons abandonnées, je ressens l'envie d'aller la visiter, ça m'attire vraiment, mais quelque chose m'empêche de le faire, une sorte d'appréhension?! J'aime imaginer la, ou les, vie(s) qui s'y sont déroulées. Ces odeurs d'humidité, les murs en décrépitude, m'attirent. Ces états de négligence, d'oubli me correspondent peut être au point de m'attirer. Je pousse la réflexion peut être un peu loin mais d'après moi tout a une explication.
Je cherche à comprendre pourquoi cette attirance pour les maisons oubliées et pourquoi cette peur d'y entrer?!?
La première photo de ce texte est issue d'un site comportant quelques monuments en ruine. Mais pourquoi le choix de celle-ci? pourquoi en visionnant ces monuments en ruine ai-je retenu celle là?!? Le hasard n'existe pas...
Il est question d'une maison Italienne (un moulin en fait) abandonnée, au pied d'une montagne semble-t-il, à l'abri des regards car bien enfouie au fin fond d'une forêt qui d'ailleurs reprend ses droits petit à petit. Cette photo ne montre pas plus que la "carapace" extérieure du bâtiment. Difficile d'en imaginer l'intérieur... A la vue de cette photo, je ressens à nouveau cette envie d'y entrer pour la découvrir plus "intimement"...
Mon histoire doit comporter des similitudes avec ce que dégage à mes yeux cette photo.
En y réfléchissant bien, effectivement, cette maison me représente beaucoup... J'aime la solitude, j'aime le calme et de cette maison se dégage du silence, de la sérénité, voir de la sagesse, celle que l'on acquiert avec la vieillesse... Je suis également quelqu'un de discret tout comme ce bâtiment blotti dans l'ombre, dans le creux de la montage, ni vu ni connu, comme pour ne pas déranger, pour épargner du bruit qu'elle pourrait faire. Mon combat contre la dépression, qui parfois reprend un peu le dessus sur mon esprit est à l'image de la forêt qui arrive au sommet de la battisse, sommet signifiant la victoire de l'un sur l'autre, ce que j'ai vécu il y'a quelques années où l'emprise fut la plus forte. Cette photo me ramène également à une séance chez la psychologue qui apparemment cherchait la faille, l'entaille, la brèche par laquelle se faufiler pour accéder au plus profond de mon esprit et elle y arriva grâce à un sujet très délicat pour moi : mon grand père, ce père de substitution. Une fois la "cible" atteinte, et voyant ma réaction (de la tristesse profonde), elle constata que ma "carapace" était très épaisse mais une fois transpercée donnait accès à toute mon histoire, bas les masques! Tout comme cette bâtisse à l'architecture fortifiée, il faut plusieurs assauts pour pénétrer mon esprit, tenter plusieurs accès et une fois à l'intérieur, on peut tomber sur du bon comme du mauvais. Qui sait ce que nous renfermons tous?!?
Les maisons (les arbres également) représentent en psychologie la protection familiale, celle des parents. Les fissures, les faiblesses, l'équilibre instable de ce bâtiment sont à l'image du manque d’intérêt que j'ai du ressentir pendant mon enfance. Ceci expliquant l’errance que j'ai vécu à même pas 10 ans dans la grand ville où j'habitais, à barouder dans les chantiers en construction en quête d'aventure mais au risque de ma petite vie parfois, à faire des rencontre dangereuses (SDF, drogués et autres quidams en perditions), et faire les pires bêtises, jouer au feu à m'en brûler, le tout sans aucunes réprimandes, sans aucun guide réconfortant pour me tenir la main et la poser sur la bonne rampe. Les limites, les punissions synonymes de dépassement de la zone de sûreté, rassurent, nous en avons tous besoin.

Mon attirance pour les ruines, représentatives de mes états d'âmes (à la différence que me concernant, elles sont plutôt en reconstruction), cette envie (et paradoxalement cette peur) d'y accéder pour mieux connaitre les lieux, s'explique peut être par ce manque de connaissance que j'ai vis-à-vis de moi même et l'envie (la peur) de me découvrir.

Illustration issu de ce site : http://lesmoutonsenrages.fr/2013/03/28/lieux-abandonnes-de-cette-planete/