vendredi 28 novembre 2014

Ne retenir que le meilleur

Pour mon plus grand plaisir, deux hérissons ont élus domicile dans mon jardin. Tous les soirs, je leur remplis une gamelle de croquettes à chat dans l'espoir que leur escale dure le plus longtemps possible.
Un week end, pour occuper ma fille de 12 ans et pour le confort de mes petites bestioles je décide de leur construire une cabane. Nous nous affairons donc à la confection d'un plan (mon perfectionnisme m'est à ce moment d'une grande utilité!) puis je passe à l'achat des matériaux. Je commence la découpe et au moment de l'assemblage, bien évidement, tout ne s'aligne pas au millimètre (cette fois mon perfectionnisme me torture l'esprit!). Je commence donc à m'agacer de cela me plaignant de ma mauvaise précision de découpe. Ma fille assistant à la scène m'interpelle et me dit "mais papa, c'est pas important ça, ce qui est important, c'est que tu fasse une cabane!".
C'est vrai, elle a raison... je me focalise sur des détails insignifiant... Ce qui compte, c'est ce petit confort que je vais offrir à ces "boules d'épines". De plus, sans le savoir, je pense que c'est une belle leçon d'humanité que j'offre à ma fille en me préoccupant du bien être des autres. Voilà ce qu'il faut surtout retenir.
Autre exemple. Un soir sur une radio locale, le sujet de la dépression est abordé. J'écoute l'émission et je constate que, tout comme dans les forums sur internet, ce sont surtout ceux qui souffrent qui témoignent. Ceux qui s'en sortent, qui arrivent à surmonter cette épreuve, disparaissent. Je décide donc d'appeler pour apporter ma petite touche positive. Je raconte donc brièvement mon histoire mais je viens surtout rapidement au fait que ce n'est pas une fatalité, que des méthodes existent désormais pour aider, ou bien déjà juste apaiser un peu (je sais malheureusement que certains cas grave son presque incurable mais le simple fait de témoigner créé du soutien). Une fois raccroché, dans ma tête je repasse en boucle mon passage à l'antenne  et évidement, je porte mon attention sur tout ce que j'aurais pu ajouter, ou mieux expliquer... Puis je finis par me dire que j'ai eu un peu de courage quand même, que peut être certains m'ont entendu et ont repris espoir, pourquoi pas après tout? Voilà, une fois de plus, c'est cela qu'il faut retenir d'après moi...

Parmi mes quelques lectures de psychologie, il me semble avoir lu que naturellement, le cerveau retient les échecs plutôt que les réussites pour une raison simple qui est que les erreurs peuvent être fatales et qu'il peut donc être vitale dans certaines circonstances de ne pas les reproduire (se faire mordre par un chien vous rappellera d'être plus méfiant la prochaine fois!)
Mais nous ne sommes plus à l'époque de la préhistoire et dans un mode de survie. Il est donc d'après moi préférable de retenir surtout nos succès (sans oublier les leçons de nos échecs bien sur!) pour se valoriser car on est jamais mieux servi que par soi même.

1ere illustration illustration : papa et maman hérisson!
2eme illustration : ma cabane imparfaite mais surement fonctionnelle!

jeudi 6 novembre 2014

Acceptation

Parfois, pour pas dire souvent, il m'arrive d'avoir des pensées existentielles. J'aime beaucoup ce genre de débat avec moi même, ces auto-interrogations sur le but de mon existence, de l'existence du monde même...
L'autre jour, en me promenant seul au milieu de ma belle nature, de ma belle campagne et des animaux que je peux croiser, j'ai eu à nouveau ces pensées qui sont venues en moi : "qu'est ce que je suis con à me stresser la vie pour rien!".
Pourtant, quelles sont mes exigences? quasi aucune, un rien me satisfait. Je ne suis pas carriériste et donc passer à côté d'un poste à responsabilité ne me frustre certainement pas!(au contraire, j'ai transmis à d'autres certaines de mes tâches). Je ne veux pas être riche, j'aurai trop peur de changer de comportement et je me sens bien plus proche des personnes qui n'ont rien. Je ne souhaite rien posséder, j'arrive à acheter selon le besoin désormais et non selon l'envie... (mais un progrès est toujours possible, il suffirait d'avoir encore moins de besoin!). Je m'en fous d'être beau ou laid, grand ou petit, avoir une grosse voiture ou une grosse maison...
Alors.... pourquoi je me stresse la vie? peut-être finalement que tout cela me touche....
Peut être parce que je suis malgré tout manipulé par ce monde de la performance qui m'oblige à entrer dans la norme du papa idéal ou être le parfait employé qui doit plaire à son chef et faire un max d'heures pour pas un rond ou encore dans le rôle du parfait copain qui fait rire tout le monde, apprécié de tous... J'ai l'impression que le fait de faillir à ces tâches me rabaisse, me fait perdre des points. Je suis tiraillé entre le besoin de plaire à tout le monde et le fait que ce ne soit pas possible.

Il me suffirait pourtant d'accepter tout cela. Qu'on est tous différents, qu'on aime pas tous les mêmes choses, les mêmes gens, qu'il y'a des personnes plus belles, plus drôles, plus riches, plus intelligentes, qui ont des carrières ou des maisons plus belles.... et que je n'y suis pour rien si ils sont "plus que" que moi... j'aurais fait mon maximum pour moi et ceux qui m’entourent (mes enfants, ma femme...).
Je dois accepter d'être juste moi même... accepter mes défauts sans pour autant être quelqu'un de mauvais parce que je ne suis pas parfait. Je dois accepter que certaines personnes me trouveront moche et/ou con mais que le problème ne vient pas forcement de moi... accepter mes erreurs, dans la vie et dans mon travail, je dois accepter aussi que ce blog ne plaise pas à tout le monde... assumer sans états d'âme ce que je penserais et ferais même si cela déplaît... après tout, ce n'est pas l'avis général qui donne forcement raison.

Pour aller plus loin dans cette acceptation, je dois aussi accepter le fait que certaines choses se produiront, que je le veuilles ou non, qu'elles me plaisent ou pas. La mort, la maladie, les choix de mes enfants (études, lieu d'habitation éloigné etc)... je n'ai pas le contrôle de tout et je peux me tromper...

Me stresser n’empêchera pas les choses d'arriver, au contraire, elles me tarauderont d'autant plus. L'acceptation permet, je pense, de vivre en paix avec moi-même et ce que l'avenir me réserve sans être en permanence sur le qui-vive...

Illustration : "Gru" moche et méchant! et alors? j'fais ce que je veux, c'est mon blog! ;-)... en fait j'ai rien trouvé d'autre à mettre.... les prémices de la page blanche?!?


lundi 3 novembre 2014

Sevrage Paroxetine

Trois ans que je gobe cet antidépresseur... En début de traitement, 20mg tous les matins (avec un petit Lysanxia (anxiolytique) pour me détendre, arrêté au bout de deux mois). Au bout d'un an, je baisse à 10mg. Il y'a trois mois, je suis passé à 10 mg un jour sur deux... Et maintenant, je me lance... plus rien.... (ça parait rien, mais c'est une étape!)
J'ai lu beaucoup de choses sur les forums concernant la difficulté de sevrage. Le problème est que tous les cas sont différents de par les causes, de par la durée de traitement, la posologie etc... L'autre problème est que ceux qui s'en sortent viennent rarement témoigner pour encourager...
L'arrêt de la Paroxetine comporte effectivement de nombreux effets secondaires (liste des plus fréquents sur ce lien sur ce lien). Me concernant les voici, de mon point de vue et de la façon dont je les ai vécu :

  * Angoisse, anxiété : pendant cette phase de sevrage, j'ai retrouvé ces "bons petits moments" de crise d'angoisse. La peur d'être malade, de mourir et de laisser ma famille seule. Peur que mes enfants se retrouvent sans père. Peur de devenir fou, de ne plus me contrôler, de devenir violent A cela s'ajoute les tremblements du corps tout entier, les traditionnels frissons dans le dos qui remontent jusqu'au cou et les claquements de dents. Le bon petit package de la peur, celle qui nous met dans des états de terreur quand on frôle la mort par exemple (accident de voiture évité de justesse, agression etc).
  * Confusion mentale : difficulté à comprendre ou agir normalement. Besoin de plus de concentration pour effectuer plusieurs choses, même juste pour suivre une conversation ou répondre simplement à une question en même temps que d'effectuer une tache quelconque même simple. Dangereux sur la route d'ailleurs, si je cherche ma route, je peux passer à un feu rouge ou griller un stop. Esprit en permanence dans les pensées. Parfois, mes enfants me parlent et je leur réponds même pas. Du coup, je deviens distrait (je perds mes affaires, je me rappels plus ce que l'on me demande) ce qui me donne l'illusion d'une maladie sous-jacente (alzheimer ou autres maladies qui touchent la mémoire... ce qui alimente à nouveau mes angoisses!)
  * Hyper-sudation : grosses bouffées de chaleurs et surtout, sudation extrême. Corps tout entier en sueur, les gouttes perlent sur mes jambes. Le moindre vêtement me donne chaud (une raison supplémentaire pour rester nu chez moi! ;-)
  * Maux de tête : je suis migraineux mais là, les fréquences des maux de tête augmentent. Quasi tous les jours. Mais j'ai quelques médicaments miracle donc, très peu handicapant.
  * Trouble de l'équilibre : léger déséquilibre pendant la marche ou la course. Sensation de pencher voir de tomber.
  * Envie de pleurer : sans raison particulière, variation de l'humeur qui passe de la joie à la tristesse. Un simple pleur de bébé peut me mettre dans des états de spleen démeusurés.
  * Quelques épisodes d'insomnie : tourner pendant 4 heures dans le lit, ça m'arrive quelque fois. Le bon moment pour ruminer! Quand cela arrive, je m'occupe l'esprit jusqu'à atteindre l'endormissement.
  * Troubles sexuels : non! je rentrerai pas dans les détails! ;-)

Je suis actuellement à une semaine sans aucun traitement. Je ne suis donc pas du tout sorti d'affaire encore mais étrangement, je n'ai pour le moment plus aucun de ces symptômes. Je les avais surtout pendant les phases de modification du dosage médicamenteux. Je prenais 10mg un jour sur deux, peut être que cette fluctuation (un jour avec, un jour sans) était la cause de l’apparition des symptômes. Comme si c'était la modification de dose qui amenait les symptômes de sevrage. C'est pourquoi il est important de diminuer trèèèèès progressivement.  La solution sirop (Deroxat) est parfaitement adaptée pour cela. J'y avais eu recours mais trop tôt (au bout de seulement un an, sans profonde remise en question, sans modification d’hygiène de vie, de mode pensée etc), donc rechute mais avec ce sirop on peut doser au mg prêt.

Ce n'est pas la première fois que je tente un sevrage et à chaque fois, alors que j'allais bien, les symptômes dépressifs et anxieux réapparaissaient. Je reprenais donc le traitement. Peut être étais-je prêt et ces symptômes n'étaient liés qu'au sevrage... c'est pourquoi il est important de tenir (dans la limite du supportable bien sur). Pour le moment je me sens bien ainsi mais personnellement, même si je préfèrerai n'avoir recours à aucun médicament, je suis prêt malgré tout à reprendre un traitement de ce type si cette nouvelle tentative échoue et si cela améliore ma qualité de vie. Je considère le mal être et l'anxiété comme un poison, au même titre qu'un médicament donc quitte à s'empoissonner autant que ce soit pour avoir une belle vie.

Je sais, pour le vivre, qu'il est difficile de ne pas retomber dans la prise de médicament mais il faut absolument se convaincre que les symptômes sont liés au sevrage et non à une rechute. Mais ce dernier commentaire concerne ceux qui ont réellement fait des efforts de remise en question. Les médicaments ne guérissent pas, ils redonnent juste les "commandes" de notre esprit le temps de se reprendre en main...

Illustration : structure de la paroxetine... juste pour passer pour un intello' ;-)