vendredi 24 avril 2015

Rester maitre

Quand je fais les courses avec "ma douce", régulièrement je me rends compte que je la suis à travers les allées, et je sens bien que cela me pose problème. Je suis le mené, je ne décide de rien. Surement par facilité (pratique de ne faire que suivre, pas de choix à faire, rien à assumer, génial pour quelqu'un qui manque de confiance!). Alors, je bifurque légèrement, histoire de me sentir un peu moins en laisse. Je pense même que parfois, je prends des choses dans les rayons juste pour affirmer mon droit de parole et de choix pour la vie de famille.
Dernièrement, je suis entré en contact avec mon frère, ce frère que je ne connais pas encore. Régulièrement, il me demandait "quand allons nous nous rencontrer?" ou encore pour des problèmes informatique "j'ai besoin de toi". Et moi, intimidé je lui répondais "pas pour le moment, je ne suis pas prêt" ou bien "désolé je ne peux pas t'aider". Prêt à quoi? Peur de quoi? je ne sais pas. Mais le fait qu'il prenne les commandes me déstabilisait. Alors, pour voir si le problème est bien là, le fait que je ne contrôle pas les choses, je décide de me lancer. Je l'ai donc invité à nous rencontrer, officiellement pour dépanner son problème, officieusement pour être celui qui décide d'avancer sur ce "dossier". Et j'avoue que finalement, je n'appréhende pas, ou plutôt je n'appréhende plus. Alors que les choses sont toujours les mêmes : deux frères qui ne se connaissent pas et qui se rencontrent pour la première fois et l’éternelle question "vais-je lui plaire ou le décevoir?". De plus, je peux décider de ne pas le revoir si le feeling ne passe pas, et ça aussi m'apaise dans ma démarche. Cela me mettait mal à l'aise pourtant mais le simple fait d'être l'initiateur m'a, étrangement, remis en confiance.
Il en est de même avec mes émotions, quand elles me submergent au point de contrôler mon corps (crises d'angoisses) voir ma vie (scénarios d'évitements pour ne pas affronter mes peurs!) cela me pose énormément de problèmes. Alors je me confronte à ses situations anxiogènes, et souvent je m'aperçois que j'avais maximisé leurs influences sur moi. Et cela les décrédibilise. C'est souvent le cas avec des réunions de travail que j'imagine souvent compliquées ou avec des repas entre amis ou j'imagine que je serai la risée de la bande (je ne sais jamais vraiment pour quelle raison, surement le manque de confiance une fois de plus).
Malgré le fait qu'il est bon de lâcher prise et ne pas se battre contre ses émotions, je pense qu'il faut malgré tout, de temps en temps, nous remettre un peu sur les railles de la vie que l'on a choisi.

Illustration : "de ta vie rester maitre tu dois"

7 commentaires:

  1. Cédric,
    C'est marrant comme décidemment les raisons sont diamétralement opposés malgré une même conséquence : la crise d'angoisse et les ruminations.
    Chez toi tout semble etre conscient , les idées et les ruminations...
    moi rien ne l'est , tout part sans que je m'en apercoive et pourtant comme tu le sais je me jette à corps perdu dans le nœud de la tourmente.
    Pour moi, tes peurs m'apparaissent comme si " cela n'avait pas lieu d'être " et les miennes doivent apparaître également sans consistence , sans intérêt etc...c'est ce qui fait la diversité de la vie et des caractères...c'est ce qui nous montre également encore une fois que tout est question de perspective et que tout n'est qu'illusion de l'esprit ...
    Bonne journée à toi

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    1. Bonjour Jurafa

      En fait, je crois surtout que je veux trouver une raison pour tout, j'ai trop besoin de comprendre. Peut être que je me trompe, en tout cas, j'ai besoin de mettre une raison à chaque conséquence. Je me trompe parfois, ce blog n'est pas une "raison-o-thèque" mais plutôt un endroit de réflexion : j'y expose mes pensées.

      La première fois que j'ai eu des crises d'angoisses, je n'avais aucune idée des raisons puisque tout va bien dans ma vie. Finalement, j'en ai déduit une surcharge de travail, un burn-out, une cause extérieure à ma vie privée donc, cela m'avait rassuré... mais était-ce la vrai raison?

      Comme je le disais dans un précédent billet, le fait de ne pas être dans l'inconnu, de savoir ce qui se passe, ce qui nous arrive, apaise les angoisses...

      A bientot

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  2. Coucou Cédric,

    maître yoda en photo, trop bon !!!
    Je dis souvent à mon fils et mon mari : "nous sommes des maîtres", dans le sens où nous sommes sur ce chemin de la maîtrise en tant qu'être humain conscient, conscient aussi de la force ! ;)

    Il faut absolument que tu lises un livre super méga génial que je suis en train de lire avec mon mari et que tout homme (et toute femme !) devrait lire...!
    Ton article m'y fait penser. Le livre s'appelle L'amant tantrique de Jacques Ferber, cet homme témoigne de son parcours d'homme conscient qui, petit à petit, s'est affranchi de certains conditionnements, notamment au niveau du couple, de la rencontre et de la sexualité, jusqu'à rencontrer l'amour suprême, l'extase, la rencontre avec Soi, dans la rencontre avec l'autre, union divine de l'homme et de la femme.
    Il parle avec son coeur, avec amour et je sens un lien entre ce qu'il a vécu, lui en utilisant le tantrisme et moi dans mon voyage au coeur de l'humain et qui se poursuit dans la rencontre avec l'autre et dans ce que je vis avec mon mari.

    Mais je suis super frustrée là, mon résumé n'est pas du tout à la hauteur du livre, je vais t'envoyer le pdf de l'intro que j'ai scannée !! ;)

    Plein de bises à toi ainsi qu'à Jurafa :-),

    Elise

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    1. Hello Elise

      Bien reçu ton extrait, j'y "gouterai" merci.

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  3. Bonjour Cédric

    Je ne suis pas psy, mais je pense que ta volonté de te rendre à nouveau "maître" de la situation est un bon indicateur qui montre que tu vas mieux. Il me semble que quand on ne va pas bien, on est vite envahi, débordé, et ça nous est égal de décider ou pas, on n'est pas en mesure de prendre les situations en mains.
    Evidemment l'excès inverse n'est pas trop bon non plus : vouloir tout diriger peut être un signe aussi de rigidité et compliquer les relations avec soi, avec les autres, avec le monde.
    Je pense que quelqu'un d'équilibré cherche à avoir des actions sur le monde, selon un ou des idéaux qu'il se fixe, tout en cultivant par ailleurs une certaine acceptation devant ce sur quoi il ne peut pas agir. C'est en tout cas ce vers quoi j'essaye de tendre...A ce propos le Tao invite à beaucoup de lâcher-prise et à se "couler" dans les manifestations de la vie plutôt qu'à y résister ou à émettre une volonté propre, c'est très intéressant aussi.
    Je te conseille le Tao de Poo, petit livre de vulgarisation du tao, amusant, clair et riche d'enseignements pratiques, à partir d'histoires de Winnie l'Ourson...(vulgarisation, oui, mais de qualité !)

    Amicalement, bises !

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  4. En effet Cathou,

    le lâcher prise, l'acceptation et l'accueil sont la base, ils font partie intégrante de la maîtrise qui n'est pas, comme le laisseraient entendre nos croyances, tout diriger !!
    Maîtriser c'est un peu comme l'oiseau dans le ciel qui saisit et connait les "courants" d'air pour voler avec fluidité et aisance.
    Il s'agit de ne pas oublier ainsi, en acceptant les choses telles qu'elles sont, tout ce dont on est capable (second volet en quelque sorte de la conscience et de l'acceptation), on peut voler, voler très haut et avoir une vue splendide sur la terre et le ciel ! :-)

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    1. J'aime beaucoup ton image de l'oiseau, elle est très parlante ! :-)

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