mardi 7 octobre 2014

Runnning

Le but de ce blog est de partager mon "aventure" dépressive et anxieuse pour en discuter mais aussi et surtout de partager tout ce qui a pu m'aider à m'en sortir. Parmi tous les outils à ma (notre) disposition (médicamenteux, psychologiques, méditatifs etc) j'ai découvert le sport. Je peux même dire que "grâce"  à la dépression, j'ai découvert le footing. J'ai découvert les bienfaits que ce sport procure, les bienfaits psychologique et aussi bien sur physique. Je tenais à écrire ce texte car ce sport m'a aidé à mieux me connaitre, à voir que finalement j'étais capable de faire certaines choses que je ne soupçonnais pas. Ce sport m'a un peu redonné confiance.
Pour décrire un peu mon profil "sportif", je mesure 1,78 mètre, pèse 75Kg. J'ai toujours été un des plus mauvais sportif de ma classe, toujours été dans les derniers aux cross des collèges, le dernier choisi pour constituer les équipes... Le sport ne m'a jamais intéressé, trop fatiguant, aucun intérêt.
Pendant ma phase dépressive et anxieuse, je me suis beaucoup documenté pour savoir quels étaient les changements à apporter dans mon hygiène de vie. Le sport en général revenaient souvent car générateur d'hormone notamment ceux du bien être et du plaisir (endorphines et dopamines). Je me décide donc, sans grande conviction, à courir. J'achète une paire de chaussure "à pas cher" (erreur à ne pas commettre! la paire de chaussure est la chose la plus importante!), je sors un vieux jogging, active un "trackeur" (logiciel permettant le suivi de la course), me crée ma petite playlist favoris et je me lance. Mes premières sorties sont catastrophiques : faible kilométrage et petite durée.. Je ne perds pas espoir et perdure. Malgré toute ma volonté je ne prends aucun plaisir, je suis dans la souffrance, la douleur, le gout de sang me monte même à la gorge à chaque course. Je mets tout cela sur le compte de l'inactivité, commencer le sport à 36 ans, dure dure!
En tant que bon têtu, je continue à ce rythme, une mauvaise course par semaine c'est mieux que rien.
Six mois plus tard, je commence enfin à ressentir un peu plus d'aisance. Une petite barrière psychologique commence à s'éloigner. Le petit démon de la démotivation, celui qui vient vous dire dès les premiers mètres "tu n'y arriveras pas, arrêtes toi dès maintenant, tu te fais du mal, ce sport n'est pas fait pour les non sportifs comme toi!" tarde de plus en plus à se faire entendre. Avec les semaines qui suivent, il finit même par me laisser tranquille tout le long de la course. Ce fut vraiment une étape importante, c'est comme une bride qui saute, une ouverture sur l'infinie des possibilités. A partir de ce moment, les kilomètres ont commencés à s’enchaîner, puis à s'accumuler, tout comme la durée. De 1km, je commence à dépasser les 5km et de 5 minutes, j'arrive à 30 minutes. Faible score encore mais belle progression. Je commence à courir sous la pluie (sous les orages parfois même!) dans la nuit et le froid. Malheureusement, avec la pratique de plus en plus régulière et intense viennent les blessures : douleurs aux chevilles et genoux. Ce qui est d'ailleurs insidieux avec ce sport c'est qu'il libère des endorphines qui empêchent sur le moment de ressentir la douleur, ce n'est que le lendemain que l'on constate et ressent les dégâts. Voyant que ce sport me plait beaucoup, je commence à investir dans du bon matériel : paire de chaussure spéciale running avec semelle sur mesure et adaptée à ma posture, combinaison été, hiver, brassard, gants et bonnet. Je me documente aussi beaucoup car courir ne se fait pas n'importe comment. A partir de là, plus rien ne m'arrête : les douleurs disparaissent et je cours dans le confort. Courir encore et toujours. Plus une semaine sans courir une ou deux fois.
Résultat actuel, en fonction de ma forme, moi, "le non sportif", je cours sans trop de difficultés plus d'une heure pour plus de 10km. Ce n'est sincèrement pas un rythme exceptionnel mais pour l'entretien du corps et de l'esprit il ne faut pas plus. Ce qui est étrange avec ce sport c'est que malgré les douleurs et les difficultés parfois, on a encore et toujours envie d'y retourner. Je comprends mieux les sportifs qui deviennent accro, je ressens moi aussi désormais ce bien être que procurent ces hormones. Le plaisir vient pendant la course, dès les premières minutes me concernant, plus aucune douleur et plaisir absolu, même plusieurs heures après, j'ai même l'impression que la durée du bien être tend à s'allonger à force de courir...

Pour résumer, deux choses importantes : le matériel et le rythme. A chacun son rythme. On se compare toujours bêtement à ceux qui courent mieux, c'est une erreur car on est tous naturellement plus ou moins prédisposés, à chacun ses capacités, on ne peut faire mieux que le meilleurs! Non, le but est juste de trouver le rythme qui permet de courir sans trop être essoufflé, qui permet même de tenir une petite conversation. Peut importe la vitesse, ce qui compte c'est la durée de l'effort.

Illustration issue de mon trackeur NikePlus

5 commentaires:

  1. Bonjour Cédric,

    Merci pour la continuité de tes sujets et des commentaires qu'ils suscitent dans le partage.

    Le sujet "Les goûts et les couleurs" nous fait prendre conscience de ce qui nous attire et en creusant comme dans ton témoignage on peut trouver des réponses au travers de notre histoire et en dire beaucoup sur nous mêmes.

    Pour le sport c'est une démarche inverse que j'ai vécu. Dans ma jeunesse, le sport a occupé la majeur partie de mes loisirs, même en poussant plus loin dans la pratique du cyclisme pendant plusieurs années. Sport à la fois individuel et collectif lorsque l'on intègre une équipe. Un sport où la souffrance physique est de mise d'autant plus lorsque les entraînements, l'hygiène de vie ne sont pas dans la continuité.
    La souffrance endurée à bicyclette est sans commune mesure avec la souffrance psychologique que l'on peut traverser.

    Aujourd'hui le plaisir est dans la marche en alliant la démarche photographique. Je trouve que l'esprit est plus libre des ruminations au travers des regards que l'on porte sur le monde par une meilleure observation, contemplation de la nature qui nous entoure.

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    1. Bonjour Eric

      Ce que tu exprimes là avec la photographie est d'après moi une forme de méditation : se concentrer sur quelque chose et le vivre pleinement. Focaliser son attention sur l'objet à prendre en photo et appuyer sur le bouton au moment juste. Toutes ces formes d'attention guident l'esprit et l’empêche donc de s’éparpiller vers sa tendance naturel : la rumination.

      La photographie, alliée au domaine de la nature, est vraiment une belle passion...

      A bientot

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  2. Bravo Cédric, c'est vraiment un beau défi que tu as relevé là.

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  3. Waouh ! Ce billet me fout des complexes…
    Ce n’est pas compliqué, je cours 2 fois moins longtemps et par conséquent je parcours 2 fois moins de distance.
    10 Bornes en 1h00 c’est franchement pas mal.
    Un grand bravo, pour votre détermination Cédric.

    Je cours aussi de temps en temps histoire de me faire du bien, mais je dois bien reconnaître que ce n’est pas l’extase pendant l’effort.
    Je vous avoue que mon moment préféré, c’est celui après la douche (sensation d’apaisement de bien être et paradoxalement je suis moins fatigué)

    De mon coté il faut vraiment que travaille d’avantage ma régularité car j’ai toujours une bonne excuse pour ne pas allez faire un footing. ( la météo, le froid, la nuit etc… )
    Souvent après de longue journée de boulot, je me sens tellement crevé que je ne veux pas rajouter de la fatigue à la fatigue alors que je sais bien dans le fond que mon résonnement est faux !

    Bref ce que je retiendrai de ce billet, c’est qu’il faut être régulier.
    C’est vraiment ce qui me manque dans la pratique du sport et de la méditation d'ailleurs.

    Yannick.

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    1. Salut Yannick

      Honnêtement, le but n'est pas de donner des complexes ;-) mais plutôt de donner une méthode (parmi tant d'autres) pour atteindre le bien être. Samedi, j'ai fait 12km en 1h10, j'avoue je suis assez content de ma performance mais ce que je voudrais surtout souligner c'est le pure bien etre que je ressens pendant la course, c'est un mélange de (petite) souffrance mais surtout d’extrême bien être. J'a de plus la chance de vivre en campagne et de courir parmi une verdure d'une pure beauté (mais je ne suis pas objectif, tout devient beau quand je cours! ;-). C'est le moment où je profite pour penser à ce qui me touche (mes enfants, ma femme, mon travail etc) car pendant ce moment, j'arrive à analyser calmement, à prendre les bonnes décisions, je ne suis pas entraîné par la rancœur ou la colère. Bien au contraire, je suis encore plus ouvert à la tolérance, au pardon éventuel etc... je suis apaisé...

      C'est vraiment étrange mais je ressent vraiment du bonheur quand je cours et c'est pour cela que j'ai écris ce texte. Mais j'avoue que dans les débuts j'avais du mal à croire que l'on puisse s'épanouir dans ce sport. Maintenant, je veux courir tout le temps...

      Je te conseille fortement de t'investir dans ce sport qui m'a beaucoup aidé et m'a transformé...

      A bientot.

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