Période de congés scolaires, ma mission, garder mes enfants, 3 contre 1. Ma grande entre dans l'adolescence et mon dernier est en pleine affirmation! ça va être chaud! "Ma douce" n'ayant pas pu prendre de congés, me voilà jeté dans la cage aux fauves et seul!
Début de vacances en douceur, j'essaye d'imposer mon autorité, cela semble bien passer, pas trop de rébellion. Quelques occupations et sorties. Tout se passe finalement bien.
Mais pourtant, une petit anxiété vient faire son apparition. Surement la fatigue liée à ma tâche qui réveil en moi un peu de conflit émotionnel : mettre de côté mes doutes concernant mon rôle de père (le manque de confiance en moi, m'en vouloir énormément des erreurs que je fais avec eux), être juste avec mes enfants en évitant de les rendre triste, faire en sorte qu'ils passent de bonnes vacances (éviter l'ennui... pourtant nécessaire à la construction d'un enfant) etc.
Arrivé en fin de semaine, hospitalisation programmée de ma compagne pour trois jours. Mon rôle ne change pas, je suis toujours seul à m'occuper de mes enfants mais cela désormais jour et nuit. Toujours pas de problèmes particuliers.
Pourtant l'anxiété prend de l'ampleur...
Plusieurs allés et retours à l’hôpital. Petite organisation pour gérer les enfants pendant mon absence. Dans l'ensemble cela se passe bien.
Et pourtant l'anxiété est toujours là, encore plus forte...
Enfin la famille est au complet. Tout le monde est de retour au bercail. Fin des vacances, bientôt reprise du train de vie "normal".
Tout est redevenu comme avant et pourtant, l’anxiété persiste! Pire, les effets secondaires arrivent : difficultés de concentration, problèmes de mémoire, irritabilité, fatigue, maux de tête etc!!!
Je fais face comme je peux mais le fond anxieux est là, il s'est installé, un peu trop...
La nuit dernière, réveil sans raison. J'essaye de me rendormir comme je peux mais une gêne m'en empêche. Les symptômes somatiques font leurs apparitions : frissons dans le cou, petits tremblements, suées. Et émotionnellement c'est l'explosion! J'ai l'impression de devenir dingue, de perdre le contrôle de moi, de ne plus être capable de contrôler mes pensées bref, la crise d'angoisse(huuuummmmm bonheur!!!) Suite à cette montée de terreur, la tension diminue, le calme reprend sa place et je m'endors. Comme si une vanne avait libéré le surplus d'angoisse...
Suite à ce constat, plusieurs interrogations : dois-je considérer cela comme une rechute? Est-ce l'état émotionnel du moment qui m'a chamboulé? la fatigue?
Il y'a au moins plus d'un an que je n'avais pas fait de crise d'angoisse et la puissance de cette dernière est bien moindre qu'à l'origine. Je pense que "anxiodépressif je suis, anxiodepressif je resterai". Je dois juste m'adapter à cela et me dire que cela arrivera de temps en temps. 2 semaines par an d'état anxieux, je devrais tenir...
Autre hypothèse : je ne médite plus depuis plusieurs jours, et je fais beaucoup moins de footing, me laisse plutôt aller à l’énervement qu'à l'apaisement, mange un peu moins sainement (le retour des vieux démons en quelque sorte!). J'ai peut être reçu un petit rappel à l'ordre. Je suis condamné à la bonne conduite...
Illustration : petit dessin "home made" issu d'un état d'âme anxieux... et aperçu de mon look ;-)
Bonjour Cédric,
RépondreSupprimerTes ressentis exposés dans ce billet te permettent je pense, de clarifier ce qui t’inquiète dans le fait d'une éventuelle rechute.
Depuis quelque temps, j'ai ressenti également des remontées des vieux démons comme tu les appelles.
Comme pour la plus part des parents aimant leurs enfants, notre stabilité émotionnelle dépend de ce qu'ils vivent au quotidien. Faire face également à leurs humeurs nous met parfois à rude épreuve émotionnelle.
Je continue de méditer quotidiennement sauf quelques rares exceptions, toutefois je sais, je ressent que je devrai méditer plus longtemps au matin, et plus souvent par épisodes plus courts dans la journée. Notre élan nous pousse aussi à ne pas ralentir alors que l'on sait que l'on devrait. C'est en quel que sorte une prise de conscience suivi d'un effort qu'il convient à se donner.
Le dernier livre de Christophe André "Et n'oublie pas d'être heureux" apporte de nombreux enseignements en nous démontrant par ce qu'il met en pratique les améliorations et les difficultés qu'il rencontre pour connaître le plus souvent possible le bonheur.
Il explique dans le mot Rechute que le processus de changement psychologique n'est pas une ligne droite mais une sinusoïde. Il finit sur le sujet par "Nos progrès psychologiques s'effectuent, presque toujours, en dents de scie, par avancées et décrochage... Cela m'a réconforté et encouragé à poursuivre les efforts
Prenons bien soin de nous
PS : Par l'explication de ton illustration et dans certains passages de ton billet, tu m'as transmis le sourire, Merci Cédric
Bonjour Eric
SupprimerNotre niveau d’anxiété dépend de beaucoup de composants ( contrariété, fatigue etc). L'élément déclencheur concernant cet épisode anxieux est, je pense, la peur de me retrouver seul à assumer ce rôle de père que j'ai tant de mal à endosser. Je ne me sens pas à la hauteur de ce rôle. Mes enfants reflètent le résultat de ma façon de faire et à chaque désaccords, pleurs ou autre forme d’échecs, je culpabilise concernant leur avenir. Ce qu'ils deviendront est ce que je ferais d'eux entre autre. A cela s'ajoute la fatigue car il faut les occuper et se levert tôt.
Bref, toute expérience est bonne à prendre et pose une brique de plus sur le mur du savoir.
A bientot.
Bonjour Cédric,
RépondreSupprimeroh comme je te comprends...!
J'ai passé les vacances seule avec mon fils en journée avec le même souci, toujours, de "bien faire" les choses, avec le besoin aussi, d'avoir un minimum de temps pour me reposer et me ressourcer alors même que je sais que j'ai besoin d'être seule pour ça car je suis "happée" par l'extérieur.
En plus, ma nièce adorée a fait un séjour à l'hôpital, avec deux enfants de plus pour moi à garder nuit et jour...
Ça n'a pas été de tout repos... :D
Pour moi, il est important de garder un certain recul sur cette torture mentale qui s'enclenche alors sur le pourquoi et le comment.
On ne sait pas grand chose, sur soi, et sur le monde alors, oui, peut-être l'angoisse revient en partie à cause de la fatigue causée par les vacances, peut-être aussi à cause du manque de "bonne conduite", d'une certaine hygiène de vie.
Peut-être aussi à cause de la conviction, quelque part que l'absence de bonne conduite engendrera un retour de bâton, la "punition".
Nous avons une marge de manœuvre sur cette partie là de la problématique très influente.
Nos convictions, nos peurs, nos pensées ont un énorme pouvoir : celui de se matérialiser. C'est pourquoi il est important de garder du recul (quand ça redevient possible, au cœur de la crise, on ne peut qu'observer avec effarement et impuissance...!), une partie de soi en tous cas ; toutes ces pensées ne sont que des suppositions, basées sur des croyances qui vont bouger.
Les vieux démons se situent aussi et surtout dans nos croyances, nos convictions et nos pensées.
Bonne conduite = bonne santé en est une à faire bouger.
Peut-être qu'à un moment de ta vie, sûrement même, la bonne conduite a été obligatoire pour t'assurer un minimum de calme.
Peut-être que cela va bouger.
Peut-être qu'à l'avenir, et certainement que ça a déjà commencé, tu méditeras parce que ça te fait du bien, sans la crainte et l'obligation derrière de le faire sous peine d'être "puni" par l'angoisse.
Peut-être la conséquence ne sera alors que de te sentir moyennement bien sans toutes les proportions énormes que ça prenait avant.
Peut-être aussi qu'à l'avenir, tu te casseras le ventre et te coucheras tard à l'occasion avec une telle joie, un tel plaisir, sans aucune culpabilité ou crainte que les conséquences en seront aussi profitables sur Toi qu'une bonne heure de méditation ! :-)
Bonjour Elise.... j'avoue, on est sur la même longueur d'onde... je suis en phase à chacun de tes commentaires.
SupprimerEn effet, le fait de ne pas méditer ne serait-ce qu'un soir me fait culpabiliser. Je suis encore dans la "méditation thérapeutique" et pas encore dans celle de l'ouverture d'esprit. C'est comme louper un traitement un soir qui laisse planer la crainte de la rechute.
Le recul dont tu parles est difficile à prendre car les tracas quotidiens sont là pour nous happer dans le tumulte de la vie.
J'envie parfois ceux qui ont du temps pour eux au point de pouvoir faire des retraites méditatives dans des endroits éloignés. 100% présent à ce qu'ils font.
Arg.... Je suis trop bavarde....
RépondreSupprimerTon blog trouvait mon texte trop long ! :D
La suite ici :
Je crois qu'il y a au cours de notre cheminement, alors que notre conscience grandit par le biais de notre "travail" sur soi, en méditant, en progressant dans la connaissance de soi, une percée du Soi grandissante, ce quelque chose, ce trésor empli d'amour qui se trouve une place de plus en plus grande et importante.
Et cela ne plait pas à d'autre parties, habituées à rejeter ce Soi (par éducation, traumatisme, etc.) et surtout, habitué à en avoir peur, à s'en défendre, à dresser des murs contre lui.
On a tendance à confondre le Soi avec des instincts primitifs, incontrôlables et dangereux (d'autres forces en nous) alors que le Soi est fondamentalement bon.
Alors les angoisses apparaissent, la douleur, la peur, le besoin de retenir, de contenir ce flot puissant émanant du Soi, doté d'une grande et belle énergie. L'occasion alors de prendre conscience de ces forces "adverses", apeurées, du pouvoir qu'elles ont, l'occasion de faire connaissances avec elles et de les pacifier par la suite.
Ça prend du temps de guérir toutes ces parties, toutes ces lignes de défenses érigées depuis si longtemps, de transformer toutes ces croyances qui nous ont protégés jusque là ...!
Essaye, si tu en as l'occasion et l'envie les fleurs de Bach dans ces moments : Rescue ou Cherry plum (il y en a dans le rescue), tu liras sur le net, en particulier l'indication du Cherry Plum : quand il y a ce "flot" énorme qui nous fait peur et qu'on cherche à contenir, qui menace d'exploser littéralement.
Je te remercie pour ton partage,
une bien belle journée à toi,
Elise
Sois bavarde sur mon blog! ;-)
SupprimerLes forces adverses dont tu parles sont impressionnantes de puissance. L'esprit et le corps regorgent d’énergie. Il faut juste que j'essaye de les canaliser pour les utiliser.
Merci pour tes commentaires. A bientôt.
Rassurez vous Cédric,
RépondreSupprimerTous comme vous, Eric et plein d’autre… J’ai moi aussi eu quelques rappels à l’ordre depuis ma dépression.
Anxiété, crises d’angoisses, coups de blues, ou même des réveils nocturnes avec impossibilité de me rendormir.
Tout cela me rappelle que je reste fragile, mais qu’il faut apprendre à vivre avec nos états d’âmes plus ou moins confortables.
Comme à chacun ma crainte la plus profonde est la rechute, mais contrairement a avant, je sais…
Je sais que c’est sans doute passagé, et que cela va passer.
Je sais qu’il est indispensable de me ménager de prendre plus soin de moi.
Je sais qu’il existe sans doute des solutions. (Médicales ou non)
Bon courage Cédric, ne vous laissez pas impressionné par ces angoisses, tentez plutôt de les apprivoiser.
Yannick.
Bonjour Yannick
SupprimerJ'ai fini par comprendre également que je devais vivre avec cela en moi. J'ai déjà réussit à dépasser la crainte que la "crise" peut tomber à n'importe quel moment simplement parce que je peux désormais pressentir ce "n'importe quel moment" et je suis donc plus apte à affronter le "passage noir"...
Cela reste malgré tout impressionnant quand la crise est à son summum. Mes théories volent en éclats, je doute à nouveau.... mais elles finissent par s'espacer et dure de moins en moins longtemps...
Bon courage à vous également et à tous ceux qui vivent cela.