vendredi 27 mars 2015

La mécanique de l'angoisse

Etant adolescent, j'aimais beaucoup les films d'horreur. Mais parmi toutes les créatures, celles qui me terrifiaient le plus était celles que l'on ne voyait pas, les créatures invisibles où filmées dans l'ombre. En fait, je pense qu'on a surtout peur de l'inconnu, de l'indescriptible, de l'inexplicable...
Pour les angoisses, c'est pareil. Tout le temps que je pensais que c'était de la folie ou une maladie en train de grandir en moi, cette peur alimentait mon angoisse! Après étude du fonctionnement du stress, j'ai fini par comprendre le mécanisme. Une fois les choses claires et précises, elles me faisaient déjà nettement moins peur. C'est d'ailleurs ce que je reproche aux médecins généralistes voir même à certains psychiatres, de ne pas nous expliquer le "principe" de l'angoisse. Pourquoi je ne peux plus me concentrer, pourquoi j'ai mal au ventre, pourquoi je tremble etc... pourquoi je ne suis pas fou!
Tout d'abord, le stress est tout a fait normal et permet même de survivre face à un événement dangereux (accident qui se produit juste devant nous, agression etc.). Il permet de lancer la décharge d’adrénaline produite par les glandes surrénales (personnellement, je ressens bien cette décharge au niveau des reins, et j'ai la sensation que cela remonte par le dos jusqu'à ma nuque) et prépare le corps à l'action en augmentant le rythme cardiaque, contractant les muscles ou encore en accélérant la respiration. Cette première phase est appelé "réaction". Dans un principe de fonctionnement normal, une fois l’événement stressant passé, le corps reprend son activité normal. Mais pour les angoissés (dont je fais parti), l’adrénaline est secrétée régulièrement voir en continu à cause d'angoisses imaginaires, anticipatoires ou encore parfaitement illusoires (le manque de confiance aidant!). Cette phase appelée "résistance" à pour but de produire les sucres et autres substances permettant au corps de nourrir les muscles et le cerveau sur du long terme. Ensuite intervient la phase dite "d'épuisement". Les ressources s'épuisent, la fatigue se fait ressentir, le corps se dérègle, c'est à ce moment qu'apparaissent les réactions propres à chacun : insomnies, crises d'angoisses, dérèglement du système neurovégétatif (tout les fonctions dont nous n'avons pas le contrôle : digestion, battement cardiaque etc..), dérèglement cognitif, de la mémorisation, de la concentration etc...
Tout cela s'explique finalement logiquement, ce n'est pas une maladie, ni de la folie, c'est l'épuisement du corps...


lundi 23 mars 2015

Le mauvais combat

Je me suis battu, j'en ai bien bavé, il y'a eu de bons moments... mais j'en re-bave... je décide de reprendre le traitement... Fin du chapitre un!
Comment suis-je passé du j'en foutiste total (je me rappel d'un commentaire dans mon carnet de note suite à un redoublement qui disait "aucune réaction face à l'échec") à un anxieux total? Les responsabilités grandissantes me dépassent, je n'ai pas les épaules taillées pour? un moment de fatigue intense?
Pendant longtemps je me suis demandé quel symptôme amenait l'autre. C'est à dire : est-ce l'angoisse qui créé la dépression ou la dépression qui créé l'angoisse. Je pense avoir un bout de réponse. La détresse ressentie n'est pas tout à fait la même que lors de la "crise" initiale. Je n'ai pas perdu mon humour, ni mon amour pour tout ce qui m'anime (ma femme, mes enfants, la nature etc...), je prends toujours du plaisir à effectuer mes occupations favorites, ou simplement prendre du temps pour moi bref, je pense être plus anxieux que dépressif. La seule chose qui puisse me rendre triste pour le moment c'est cet état que je ne sais gérer. Le manque de confiance qui me caractérise en est probablement la cause. Peur d'être abandonné par ma femme (la fausse croyance "qui voudrait faire sa vie avec un loser comme moi?" renforce cette peur), peur de perdre mon travail (obligé de vendre la maison, changer de lieu etc...), peur que mon entourage aille mal etc... La liste est longue, trop longue.
Je m'acharne donc à combattre les conséquences et non la cause, j'avais éteint les flammes mais pas les braises. La recette idéale pour une bonne dépression est la suivante : un peu de stress qui dure, laisser mijoter jusqu'à obtenir une angoisse permanente, cela donnera des bonnes crises d'angoisses nocturnes qui, si elles ne sont pas traités, donneront une onctueuse dépression. Pour les plus pressés, saupoudrez d'un peu de fatigue, mal bouffe et autre mauvaises habitudes et le tour est joué. Je m'étais donc affairé à analyser ma dépression, chose très intéressante malgré tout, mais pas à soigner mes angoisses (à part avec la méditation mais rien d'autre avec un psy ou autre thérapeute spécialisé dans ce domaine).
Une nouvelle aventure en perspective...
Je dois prendre confiance en moi, être conscient de ce que je suis, de ce que je vaux. Bon au mauvais mais je dois apprendre à me connaitre. Actuellement, je doute de moi en permanence, à chaque réunion de travail, à chaque choix, à chaque prise de parole etc... je doute.
Je patiente donc le temps qu'agisse le traitement, (deux bonnes semaines mini pour les antidépresseurs) le temps de sortir la tête de l'eau. Prendre un traitement sur le long terme n'est pas un problème si cela me permet d'élever mes enfants dans l'épanouissement et aimer ma femme au plus fort.
Ce blog risque de dévier vers ce thème, je vais continuer à donner des conseils qui ne fonctionnent pas! ;-)

Illustration : belle photo issue de google earth, un brise lame en forme d'épée... un coup d'épée dans l'eau!