Il y'a un mois, j'étais en formation une semaine sur Paris. Paris.... et ses bouchons, et son fourmillement de gens sur les routes et dans les rues.
Sur la route, a l'approche de la capital, le flot de voiture se densifie et m'entraîne presque malgré moi, plus possible de ralentir ou de changer de voie. Si je suis mal positionné, je loupe une sortie.
Une fois arrivé proche de la destination, je dois trouver une place pour me garer. Aucune place libre bien sur et je suis en retard. Le temps de trajet n'est pas possible à prévoir, il varie tous les jours. A peine une place se libère qu'elle est prise aussitôt et sous mes yeux. Il faut donc tourner et repasser plusieurs fois bêtement au même endroit en espérant inutilement que la place juste devant ma destination se libère.
Ensuite, je continue à pied. Encore une fois, en suivant le flot dense et incessant des piétons qui avancent en regardant droit devant... mais sans rien voir. Leurs yeux ne reflètent rien, aucune expression. Je croise un homme qui parle seul, marchant pieds nus dans le caniveau... ça semble normal ici...
Enfin j'arrive dans la salle de formation. Bien sur je me suis perdu avant, trompé de bâtiment, puis de porte. Le cours était déjà commencé, tant pis.... je ne suis pas Parisien... je n'ai pas l'habitude de tout cela... et je ne m'y ferais jamais....
Le premier jour fut éprouvant car à chaque fois je rumine le même constat : "je ne pourrai jamais vivre ici! mais comment font ils tous?!?"
Le deuxième jour, plus fataliste, je me laisse porter.... et j'arrive finalement à l'heure à mon rendez vous. A quoi bon se lamenter...
Le troisième jour je pars en avance pour prendre le temps de m'arrêter dans un bistro où je prends un chocolat chaud à 3€... tarif normal ici... Finalement, en se posant un peu, on remarque, voir même on apprécie, certaines choses... même dans une ville où l'on est mal à l'aise.
Avant dernier jour. Je commence à remarquer des personnes, au même moment, au même endroit, faisant les mêmes choses. Le marchand de fruit et légumes qui expose et organise ses cagettes. L'éboueur qui ramasse ses feuilles. Le coureur autour d'un parc... Les signes d'une journée qui commence. J'aime regarder les gens vivre...
Dernier jour. Même si l'accoutumance commence à agir, j'ai un peu hâte que cela se termine malgré tout. Beaucoup de route et de fatigue. Je marche donc rapidement, comme pour faire passer le temps plus vite?!
A l'angle d'un trottoir, je me retrouve bloqué en fin de cortège d'enfants qui sortaient d'une crêche. Je commence ma manœuvre de doublement. En tête de file, la personne responsable commence une comptine. La "tête dans le guidon" et déterminé à doubler, j'entends malgré moi les premières voix d'enfant relayant la chanson. Puis, petit à petit, tous les enfants chantent miment et rient! A ce moment, je ressens du plaisir à les écouter, à les regarder. Je décide de ralentir et repasser derrière eux pour profiter du spectacle malheureusement éphémère. La file indienne tourne à gauche, moi à droite. Je les entends de moins en moins. Je me retourne plusieurs fois pour en "reprendre un peu" comme étant petit quand je léchais l'assiette pour ne pas perdre une miette d'un bon plat...
Le plaisir et le bonheur est partout, il suffit juste de le voir, juste de s'ouvrir un peu au moment présent. Malheureusement, nous avons des œillères et rien n'est fait pour nous les enlever...
Illustration : même derrière les nuages gris, le soleil est toujours là
Beaucoup de sourires en vous lisant!
RépondreSupprimerÇa me rappelle une formation qui avait duré un mois dans cette même ville.
Mais comment font-ils???
Et oui le soleil est aussi beau à Paris. J'avais même pris mes petites habitudes. Tous les matins j'arrivais une heure avant pour prendre un café en terrasse ensoleillée! J'aimais m'y installer et regarder Paris se réveiller....
Paris est magique mais qu'est ce qu'il fait bon vivre ailleurs!
Bonjour Claire
SupprimerEt oui, Paris est parfois surprenant. J'ai toujours beaucoup de mal à y aller, un peu d'angoisse même. Mais au final, on arrive parfois à en repartir un peu mélancolique.
Je crois qu'il faut y vivre pour y être bien...
Merci de me lire et de vos commentaires.
Bonjour Cédric,
RépondreSupprimerMerci de ces témoignages sur le stress et de la lumière entre les nuages sur Paris
Grâce à Claire A sur le blog de Christophe André, j'ai eu l'occasion de découvrir et de lire un livre d'Elaine N Aron "Ces gens qui ont peur d'avoir peur". François Lelord et Christophe André dans le livre "La force des émotions" en font référence dans le premier chapitre avec le témoignage d'une personne hyper émotive, hyper sensible.
La découverte de ce livre m'a apporté beaucoup de choses dans la compréhension de nos ressentis face à ce que l'auteur appelle l’hyper stimulation. J'ai retrouvé les symptômes qui m'habitent et cela m'a libéré en quelque sorte. Aujourd'hui, je connais mes limites et je dois prendre garde à éviter le trop de stimulation en prenant des pauses régulières. Chacun réagira différemment suivant les stimulus, d'ou l'importance de bien se connaître.
David Servan Schreiber donne de nombreuses pistes pour gérer son stress dans son livre "Guérir son stress, son anxiété" avec l'importance de la régulation entre les systèmes nerveux sympathique et le parasympathique qui passe par la respiration, la méditation est un appui pour se reconnecter au souffle, cependant c'est un travail de tous les jours avec ses hauts et ses bas face à l'adversité que nous traversons...
Je me souviens d'un homme de type Asiatique, c'était au petit matin, il était sur la place de la République à Paris et il s'exerçait à un rituel de Tai Chi. C'était beau à voir dans l'amplitude de ses gestes lents et j'avais plaisir à le voir chaque matin lors de mon séjour. J'ai découvert une foule de choses à Paris et derrière l'objectif de l'appareil photo je me suis régalé. Cependant comme tu le décris quelle vitesse de vie dans ces grandes villes qui risque de nous emporter si on n'y prend garde...
Prenons bien soin de nous, j'espère que tu iras encore mieux Cédric ainsi que les commentateurs qui s'expriment dans les billets
Bonjour Eric
SupprimerLe fait d'être sensible nous permet de voir les belles choses mais aussi les mauvaises.
J'essaye donc de faire le tri à la volée mais parfois les mauvaises choses se font plus remarquer que les bonnes. Nous n'avons pas d'autre choix que d'apprendre à les gérer également car elles sont inévitable.
La méditation apprend cela, à faire avec les belles comme les mauvaises émotions MAIS à ne pas se laisser emporter. Je m'exerce donc à ne rien refouler et à devenir juste spectateur.
Et je voulais également vous remercier pour la découverte d'Alexandre JOLLIEN. Je viens de terminer son livre que vous m'aviez recommandé. Ses textes sont très positifs malgré le lourd handicap dont il souffre. Il semble bien plus heureux que la plupart des gens en bonne santé. Un exemple à suivre d'après moi.
A bientôt.
Oui sans doute…vous avez raison Cédric, le soleil est partout.
RépondreSupprimerIl suffit simplement de savoir observer pour apprécier.
Paris est une ville très étrange, parfois on l’aime parfois on la déteste mais je remarque qu’elle ne nous laisse jamais indifférent.
Jeudi soir dernier, nous sommes allés avec ma compagne au théâtre voir « zelda et scott »
J’étais épuisé par mes 3 dernières journées de travail très denses ou j’avais quitté aux alentours de 20H00.
5 mn avant le début de la pièce, alors que je tentais de trouver une place pour mon deux roues roues (et oui ! même avec un scooter il est difficile de garer correctement à PARIS) je râlais en me disant que PARIS n’était plus fait pour moi.
Trop de bruit, trop de pollution, trop de monde, trop d’agressivité, trop cher (a ce sujet le chocolat chaud a 3€ c’est donné… on généralement plus aux alentours de 5 voir 7€ selon l’établissement)
Bref, nous arrivons juste avant l’ouverture du rideau encore essoufflé par les derniers mètres que nous avions fait a vive allure.
J’avais emmagasiné tellement de stress et d’évènements négatifs dans ma journée que je me sentais mal et n’arrivais plus à voir le bon coté des choses.
J’étais là coincé en plein milieu d’une salle avec au moins 10 personnes a déranger sur mon rang si toutefois il me prenait la soudaine envie de sortir.
Pendant quelques instants je me suis senti quelque peu angoissé, oppressé, d’autant plus que l’on est souvent très à l’étroit dans les théâtres parisien.
Puis j’ai respiré, j’ai raisonné et j’ai essayé de me détendre et de voir la vie du bon coté.
Ce soir là, miracle j’y suis parvenu assez rapidement.
J’ai réussi à apprécier l’instant présent, la pièce et son atmosphère.
J’ai rapidement compris qu’il était absurde de s’agacer, de pester et que j’étais finalement un privilégié.
Sur le chemin du retour, j’ai conduis plus apaisé et moins vite en jetant de temps en temps un œil sur certains beaux bâtiments éclairés.
Tout cela ne se fait pas naturellement et me demande régulièrement de gros efforts mais parfois cela fonctionne.
Il n’est pas si évident de s’adapter au rythme parisien, vous êtes comme aspiré, transporté dans une cadence infernale.
Pas si simple de prendre du recul et de trouver des endroits calmes.
Paris est une belle ville pleine d’avantage mais je pense qu’il n’y fait pas si bon vivre si l’on n’est pas perméable au stress.
En revanche si l’on y vient en tant que touriste c’est extra…
Paris au même titre que mon emploi mon pompe mon toute mon énergie et me fragilise.
Plus j’avance dans l’âge et plus j’aspire au calme et à la lenteur.
Je suis comme un vieux PC portable, je me décharge vite (très rapidement je manque d’énergie et de vivacité d’esprit) et je ne tiens plus aussi bien la charge (parfois en plein milieu de journée, je suis déjà complétement crevé et la concentration n’est plus là, vous connaissez non ? (La mauvaise fatigue, celle qui vous rend irritable, qui vous empêche de réfléchir correctement et parfois même de dormir sereinement)
Je vais vous faire une confidence Cédric:
J’ai découvert il y a 2 ans par le plus grand des hasards que j’habitais à 500 mètres de C.A.
Non, pas le magasin de fringue ni même le Crédit Agricole mais notre cher Christophe André.
Alors souvent même si je peste contre la foule, la grisaille parisienne, la pollution, etc.…
Je me dis que je ferai bien de prendre exemple sur mon voisin qui lui visiblement arrive toujours à voir la vie sous le bon angle.
Bonjour Yannick
RépondreSupprimerLe gros avantage de Paris est l'accès à la culture, au divertissement. J'aime beaucoup aussi les vieux murs, les vieilles maisons, cela m'inspirent. J'essaye d'imaginer la vie qu'il y'a eu autour et dedans... Je suis comme vous, j'aime observer les monuments...Voilà ce que j'aime à Paris.
Ensuite, il y'a les gens, ce fourmillement de gens... et tout le stress qui va avec... On a beau être nombreux, "nous ne sommes qu'un" à Paris...
Concernant votre fatigue, je suis comme vous. Me concernant je pense que c'est une fatigue morale... une lassitude du train-train quotidien. S'ennuyer me fatigue. Quand je parle d'ennui, ce n'est pas dans le sens ou je n'ai rien à faire, bien au contraire. Mon métier est intéressant et riche en projet. Mais au final, c'est toujours pareil. On se lève, on travail et on se couche... (pas très optimiste comme pensée du moment je l'accorde...)
Et pour parler de Christophe ANDRE, mon "maître spirituel" ;-) j'ai eu l'occasion de le rencontrer à la cathédrale de Rouen, proche de chez moi. Nous avons échangé quelque mots. Cette homme dégage de la plénitude, de la sagesse... il positive tout au possible. Un exemple à suivre d'après moi.
Bon week-end