Nouveaux habitants à la maison: deux chats errants à qui j'ai proposé une vie bien plus chaleureuse dans un foyer aimant et bienveillant. Un peu craintif, les voilà très souvent réfugiés sous l'escalier, lieu idéal pour stocker le bazar et autres trucs qui ne serviront sûrement plus jamais. Ayant peur de ce qu'ils pourraient y déposer et n'ayant pas envie d'aller faire de la spéléologie tous les soirs pour aller y ramasser l'objet du délit, je décide de faire le vide et ainsi supprimer cet endroit multifonction litière-cachette-lit.
Commence alors ce va et vient entre le fond de cette grotte sombre et difficile d'accès et notre centre de tri improvisé. «Ça on garde,.. et ça on jette?» Défilement de cartons vides et à chaque nouveau déchet dont l'avenir appartiendra bientôt au centre de recyclage, je ressens comme un petit plaisir, un soulagement. Cartons vidés et coffre de la voiture rempli, voilà donc la cachette aux chats réaménagée: aucun espace vide donc aucune cachette, accès facile et rapide en cas de récidive. Sus aux câtons!
Au fur et à mesure que le stock diminuait, je ressentais comme un allègement. Je possède moins de chose et cela semble produire un petit bouleversement dans mon esprit. Posséder c'est risquer de perdre. Tout ce que j'ai, j'y tiens et si je le perds cela me posera problème. Pourtant la moitié de ce que nous possédons ne nous sert pas vraiment. D'ailleurs la moitié, nous nous en rappelons même plus. Posséder c'est en quelque sorte tenir une liste mémorielle des choses, des machins et des bidules dont il faut se souvenir l'utilité, se rappeler du lieu de rangement, si le matériel a été prêté: à qui? Rendu? Ou pas? Tout un tas d'informations parasites, inutiles, à alimenter dans notre mémoire. Je pense qu'en tâche de fond, toutes ces informations sont ravivées en permanence pour ne pas être effacées de notre cerveau donc logiquement moins de choses à traiter, moins de fatigue... et donc moins de stress. Quoi qu'il en soit, moins je possède, mieux je me sens! Comme disaient les Inconnus «tout bien que tu détiens est un souci qui te retient» 😉
Parfois même ce n'est pas un bien matériel. Me concernant, j'ai un poste précaire, avenir incertain, charge de travail incertaine, ennui quasi permanent. Malgré tout, ce poste est pour le moment plutôt confortable au niveau des horaires, de ma direction qui me laisse plutôt tranquille, ses avantages etc. Mais j'ai souvent l'impression de ne pas mériter mon salaire et du coup, peur en permanence que ma direction s'en rende compte. Il est évident que si je perds ce poste, je ne retrouverai pas d'équivalence dans mon coin. C'est donc une source de stress car le perdre aurait une petite incidence sur ma qualité de vie personnelle. Je rebondirai très certainement mais pas aux mêmes conditions... L'idéal est donc de posséder que ce qui nous correspond (travail payé à juste valeur, ainsi on peut facilement retrouver la même chose ailleurs) ou ce qui nous sert vraiment (jetez/recyclez l'inutile!! et ça peut servir à d'autres!)
Je me rappel d'un mouvement qui part un peu du même principe: la décroissance. Vivre avec le moins de chose possible, ne plus consommer bêtement, vivre simplement et ne plus alimenter cette machine infernale du monde de la consommation. Souvent je rêve d'une vie en plein milieu d'une foret, simple cabane en bois, sans électricité et sans clôture pour accueillir tous les animaux de la forêt. Quelque chose de facile à reproduire en cas de perte.
Malgré ce discours moralisateur, je suis moi même loin de tout ça. J'ai quelques passions qui m'amènent à collectionner des objets qui très souvent ne me servent pas. Juste posséder. Mais ce qui est intéressant finalement, c'est d'apprendre, apprendre à changer, changer sa façon de penser, changer ses habitudes... changer sa vie pour casser la routine...
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