Le cheminement que je mène désormais, depuis ce petit allé-retour en enfer qu'est la dépression, m'oriente inconsciemment vers une forme de détachement. De mon point de vue, le détachement est une délivrance vis-a-vis de ces modes de pensées automatiques que l'on nous inculque depuis la naissance et que l'on entretient tout au long de notre vie par l'intermédiaire des médias, de l'éducation...
Ce que je constate est que le détachement créé la liberté, la liberté d'être ce que l'on est réellement face aux autres mais aussi face à soi. La liberté de dire sans honte ce que l'on pense, ce que l'on veut. Parfois cela choque mais aussi crée l'authenticité. Cette liberté d'être est ce à quoi j'aspire désormais.
J'ai toujours été trop attaché à la satisfaction de mes responsables dans mon travail, à ce que pensent les autres de moi, l'image que je dois dégager face aux autres. Tout cela créé au final un "non-être", un acteur de mauvaise série, un personnage sans saveur, pire, parfois un hypocrite, prêt à dire ce que les autres veulent entendre dans le plus grand désaccord avec moi même...
On s'efforce de plaire à nos parents, nos amis, nos collègues. Mais quand ceux ci sont défaillants, et c'est souvent le cas, on vise une cible mouvante, un devoir de plaire qui change tout le temps. A peine la cible est atteinte, de plus avec difficulté, qu'elle n'est déjà plus la même. On ne choisit pas son entourage, on nous l'impose par le biais des rencontres que l'on fait et non par affinité. Il est donc difficile de plaire à tout le monde.
Plaire à ma mère était, d'après moi, une obligation liée à ce qui nous uni, un devoir de respect imposé. Mais finalement, malgré son "grade" de matriarche, elle peut, comme le plus inconnu des quidams, être défaillante. Son regard sur moi et la valeur qu'elle me porte et qui me construit peut donc l'être aussi. Grandir à travers son regard risque donc de me porter préjudice. Se détacher de ce devoir de plaire à ses parents à tout prix permet parfois de se préserver d'une "malformation émotionnelle".
Ne plus chercher à plaire sans pour autant déplaire. La juste frontière est infime et difficile à atteindre.
Le fait de ne plus évoluer à travers le regard de l'autre mais à travers sa propre satisfaction créé une forme de liberté, d'indépendance, que je commence à ressentir et à apprécier. Ce plaisir d'être sans contrainte me soulage en quelque sorte, je le sens, je suis moins nerveux, moins tendu physiquement. Ce qui prouve à nouveau le lien corps et esprit.
Se détacher aussi des fausses croyances comme celle qui me fait croire que si je perds mon travail, je n'en retrouverai pas un autre. Si tel était le cas, je n'aurai pas trouver ce travail. J'ai été capable de m'insérer dans un groupe, d'être accepté, de me faire de nouveaux collègues et amis, ce parcours peut donc se reproduire à nouveau. Mon avenir professionnel est devenu incertain et a tendance à m'angoisser mais petit à petit je me détache de cette étreinte et m'imagine déjà ailleurs. Une sorte d'entrainement de l'esprit...
Se détacher enfin de tous ces biens matériels. Le confort matériel et pécuniaire créé l'illusion de la sécurité. Et pourtant le bonheur s'adresse à tous, pauvre comme riche. Mais le monde dans lequel nous vivons nous fait penser le contraire. Avoir plus et mieux que l'autre est devenu l'unique but à atteindre. A la question "est-ce bien utile" peu savent répondre. Moi même me pose encore parfois la question lors d'achat impulsifs...
Je me détache donc petit à petit de ce qui me lie au stress, à l'anxiété et à l'angoisse. Ce cheminement est long, d'autant plus long en "autodidactie". La psychothérapie m'a aidé à défaire certains cadenas, briser certaines chaînes, à ouvrir la réflexion sur moi même et à lancer mon introspection.
Le plus dure est de tenir bon car le naturel refait son apparition régulièrement. Ce nouveau mode de pensée doit devenir naturel. L’élasticité du cerveau permet heureusement, et à tout âge, de tisser de nouvelles connexions, de nouveaux automatismes... de faire de moi une nouvelle et meilleure personne...
Bof, Il n'est pas super votre article ....
RépondreSupprimerJe plaisante , c'était pour tester un peu votre détachement , votre besoin de plaire aux lecteurs ...
Je le trouve intéressant votre article, bonne route sur votre chemin du bonheur Cédric !
Salu' Capu'
SupprimerSuite à la lecture de votre message le jour où vous l'avez posté, ma première pensée fut directement "elle a raison, mon blog ne sert à rien.... terminé les articles, mes sujets de discussion s'épuisent et deviennent inintéressant"...
Puis j'ai un peu ruminé cela... vous voyez dans quel état vous m'avez mis! ;-)
(et comment une simple phrase me déstabilise aussi)
Puis j'ai repensé aussi au petit plaisir que j'ai à écrire... même pour personne. Quand j'écris, cela me fait penser, réfléchir sur moi même, les autres, le monde en général, cela m'apaise également...et c'est aussi et simplement pour cela que j'écris.
Désolé mais donc, je vais continuer!!! ;-)
Bonne journée.
Bonjour Cédric
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup votre blog que je viens de découvrir par l'intermédiaire de Claire qui me l'a conseillé, et en particulier cet article sur le détachement.
Ma réponse à Arlette du 30 janvier 19h08 sur le blog de C. André va tout à fait dans ce sens.
Courage, je suis de tout coeur avec vous !
Cathou, du blog de CA.
Bonjour Cathou
SupprimerMerci pour votre passage sur mon blog et bienvenue dans mon univers.
J'ai relus pour l'occasion votre commentaire sur le blog de CA avec lequel je suis en accord. Comme vous le dites, il faut être honnête avec les autres et soi même. Ainsi on est en accord avec soi. Personnellement, quand je fais des "courbettes" pour obtenir au travail certaines chosent qui l'imposent (budget pour achat de matériels), quand je suis amené à dire le contraire de ce que je pense, parce que parfois, malheureusement, on a pas le choix (sans dépasser non plus une certains limite d'hypocrisie! j'en suis allergique!), je ne me sens plus à l'aise dans mes basquettes.
Dernièrement, un "cocktail de l'amitié" a été organisé par une grande personnalité de mon entreprise. Une personne qui a créée du licenciement, des mutations d'une 150ène de KM pour certains employés, le tout sans état d'âme ni pitié, et qui ensuite vient faire une exposition sur le bien être des employés et les moyens mis en oeuvre pour cela.
Je n'ai pas pu partager quoi que ce soit avec cette personne et ne suis pas non plus allé au cocktail. J'étais le seul de mon service à décliner l'invitation et certains me disaient que cela ne serait pas bien perçu. Mais malgré la pression de tout cela, je me sentais en accord avec moi même, fidèle à mes idées et convictions, moi qui ne supporte plus de voir le malheur et la tristesse chez les hommes (comme chez les animaux d'ailleurs)....
Bonne journée et à bientôt je l'espère
Bonjour Cédric,
RépondreSupprimerJe me souviens d'un livre d'Antony Delon "Le premier Maillon" où il raconte le vécu de son enfance esseulé du fait de parents trop souvent absents et les conséquences sur son histoire. Il a réussi à briser certains maillons de son éducation après sa dépression.
C'est également après la dépression qui m'a affectée que j'ai pris la résolution d'être un peu plus moi même cependant des choses reviennent. Ce qui a beaucoup changé c'est que j'en prend conscience rapidement et je rectifie sur ce que je ne veux plus. Pas toujours simple car notre disque dur interne a été gravé en profondeur si je puis dire
J'ai plutôt appris à composer avec les autres en restant au plus près de ce que je suis, toutefois nous évoluons et je pense que notre vision sur certaines choses se modifie au fil du temps avec les expériences, les apprentissages
Bonjour Eric
Supprimerho que oui, il est difficile de changer mais apercevoir ses erreurs, les comprendre et les corriger et déjà un très bel effort.
En fonction des personnes avec qui je dois discuter, je m'adapte. Au pire, j'essaye de ne pas trop en dire (pour essayer de ne pas trop m'éloigner de mes idées, de moi même) quand je ne suis pas d'accord, au mieux, j'ose l'affrontement en donnant mon avis. Tout dépend de l'enjeu et de la personne... j'ai d'ailleurs eu un coup de colère mercredi dernier, à force de pousser le bouchon, ça fini par "péter". Cela m'a permit d'être moi même car sous certaines conditions de colère, plus de place pour les états d'âme (je vais d'ailleurs écrire un billet concernant cette "mésaventure").
Ne pas dire n'est pas mentir ni être hypocrite, c'est au contraire s'adapter aux autres et aux situations, une forme d'intelligence même d'après moi..
Bonjour Cédric,
RépondreSupprimerVotre billet, me rappelle une anecdote a laquelle j’ai assisté cette semaine.
Au boulot, nous échangeons avec une collaboratrice sur nos conditions de travail.
Nous semblions assez d’accord pour constater que la pression avait encore montée d’un cran cette année, que la quantité de travail était à la limite du supportable, que les objectifs du groupe étaient si ambitieux que dans ce contexte de crise ils semblaient difficilement réalisable, etc…. bref nous semblions assez d’accord sur de nombreux points.
Le lendemain lors d’une réunion commercial hebdomadaire et face à la direction je constate que la même collègue se « débine » et tient des propos qui n’avaient plus rien a voir avec ceux de la veille !
Sans grande surprise, j’assiste silencieux à ce spectacle et je m’interroge :
- A t’elle peur pour son emploi ?
- Cherche t’elle une promotion ou une augmentation ?
- Pourquoi cherche t’elle autant à plaire a notre responsable qu’elle n’aime pas ?
- Pourquoi triche t’elle ?
- Pourquoi n’a t’elle pas le courage d’assumer ses choix et ses pensées ?
- Pourquoi est elle si différents sous l’influence de la hiérarchie ?
Dans un premier temps je me sens assez agacé et déçu par son attitude et puis après réflexion je ne lui en tiens pas rigueur, je sais qu’elle souffre elle aussi des conditions de travail mais qu’elle essaye d’être « corporate ».
Sans doute a t’elle a besoin d’être apprécié par notre supérieur hiérarchique ?
Votre billet m’amène à réfléchir sur moi même et je constate aussi que de temps en temps, il m’arrive parfois d’être « sous influence »
Peut-être même plus que je ne le crois c’est dire a mon insu.
Finalement notre éducation et le monde dans lequel nous évoluons nous conditionne, nous formate.
Nous disons ou faisons certaines choses sans réellement nous écouter.
Heureusement, j’ai l’impression avec les années de mieux assumer mes choix, mes idées, mes propos au risque de ne pas plaire à tout le monde, car finalement c’est cela que l’on recherche tous « plaire »
Etre aimé au risque de s’oublier soit même.
Merci Cédric, pour ce billet qui m’éclaire et me fait avancer.
Yannick.
Bonjour Yannick
SupprimerPas toujours évident en effet d'être soi même en toutes circonstances. Je ne connais pas le contexte de votre entreprise mais je peux comprendre ce type de "retournement de veste".
Depuis l'enfance on nous hiérarchise, nous avons toujours une personne "au dessus" de nous a qui on doit le respect. Certains savent se détacher de cela et d'autres moins.
A la recherche d'un père de substitution, j'ai toujours considéré mes responsables comme tel. Résultat, j'ai longtemps été sous leurs influences. Toujours très difficile pour moi d'aller contre leurs volontés. Impossible de contredire leurs ordres....
Peut être que votre collègue était dans le même état d'esprit que le mien, sous influence paternelle vis à vis de son responsable.