Parfois, je me demande si la souffrance est plus légère quand elle est partagée voir même vécue à plusieurs... c'est du moins le questionnement que j'ai face à la réaction de certaines personnes...
La société dans laquelle je travail est en train d'être intégrée dans une autre. Certains collègues ont déjà subis cette absorption. Quand je les ai au téléphone je leur pose donc la question légitime, puisque c'est ce qui m'attend également, des conditions de reprise, tous ont le même discours : "Holala, tu verras, c'est la misère, tout change et pas dans le bon sens! vous allez en baver!"... Là ou moi j'aurais répondu pour essayer de rassurer (alors que je sais pertinemment que certains vont être lésés voir envoyés vers la sortie, inévitable lors d'un rapprochement d'entreprise) "Attendez de voir, tous les cas sont différents et pour le moment, on a toujours du travail, il ne faut pas se plaindre" eux me décrivent un tableau apocalyptique. Je ne sais pas si c'est un trait de caractère de la personne ou la nature humaine mais c'est étrange ce besoin rassurant semble-t-il d'être à plusieurs dans la même galère...
Autre exemple avec ma sœur, mère pour la première fois depuis quelques mois et pour qui parfois les nuits sont difficiles et la fatigue grandissante (comme pour beaucoup des nouveaux parents, ce que j'ai également vécu). En parlant de ma fille qui va atteindre les treize ans, l'âge bête comme on nous le répète assez souvent "Tu vas bien t'amuser avec ta fille, elle arrive dans l'âge où ça va devenir compliqué! et vu son caractère!"... une fois de plus là où moi j'aurais dit "tous les enfants sont différents, je suis moi même passé par là, je ne suis pas devenu délinquant pour autant!". C'est tellement bon de savoir que d'autres vont (peut être) plus souffrir, on se sent moins seul pour traverser la période des couches, des vomis et des biberons.... semble t il?
Mon fils aussi qui dénonce son frère quand il échappe à une punition méritée pour un acte que nous ne l'avons pas vu commettre...
Ce "syndrome" (la jalousie peut être) touche de plus la famille comme les amis, encore plus les ennemis, nous ne sommes donc à l'abris nul part.
Quelle est l'intention de celui qui "rassure" de la sorte? Peut être malgré tout de l'attention, comme pour avertir d'un danger? Ou simplement transmettre la peur..., si c'est le cas, cela fonctionne car la rumination se met en marche (chez moi en tout cas) souvent suite à ces "messages de soutien".
Peut être aussi que ces personnes n'aiment pas voir chez les autres la réussite. C'est énervant pour certains de voir que d'autres traversent la vie sans problèmes peut-être? Pourquoi eux? Encore plus irritant quand cette réussite n'est pas méritée, quand elle est transmise (famille riche, fils de patron d'entreprise...).
Illustration : surement un homme qui veut se sentir moins seul là où il habitera désormais pour toujours. Drôle malgré tout...
mardi 14 octobre 2014
vendredi 10 octobre 2014
Juste dose
Samedi soir, invitation chez ma mère avec quelques membres de ma famille. Le repas démarre dans une bonne ambiance, alcool et fromage fondu pour le plus grand bonheur de mes petites rondeurs...
Les repas en soirées s'éternisent souvent et les enfants finissent par tourner en rond. Mon fils commence à roder autour de nous en quête d'une occupation. Pour passer le temps, on décide de lui faire faire quelques opérations mathématiques simples de son niveau, le CE1. Mon fils est bon élève et s'en sort plutôt bien avec l'exercice qui lui a été soumis. Dans un élan de fierté, je lance un petit "tu es intelligent mon fils". Ce message, bien que destiné à mon garçon, arrive aux oreilles de ma mère qui contrecarre en répliquant "arrête de lui dire ça, il va prendre la grosse tête" le tout avec un regard d'agacement (j'ai du lui dire trop souvent peut être?!?). Je sens que cette réflexion m’interpelle, me contrarie... Ma mère a mis le doigt très précisément sur ce qui a manqué à ma construction: la valorisation, cela même qui permet à un enfant de se construire, construire la confiance qu'il aura en lui au travers du regard des autres. Elle me demande donc à cet instant d'appliquer l'erreur qu'elle a elle même commise...
Le repas se termine et je repars donc avec ça sous le bras comme on dit...
J'essaye de ne pas ruminer sans pour autant oublier cette "affaire" car d'un autre côté je trouve que cela mérite réflexion. La survalorisation crée d'après moi des enfants prétentieux ce qui n'est donc pas bon pour autant (quoi que à notre époque.... peut être? mais cela ne correspond pas à mes valeurs et à celles que je veux transmettre). Alors, quel est donc le juste milieu, la juste dose à délivrer à mes enfants? C'est cela d'après moi le bon paramètre. Certains en ont beaucoup besoin, d'autres moins, il faut donc composer en fonction de la personne ce que je fis donc la veille car mon fils est très sensible aux jugements qu'on lui porte.
Mon rationnement est il juste? malheureusement, la réponse me sera présentée que trop tardivement, quand mon fils sera en carence ou en surabondance. Même si le tire reste corrigible, je préfère prévenir que guérir, les guérisons psychologiques étant toujours plus compliquées que la prévoyance (et je sais de quoi je parle!).
Bref, je décide de ne pas changer mes habitudes c'est à dire qu'aux compliments j'ajoute de temps en temps une pincée de désaccord pour qu'il n'oublie pas que l'erreur est toujours possible ce qui rappel que la raison n'est pas infuse et cela permet de garder les pieds sur terre.
Mais je pense ne pas être objectif sur ce sujet vu qu'il me touche en plein cœur...
Illustration : photomontage amusant trouvé au hasard sur internet (merci à son créateur que je ne connais pas!) et qui tombe pile au bon sujet
Les repas en soirées s'éternisent souvent et les enfants finissent par tourner en rond. Mon fils commence à roder autour de nous en quête d'une occupation. Pour passer le temps, on décide de lui faire faire quelques opérations mathématiques simples de son niveau, le CE1. Mon fils est bon élève et s'en sort plutôt bien avec l'exercice qui lui a été soumis. Dans un élan de fierté, je lance un petit "tu es intelligent mon fils". Ce message, bien que destiné à mon garçon, arrive aux oreilles de ma mère qui contrecarre en répliquant "arrête de lui dire ça, il va prendre la grosse tête" le tout avec un regard d'agacement (j'ai du lui dire trop souvent peut être?!?). Je sens que cette réflexion m’interpelle, me contrarie... Ma mère a mis le doigt très précisément sur ce qui a manqué à ma construction: la valorisation, cela même qui permet à un enfant de se construire, construire la confiance qu'il aura en lui au travers du regard des autres. Elle me demande donc à cet instant d'appliquer l'erreur qu'elle a elle même commise...
Le repas se termine et je repars donc avec ça sous le bras comme on dit...
J'essaye de ne pas ruminer sans pour autant oublier cette "affaire" car d'un autre côté je trouve que cela mérite réflexion. La survalorisation crée d'après moi des enfants prétentieux ce qui n'est donc pas bon pour autant (quoi que à notre époque.... peut être? mais cela ne correspond pas à mes valeurs et à celles que je veux transmettre). Alors, quel est donc le juste milieu, la juste dose à délivrer à mes enfants? C'est cela d'après moi le bon paramètre. Certains en ont beaucoup besoin, d'autres moins, il faut donc composer en fonction de la personne ce que je fis donc la veille car mon fils est très sensible aux jugements qu'on lui porte.
Mon rationnement est il juste? malheureusement, la réponse me sera présentée que trop tardivement, quand mon fils sera en carence ou en surabondance. Même si le tire reste corrigible, je préfère prévenir que guérir, les guérisons psychologiques étant toujours plus compliquées que la prévoyance (et je sais de quoi je parle!).
Bref, je décide de ne pas changer mes habitudes c'est à dire qu'aux compliments j'ajoute de temps en temps une pincée de désaccord pour qu'il n'oublie pas que l'erreur est toujours possible ce qui rappel que la raison n'est pas infuse et cela permet de garder les pieds sur terre.
Mais je pense ne pas être objectif sur ce sujet vu qu'il me touche en plein cœur...
Illustration : photomontage amusant trouvé au hasard sur internet (merci à son créateur que je ne connais pas!) et qui tombe pile au bon sujet
mardi 7 octobre 2014
Runnning
Le but de ce blog est de partager mon "aventure" dépressive et anxieuse pour en discuter mais aussi et surtout de partager tout ce qui a pu m'aider à m'en sortir. Parmi tous les outils à ma (notre) disposition (médicamenteux, psychologiques, méditatifs etc) j'ai découvert le sport. Je peux même dire que "grâce" à la dépression, j'ai découvert le footing. J'ai découvert les bienfaits que ce sport procure, les bienfaits psychologique et aussi bien sur physique. Je tenais à écrire ce texte car ce sport m'a aidé à mieux me connaitre, à voir que finalement j'étais capable de faire certaines choses que je ne soupçonnais pas. Ce sport m'a un peu redonné confiance.
Pour décrire un peu mon profil "sportif", je mesure 1,78 mètre, pèse 75Kg. J'ai toujours été un des plus mauvais sportif de ma classe, toujours été dans les derniers aux cross des collèges, le dernier choisi pour constituer les équipes... Le sport ne m'a jamais intéressé, trop fatiguant, aucun intérêt.
Pendant ma phase dépressive et anxieuse, je me suis beaucoup documenté pour savoir quels étaient les changements à apporter dans mon hygiène de vie. Le sport en général revenaient souvent car générateur d'hormone notamment ceux du bien être et du plaisir (endorphines et dopamines). Je me décide donc, sans grande conviction, à courir. J'achète une paire de chaussure "à pas cher" (erreur à ne pas commettre! la paire de chaussure est la chose la plus importante!), je sors un vieux jogging, active un "trackeur" (logiciel permettant le suivi de la course), me crée ma petite playlist favoris et je me lance. Mes premières sorties sont catastrophiques : faible kilométrage et petite durée.. Je ne perds pas espoir et perdure. Malgré toute ma volonté je ne prends aucun plaisir, je suis dans la souffrance, la douleur, le gout de sang me monte même à la gorge à chaque course. Je mets tout cela sur le compte de l'inactivité, commencer le sport à 36 ans, dure dure!
En tant que bon têtu, je continue à ce rythme, une mauvaise course par semaine c'est mieux que rien.
Six mois plus tard, je commence enfin à ressentir un peu plus d'aisance. Une petite barrière psychologique commence à s'éloigner. Le petit démon de la démotivation, celui qui vient vous dire dès les premiers mètres "tu n'y arriveras pas, arrêtes toi dès maintenant, tu te fais du mal, ce sport n'est pas fait pour les non sportifs comme toi!" tarde de plus en plus à se faire entendre. Avec les semaines qui suivent, il finit même par me laisser tranquille tout le long de la course. Ce fut vraiment une étape importante, c'est comme une bride qui saute, une ouverture sur l'infinie des possibilités. A partir de ce moment, les kilomètres ont commencés à s’enchaîner, puis à s'accumuler, tout comme la durée. De 1km, je commence à dépasser les 5km et de 5 minutes, j'arrive à 30 minutes. Faible score encore mais belle progression. Je commence à courir sous la pluie (sous les orages parfois même!) dans la nuit et le froid. Malheureusement, avec la pratique de plus en plus régulière et intense viennent les blessures : douleurs aux chevilles et genoux. Ce qui est d'ailleurs insidieux avec ce sport c'est qu'il libère des endorphines qui empêchent sur le moment de ressentir la douleur, ce n'est que le lendemain que l'on constate et ressent les dégâts. Voyant que ce sport me plait beaucoup, je commence à investir dans du bon matériel : paire de chaussure spéciale running avec semelle sur mesure et adaptée à ma posture, combinaison été, hiver, brassard, gants et bonnet. Je me documente aussi beaucoup car courir ne se fait pas n'importe comment. A partir de là, plus rien ne m'arrête : les douleurs disparaissent et je cours dans le confort. Courir encore et toujours. Plus une semaine sans courir une ou deux fois.
Résultat actuel, en fonction de ma forme, moi, "le non sportif", je cours sans trop de difficultés plus d'une heure pour plus de 10km. Ce n'est sincèrement pas un rythme exceptionnel mais pour l'entretien du corps et de l'esprit il ne faut pas plus. Ce qui est étrange avec ce sport c'est que malgré les douleurs et les difficultés parfois, on a encore et toujours envie d'y retourner. Je comprends mieux les sportifs qui deviennent accro, je ressens moi aussi désormais ce bien être que procurent ces hormones. Le plaisir vient pendant la course, dès les premières minutes me concernant, plus aucune douleur et plaisir absolu, même plusieurs heures après, j'ai même l'impression que la durée du bien être tend à s'allonger à force de courir...
Pour résumer, deux choses importantes : le matériel et le rythme. A chacun son rythme. On se compare toujours bêtement à ceux qui courent mieux, c'est une erreur car on est tous naturellement plus ou moins prédisposés, à chacun ses capacités, on ne peut faire mieux que le meilleurs! Non, le but est juste de trouver le rythme qui permet de courir sans trop être essoufflé, qui permet même de tenir une petite conversation. Peut importe la vitesse, ce qui compte c'est la durée de l'effort.
Illustration issue de mon trackeur NikePlus
Pour décrire un peu mon profil "sportif", je mesure 1,78 mètre, pèse 75Kg. J'ai toujours été un des plus mauvais sportif de ma classe, toujours été dans les derniers aux cross des collèges, le dernier choisi pour constituer les équipes... Le sport ne m'a jamais intéressé, trop fatiguant, aucun intérêt.
Pendant ma phase dépressive et anxieuse, je me suis beaucoup documenté pour savoir quels étaient les changements à apporter dans mon hygiène de vie. Le sport en général revenaient souvent car générateur d'hormone notamment ceux du bien être et du plaisir (endorphines et dopamines). Je me décide donc, sans grande conviction, à courir. J'achète une paire de chaussure "à pas cher" (erreur à ne pas commettre! la paire de chaussure est la chose la plus importante!), je sors un vieux jogging, active un "trackeur" (logiciel permettant le suivi de la course), me crée ma petite playlist favoris et je me lance. Mes premières sorties sont catastrophiques : faible kilométrage et petite durée.. Je ne perds pas espoir et perdure. Malgré toute ma volonté je ne prends aucun plaisir, je suis dans la souffrance, la douleur, le gout de sang me monte même à la gorge à chaque course. Je mets tout cela sur le compte de l'inactivité, commencer le sport à 36 ans, dure dure!
En tant que bon têtu, je continue à ce rythme, une mauvaise course par semaine c'est mieux que rien.
Six mois plus tard, je commence enfin à ressentir un peu plus d'aisance. Une petite barrière psychologique commence à s'éloigner. Le petit démon de la démotivation, celui qui vient vous dire dès les premiers mètres "tu n'y arriveras pas, arrêtes toi dès maintenant, tu te fais du mal, ce sport n'est pas fait pour les non sportifs comme toi!" tarde de plus en plus à se faire entendre. Avec les semaines qui suivent, il finit même par me laisser tranquille tout le long de la course. Ce fut vraiment une étape importante, c'est comme une bride qui saute, une ouverture sur l'infinie des possibilités. A partir de ce moment, les kilomètres ont commencés à s’enchaîner, puis à s'accumuler, tout comme la durée. De 1km, je commence à dépasser les 5km et de 5 minutes, j'arrive à 30 minutes. Faible score encore mais belle progression. Je commence à courir sous la pluie (sous les orages parfois même!) dans la nuit et le froid. Malheureusement, avec la pratique de plus en plus régulière et intense viennent les blessures : douleurs aux chevilles et genoux. Ce qui est d'ailleurs insidieux avec ce sport c'est qu'il libère des endorphines qui empêchent sur le moment de ressentir la douleur, ce n'est que le lendemain que l'on constate et ressent les dégâts. Voyant que ce sport me plait beaucoup, je commence à investir dans du bon matériel : paire de chaussure spéciale running avec semelle sur mesure et adaptée à ma posture, combinaison été, hiver, brassard, gants et bonnet. Je me documente aussi beaucoup car courir ne se fait pas n'importe comment. A partir de là, plus rien ne m'arrête : les douleurs disparaissent et je cours dans le confort. Courir encore et toujours. Plus une semaine sans courir une ou deux fois.
Résultat actuel, en fonction de ma forme, moi, "le non sportif", je cours sans trop de difficultés plus d'une heure pour plus de 10km. Ce n'est sincèrement pas un rythme exceptionnel mais pour l'entretien du corps et de l'esprit il ne faut pas plus. Ce qui est étrange avec ce sport c'est que malgré les douleurs et les difficultés parfois, on a encore et toujours envie d'y retourner. Je comprends mieux les sportifs qui deviennent accro, je ressens moi aussi désormais ce bien être que procurent ces hormones. Le plaisir vient pendant la course, dès les premières minutes me concernant, plus aucune douleur et plaisir absolu, même plusieurs heures après, j'ai même l'impression que la durée du bien être tend à s'allonger à force de courir...
Pour résumer, deux choses importantes : le matériel et le rythme. A chacun son rythme. On se compare toujours bêtement à ceux qui courent mieux, c'est une erreur car on est tous naturellement plus ou moins prédisposés, à chacun ses capacités, on ne peut faire mieux que le meilleurs! Non, le but est juste de trouver le rythme qui permet de courir sans trop être essoufflé, qui permet même de tenir une petite conversation. Peut importe la vitesse, ce qui compte c'est la durée de l'effort.
Illustration issue de mon trackeur NikePlus
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