jeudi 24 août 2017

L'inconnu : ce monstre terrifiant

Le footing est ma thérapie. Cela fait 6 ans que j'ai découvert les états anxieux et dépressifs, cela fait 6 ans que je cours. La course m'aide à me dire que je ne suis finalement pas si mauvais, même en sport. Ce sport m'aide physiquement (à perdre ou ne pas prendre de poids, à entretenir mon cœur en expulsant les excès de graisse et en le musclant, etc..) mais aussi spirituellement :  c'est valorisant de se dire que l'on est capable de faire des choses qui nous paraissaient insurmontables. Finalement, à force d'effort, de motivation et de persévérance, on est capable de tout. Il suffit de choisir son défit et de se lancer, vraiment, c'est pas plus compliqué que ça.
Depuis quelques mois, une douleur au genou fait son apparition. Cette douleur pouvait même devenir handicapante. Après une série d'examen (échographie, radiographie et IRM), rééducation et ostéopathie, la douleur rebelle perduraient. Tous les spécialistes restaient dans le vague, ne sachant pas quoi me dire, grave ou pas grave? fin du footing ou pas? problème sérieux ou pas? Le fait de rester dans l'expectative est un peu troublant. On sait que quelque chose ne va pas, mais on ne se sait pas quoi.
A force de rendez vous et d'examen, je suis tombé sur un spécialiste qui a finit par mettre le doigt sur le problème : suite à un second IRM avec produit de contraste, enfin une masse se dévoile au dessus de la rotule et a tendance à me frotter l'os pendant la course. Je n'ai pas encore la réponse précise concernant la nature de cette masse mais déjà, suite à ce bilan, j'ai ressenti comme un soulagement. Là ou certaines personnes penseraient à une maladie grave ou seraient prise de panique, étrangement, je ressentais un apaisement : enfin une réponse. C'est étrange comme connaitre son mal rassure. Je me rappel de mon premier rendez vous chez le psychiatre, quand je suis arrivé tremblant et terrifié par tous ces symptômes anxieux, quand le verdict est tombé, et qu'un ouf de soulagement est apparu à mon esprit, signifiant que je n'ai "finalement qu'une maladie connue", connue est donc avec des solutions. Dans un autre genre, je me rappel également du témoignage télévisé d'un homosexuel soulagé d'apprendre sa séropositivité car se rendre tous les mois au centre de dépistage lui était devenu insupportable. Lui pourtant savait ce que son mode de vie risquait de lui apporter comme maladie, il connaissait donc sa future maladie et les conséquences qui vont avec, il était donc persuadé que ça arriverait, ce n'était donc pas la maladie qui lui faisait peur, mais le fait de rester dans le doute concernant l'échéance.
En règle général, l'inconnu fait peur. C'est d'ailleurs ce qui se passe dans les films d’horreur : tant que le monstre ne dévoile pas son visage, tant qu'il n’apparaît pas à l'écran, il est effrayant. Dans un autre domaine, la magie : tant que le tour n'est pas dévoilé il émerveille, surprend, étonne, mais le jour où la supercherie est mise au grand jour, il déçoit et n’intéresse plus.
N'ayons pas peur d'assumer nos états qui ne sont pas honteux, les maladies ne sont pas de notre fait. Je suis anxieux, je le sais, je dois vivre avec ce défaut trait de caractère. Nous sommes ce que nous sommes et tous avons une utilité. Parmi les défauts (commun à tous) nous avons des qualités. A nous de faire de nos faiblesses des forces, soyez juste vous même!

Illustration : photo intime de mon genou ;-)