jeudi 31 octobre 2013

Le soleil est partout!

Il y'a un mois, j'étais en formation une semaine sur Paris. Paris.... et ses bouchons, et son fourmillement de gens sur les routes et dans les rues.
Sur la route, a l'approche de la capital, le flot de voiture se densifie et m'entraîne presque malgré moi, plus possible de ralentir ou de changer de voie. Si je suis mal positionné, je loupe une sortie.
Une fois arrivé proche de la destination, je dois trouver une place pour me garer. Aucune place libre bien sur et je suis en retard. Le temps de trajet n'est pas possible à prévoir, il varie tous les jours. A peine une place se libère qu'elle est prise aussitôt et sous mes yeux. Il faut donc tourner et repasser plusieurs fois bêtement au même endroit en espérant inutilement que la place juste devant ma destination se libère.
Ensuite, je continue à pied. Encore une fois, en suivant le flot dense et incessant des piétons qui avancent en regardant droit devant... mais sans rien voir. Leurs yeux ne reflètent rien, aucune expression. Je croise un homme qui parle seul, marchant pieds nus dans le caniveau... ça semble normal ici...
Enfin j'arrive dans la salle de formation. Bien sur je me suis perdu avant, trompé de bâtiment, puis de porte. Le cours était déjà commencé, tant pis.... je ne suis pas Parisien... je n'ai pas l'habitude de tout cela... et je ne m'y ferais jamais....
Le premier jour fut éprouvant car à chaque fois je rumine le même constat : "je ne pourrai jamais vivre ici! mais comment font ils tous?!?"
Le deuxième jour, plus fataliste, je me laisse porter.... et j'arrive finalement à l'heure à mon rendez vous. A quoi bon se lamenter...
Le troisième jour je pars en avance pour prendre le temps de m'arrêter dans un bistro où je prends un chocolat chaud à 3€... tarif normal ici... Finalement, en se posant un peu, on remarque, voir même on apprécie, certaines choses... même dans une ville où l'on est mal à l'aise.
Avant dernier jour. Je commence à remarquer des personnes, au même moment, au même endroit, faisant les mêmes choses. Le marchand de fruit et légumes qui expose et organise ses cagettes. L'éboueur qui ramasse ses feuilles. Le coureur autour d'un parc... Les signes d'une journée qui commence. J'aime regarder les gens vivre...
Dernier jour. Même si l'accoutumance commence à agir, j'ai un peu hâte que cela se termine malgré tout. Beaucoup de route et de fatigue. Je marche donc rapidement, comme pour faire passer le temps plus vite?!
A l'angle d'un trottoir, je me retrouve bloqué en fin de cortège d'enfants qui sortaient d'une crêche. Je commence ma manœuvre de doublement. En tête de file, la personne responsable commence une comptine. La "tête dans le guidon" et déterminé à doubler, j'entends malgré moi les premières voix d'enfant relayant la chanson. Puis, petit à petit, tous les enfants chantent miment et rient! A ce moment, je ressens du plaisir à les écouter, à les regarder. Je décide de ralentir et repasser derrière eux pour profiter du spectacle malheureusement éphémère. La file indienne tourne à gauche, moi à droite. Je les entends de moins en moins. Je me retourne plusieurs fois pour en "reprendre un peu" comme étant petit quand je léchais l'assiette pour ne pas perdre une miette d'un bon plat...

Le plaisir et le bonheur est partout, il suffit juste de le voir, juste de s'ouvrir un peu au moment présent. Malheureusement, nous avons des œillères et rien n'est fait pour nous les enlever...

Illustration : même derrière les nuages gris, le soleil est toujours là

mardi 29 octobre 2013

Stress, trac.... et bêta-bloquant

Le stress est une arme de défense de l'organisme pour répondre à une sollicitation d'urgence. Face au danger, le corps déclenche un ensemble de processus physiologique permettant de réagir : fuir ou combattre.
Le système nerveux sympathique se met en fonction. Son rôle permet de stopper les fonctions non vitales en cas d'urgence et consommatrice d’énergie (exemple la digestion) et augmente celles utiles en cas de danger (dilatation de la pilule pour mieux voir, augmentation du rythme cardiaque et libération d'adrénaline pour réagir plus rapidement...). Une fois le danger passé, le système nerveux parasympathique stabilise l'organisme.
Quand le danger perdure, l'organisme s'épuise. L'excès de cortisol (hormone faisant parti du processus sympathique) fini, à long terme, par instaurer un état anxieux pouvant amener à la dépression.

J'ai toujours eu beaucoup de mal à gérer mon stress. Une fois les prémices ressentis (activation du processus sympathique), je sens que je perds le contrôle. Battements de cœurs de plus en plus fort, suées, perte de moyen (difficulté de concentration et de mémorisation), envie de fuir... Suite à un fort stress, pendant les deux ou trois jours qui suivent, je le sens bien, mon organisme est fatigué, je suis distrait, irritable... Ensuite je reprends mes esprits (activation du processus parasympathique). Lors de mon burn-out, cet état de stress avait duré trop longtemps (stade d’épuisement) provoquant donc l’anxiété et surtout la dépression.

Le stress est perçu différemment en fonction des individus. Mon manque de confiance me rend prisonnier de mon emploi car j'ai en tête l'illusion d'être incapable d'en retrouver un autre. Un moindre reproche peut donc me déstabiliser. J'ai toujours été administratif des personnes ayant un parcours professionnel diversifié, ce sont elles qui choisissent leurs employeurs et non l'inverse.
Pour un même stimulus stressant, deux personnes ne réagiront donc pas de la même manière.
Me concernant, dernièrement, lors de mon entretien individuel, je sentais bien que je perdais le contrôle. J'étais le sujet principal de la discussion, moi et mon parcours annuel, mes projets réussis loupés ou retardés. J'étais donc jugé.... Je ne menais pas la dance... Certains de mes collègues de mon service, eux, la menaient. Le stress est donc perçu différemment en fonction des individus. Ou alors mieux dissimulé.
Autre moment, lors d'une réunion que j'avais provoqué, je le sentais, le stress montait en moi. Cela démarre par le ventre, puis se répand sur l'ensemble du corps. Chaleur, suées, tremblements, difficultés de concentration...

Ce stress est trop pesant... je dois m'en débarrasser...

Après renseignements et lectures divers, je me suis aperçu que beaucoup de "traqueurs" prenaient des anxiolytiques avant un moment stressant mais aussi des bêta-bloquants. Le principe du bêta-bloquant est de prendre la place du médiateur (ou neurotransmetteur, messager chimique permettant aux neurones de discuter entres eux ou avec tout autres cellules du corps exemple les muscles) qui déclenche le processus sympathique pour atténuer la réaction des récepteurs.

Malgré le travail que je fais sur moi avec la méditation, la reprise du sport, ma nouvelle façon d'appréhender la vie et ses difficultés, je ne parviens pas à combattre ce trac. Mon fardeau est trop lourd, trop rempli... chaque problème sera réglé petit à petit... En attendant, j'ai demandé l'aide d'une "béquille chimique" par le biais de ce nouveau médicament.

Demain, grosse réunion de service ou je dois intervenir. Je ne pouvais pas trouver meilleur stimulus!

A suivre...

Article interessant sur ...
... le cortisol
... les neurotransmetteurs




mercredi 9 octobre 2013

Ne rien attendre...

"tu es comme le fruit pourri de cette corbeille : tous ceux à ton contact finissent par pourrir"
"si on me proposait de refaire ma vie à l'identique, je dirais non"
Certains mots, certains actes, ne m'ont pas touché sur le moment. Je pensais être atrophié de fierté personnelle et d’orgueil ce qui me donnait l'illusion d'être intouchable. Mais ils se sont stockés au plus profond de moi. Ce n'est que par la suite qu'ils resurgissent, au moment des "piqûres de rappel". Pendant un désaccord familial par exemple, les mots sortent "brut de décoffrage" comme je nomme cela, c'est à dire, pensés puis envoyés aux cordes vocales directement. Aucun filtrage, aucun état d'âme. Finalement... un concentré de vérité...
A chaque piqûre, un petit retour dans le passé, un petit flashback des moments difficiles s'affichent dans mon esprit. Comme pour compléter des énigmes, des bouts de phrases prononcées dans la retenue d'où manque donc certains mots. Avec le temps, on finit par mieux comprendre le passé...
J'ai toujours pensé que les parents étaient dévoués à leurs enfants pour toujours. Toujours là, présent, à tout âge, et pour n'importe quelle raison. C'est du moins ma vision des choses vis à vis de mes enfants. Du coup, j'ai peur de changer car je crains que cela soit dans la nature de l'homme d'élever ses oisillons pour les pousser à sauter du nid. J'ai toujours cru que les parents étaient redevable... de quoi finalement, de rien... Je me suis toujours rattaché à leur mots, leurs idées et choix. J'ai toujours attendu un retour, un "feedback", un signe de reconnaissance ou d'appartenance à une tribu.... j'ai toujours eu besoin d'un guide...En fait, ils nous offrent l'opportunité d'exister, la suite c'est à nous de la construire.

Tout compte fait, l'idéal est de ne rien attendre de personne et de voler de ses propres ailes. Le meilleur moyen de ne pas être déçu est de ne compter sur personne et créer sa propre satisfaction. D'être indépendant émotionnellement. Les mots nous touchent naturellement, à nous donc de nous rattacher aux plus bénéfiques : les nôtres.
Les jugements que l'on fait de nous sont personnels, ils n'ont donc de valeur que pour ceux qui les pensent et les prononcent. La seule opinion qui compte doit être la notre.

Voilà pourquoi il est important de se focaliser sur soi même et non sur les autres. Un gros effort pour nous est peut être un petit pour d'autres. Les valeurs des choses dépendent de chacun. Ne se fier qu'aux nôtres...

Illustration : "lieu public sans public"... lieu idéal de solitude... aucun jugement car aucune personne...