vendredi 15 février 2013

Impact de l'angoisse sur le cerveau

Quand la crise de panique prend possession de mon corps et de mon esprit, dans le pic le plus haut de la crise, j'ai l'impression de devenir fou.
Quand cet état d’anxiété perdure plusieurs jours, s'ajoute alors des troubles de la mémoire et une impression de ne plus savoir où je suis et qui je suis. Un déboussolement total du cerveau.

M’intéressant beaucoup à la psychologie depuis mes premières crises, pour mieux comprendre mon état et mieux gérer mes émotions, j'ai lu un passage concernant le fonctionnement du cerveau face aux peurs ou plutôt phobies (les phobies correspondant aux peurs excessives).
L'élément clé du cerveau dans la gestion des peurs est l'amygdale (ou complexe amygdalien). Quand une stimuli angoissant vous parvient, l'amygdale déclenche des réflexes de survie (sursaut, fuite etc). Ensuite, dans un deuxième temps, l'angoisse est analysée par une autre partie du cerveau pour en valider la véracité. Si l'angoisse est justifiée, le processus est renforcé (irrigation des muscles pour la fuite ou le combat), si non, le cerveau reprend son état normal.

Pour les phobiques normaux, les zones du cerveaux qui gèrent la mémoire et la réflexion sont sur irrigués pour aider le phobique à réagir. Pour les phobiques "anormaux", ces zones ne sont plus correctement irriguées... ce qui explique donc ces états de déboussolement et de perte de mémoire. En fait, ce n'est que l'accès à la mémoire et à la réflexion qui est perturbé, il n'y'a aucune perte (à chaque fois je crois être atteint d'alzheimer !)

Je trouve ces explications rassurantes car elles expliquent physiologiquement le fonctionnement de l'anxiété et m'empêchent de croire en la folie pure et simple. C'est "juste" une histoire de chimie mal réglée.

Tout le travail qui reste à faire (facile à dire) est de stabiliser les émotions, notamment les angoisses, pour ne plus se laisser déborder et mettre notre cerveau dans un état de dérèglement.

Source : Christophe ANDRE dans son Livre "Psychologie de la peur"
Image : Position de l'amygdale dans le cerveau vu du dessous (source http://fr.wikipedia.org/wiki/Amygdale_(cerveau) )

lundi 11 février 2013

Eviter les évitements ;-)

Ce weekend, invitation d'une troupe d'amis à la maison. Comme à mon habitude, légère angoisse, petite agitation, petit mal au ventre, en un mot, le stress...

Pourquoi? anticipation de l'évènement que je pressens (par erreur) mauvais? ou manque de confiance en moi? peur du ridicule (pourquoi ?!?)

Les angoisses se basent sur les évènements imaginés. Sur l'idée que l'on se fait du moment à passer que l'on pré-visionne toujours dans son plus mauvais angle.

C'est pourquoi il est important de ne pas se laisser envahir par l'angoisse et de ne pas éviter ces moments redoutés. La preuve en est : le repas s'est bien passé, bonne ambiance, les invités sont, en apparence (là c'est mon manque de confiance qui parle ;-), heureux du moment passé (petits SMS reçus le soir pour nous remercier, ça fait toujours plaisir et ça redonne confiance).

L'angoisse m'avait donc mis dans l'erreur... comme souvent...

De plus, en discutant, on se rend compte que finalement, on partage un peu les mêmes moments, les mêmes anecdotes, les mêmes soucis d'éducation avec nos enfants.... Même si la normalité vis à vis des autres n'est pas une preuve de bien être, cela rassure de voir que l'on est tous "fou pareil" ;-).

Je pense même que se forcer à vivre les évènements qui nous angoissent est une bonne thérapie car l'idée que l'on se fait est très souvent fausse, en tout cas moi, je n'ai jamais prédis l'avenir correctement. Cela remet  donc en cause petit à petit la véracité de l'angoisse.

Cette semaine, anniversaire d'un collègue et donc rassemblement d'un grand nombre de personne autour d'une table, de plus beaucoup que je ne connais pas... angoisse?... nouvelle séance de thérapie en perspective...

Illustration : site de la ville de Marciac

vendredi 8 février 2013

Relativiser...

Pendant mes crises d'angoisses, la sensation de folie qui s'empare de moi est vraiment effrayante. J'ai peur de mourir, de faire du mal, d'avoir une maladie... et de devenir fou...
Quand on reprend un peu conscience, quand on retombe dans l’accalmie, on se dit qu'on ne s'en sortira jamais. Que ces crises sont ce qu'il y'a de pire et qu'elles ne cesseront jamais...

Aujourd'hui, j'ai discuté avec une collègue atteinte d'un cancer grave et douloureux depuis 5 ans, de son combat contre la maladie. Modestement, elle disait s'être laissé entraîner par la suite de l'histoire, par les soins imposés par ce type de maladie, les visites à l’hôpital, sans trop se poser de questions sur l'avenir. Qu'elle n'avait menée aucun combat. Que les réels héros sont ceux qui font des choses pour faire avancer le monde. Je me suis dit que c'était surement inné chez elle le combat, la force de caractère et que du coup, elle l'a mené sans trop sans rendre compte. Belle leçon de vie...

Cela m'a permit de relativiser face à ma maladie et mes souffrances.

Ma maladie est imaginaire, la sienne est bien réelle... Ma souffrance est liée aux évènements futurs que j'imagine grave et à la rumination des mauvais moments de mon passé... elle, sa souffrance est liée à la maladie qui l'a affectée et "modifiée" définitivement...

Comme elle me dit "profite, pendant que l'on ne t'a pas annoncé la maladie... relativise sur ce qui t'arrive..."

Il faut toujours penser que les choses pourraient être pire...

Illustration : couverture du livre "C'est pas grave" de Michel Van Zeveren