jeudi 6 novembre 2014

Acceptation

Parfois, pour pas dire souvent, il m'arrive d'avoir des pensées existentielles. J'aime beaucoup ce genre de débat avec moi même, ces auto-interrogations sur le but de mon existence, de l'existence du monde même...
L'autre jour, en me promenant seul au milieu de ma belle nature, de ma belle campagne et des animaux que je peux croiser, j'ai eu à nouveau ces pensées qui sont venues en moi : "qu'est ce que je suis con à me stresser la vie pour rien!".
Pourtant, quelles sont mes exigences? quasi aucune, un rien me satisfait. Je ne suis pas carriériste et donc passer à côté d'un poste à responsabilité ne me frustre certainement pas!(au contraire, j'ai transmis à d'autres certaines de mes tâches). Je ne veux pas être riche, j'aurai trop peur de changer de comportement et je me sens bien plus proche des personnes qui n'ont rien. Je ne souhaite rien posséder, j'arrive à acheter selon le besoin désormais et non selon l'envie... (mais un progrès est toujours possible, il suffirait d'avoir encore moins de besoin!). Je m'en fous d'être beau ou laid, grand ou petit, avoir une grosse voiture ou une grosse maison...
Alors.... pourquoi je me stresse la vie? peut-être finalement que tout cela me touche....
Peut être parce que je suis malgré tout manipulé par ce monde de la performance qui m'oblige à entrer dans la norme du papa idéal ou être le parfait employé qui doit plaire à son chef et faire un max d'heures pour pas un rond ou encore dans le rôle du parfait copain qui fait rire tout le monde, apprécié de tous... J'ai l'impression que le fait de faillir à ces tâches me rabaisse, me fait perdre des points. Je suis tiraillé entre le besoin de plaire à tout le monde et le fait que ce ne soit pas possible.

Il me suffirait pourtant d'accepter tout cela. Qu'on est tous différents, qu'on aime pas tous les mêmes choses, les mêmes gens, qu'il y'a des personnes plus belles, plus drôles, plus riches, plus intelligentes, qui ont des carrières ou des maisons plus belles.... et que je n'y suis pour rien si ils sont "plus que" que moi... j'aurais fait mon maximum pour moi et ceux qui m’entourent (mes enfants, ma femme...).
Je dois accepter d'être juste moi même... accepter mes défauts sans pour autant être quelqu'un de mauvais parce que je ne suis pas parfait. Je dois accepter que certaines personnes me trouveront moche et/ou con mais que le problème ne vient pas forcement de moi... accepter mes erreurs, dans la vie et dans mon travail, je dois accepter aussi que ce blog ne plaise pas à tout le monde... assumer sans états d'âme ce que je penserais et ferais même si cela déplaît... après tout, ce n'est pas l'avis général qui donne forcement raison.

Pour aller plus loin dans cette acceptation, je dois aussi accepter le fait que certaines choses se produiront, que je le veuilles ou non, qu'elles me plaisent ou pas. La mort, la maladie, les choix de mes enfants (études, lieu d'habitation éloigné etc)... je n'ai pas le contrôle de tout et je peux me tromper...

Me stresser n’empêchera pas les choses d'arriver, au contraire, elles me tarauderont d'autant plus. L'acceptation permet, je pense, de vivre en paix avec moi-même et ce que l'avenir me réserve sans être en permanence sur le qui-vive...

Illustration : "Gru" moche et méchant! et alors? j'fais ce que je veux, c'est mon blog! ;-)... en fait j'ai rien trouvé d'autre à mettre.... les prémices de la page blanche?!?


lundi 3 novembre 2014

Sevrage Paroxetine

Trois ans que je gobe cet antidépresseur... En début de traitement, 20mg tous les matins (avec un petit Lysanxia (anxiolytique) pour me détendre, arrêté au bout de deux mois). Au bout d'un an, je baisse à 10mg. Il y'a trois mois, je suis passé à 10 mg un jour sur deux... Et maintenant, je me lance... plus rien.... (ça parait rien, mais c'est une étape!)
J'ai lu beaucoup de choses sur les forums concernant la difficulté de sevrage. Le problème est que tous les cas sont différents de par les causes, de par la durée de traitement, la posologie etc... L'autre problème est que ceux qui s'en sortent viennent rarement témoigner pour encourager...
L'arrêt de la Paroxetine comporte effectivement de nombreux effets secondaires (liste des plus fréquents sur ce lien sur ce lien). Me concernant les voici, de mon point de vue et de la façon dont je les ai vécu :

  * Angoisse, anxiété : pendant cette phase de sevrage, j'ai retrouvé ces "bons petits moments" de crise d'angoisse. La peur d'être malade, de mourir et de laisser ma famille seule. Peur que mes enfants se retrouvent sans père. Peur de devenir fou, de ne plus me contrôler, de devenir violent A cela s'ajoute les tremblements du corps tout entier, les traditionnels frissons dans le dos qui remontent jusqu'au cou et les claquements de dents. Le bon petit package de la peur, celle qui nous met dans des états de terreur quand on frôle la mort par exemple (accident de voiture évité de justesse, agression etc).
  * Confusion mentale : difficulté à comprendre ou agir normalement. Besoin de plus de concentration pour effectuer plusieurs choses, même juste pour suivre une conversation ou répondre simplement à une question en même temps que d'effectuer une tache quelconque même simple. Dangereux sur la route d'ailleurs, si je cherche ma route, je peux passer à un feu rouge ou griller un stop. Esprit en permanence dans les pensées. Parfois, mes enfants me parlent et je leur réponds même pas. Du coup, je deviens distrait (je perds mes affaires, je me rappels plus ce que l'on me demande) ce qui me donne l'illusion d'une maladie sous-jacente (alzheimer ou autres maladies qui touchent la mémoire... ce qui alimente à nouveau mes angoisses!)
  * Hyper-sudation : grosses bouffées de chaleurs et surtout, sudation extrême. Corps tout entier en sueur, les gouttes perlent sur mes jambes. Le moindre vêtement me donne chaud (une raison supplémentaire pour rester nu chez moi! ;-)
  * Maux de tête : je suis migraineux mais là, les fréquences des maux de tête augmentent. Quasi tous les jours. Mais j'ai quelques médicaments miracle donc, très peu handicapant.
  * Trouble de l'équilibre : léger déséquilibre pendant la marche ou la course. Sensation de pencher voir de tomber.
  * Envie de pleurer : sans raison particulière, variation de l'humeur qui passe de la joie à la tristesse. Un simple pleur de bébé peut me mettre dans des états de spleen démeusurés.
  * Quelques épisodes d'insomnie : tourner pendant 4 heures dans le lit, ça m'arrive quelque fois. Le bon moment pour ruminer! Quand cela arrive, je m'occupe l'esprit jusqu'à atteindre l'endormissement.
  * Troubles sexuels : non! je rentrerai pas dans les détails! ;-)

Je suis actuellement à une semaine sans aucun traitement. Je ne suis donc pas du tout sorti d'affaire encore mais étrangement, je n'ai pour le moment plus aucun de ces symptômes. Je les avais surtout pendant les phases de modification du dosage médicamenteux. Je prenais 10mg un jour sur deux, peut être que cette fluctuation (un jour avec, un jour sans) était la cause de l’apparition des symptômes. Comme si c'était la modification de dose qui amenait les symptômes de sevrage. C'est pourquoi il est important de diminuer trèèèèès progressivement.  La solution sirop (Deroxat) est parfaitement adaptée pour cela. J'y avais eu recours mais trop tôt (au bout de seulement un an, sans profonde remise en question, sans modification d’hygiène de vie, de mode pensée etc), donc rechute mais avec ce sirop on peut doser au mg prêt.

Ce n'est pas la première fois que je tente un sevrage et à chaque fois, alors que j'allais bien, les symptômes dépressifs et anxieux réapparaissaient. Je reprenais donc le traitement. Peut être étais-je prêt et ces symptômes n'étaient liés qu'au sevrage... c'est pourquoi il est important de tenir (dans la limite du supportable bien sur). Pour le moment je me sens bien ainsi mais personnellement, même si je préfèrerai n'avoir recours à aucun médicament, je suis prêt malgré tout à reprendre un traitement de ce type si cette nouvelle tentative échoue et si cela améliore ma qualité de vie. Je considère le mal être et l'anxiété comme un poison, au même titre qu'un médicament donc quitte à s'empoissonner autant que ce soit pour avoir une belle vie.

Je sais, pour le vivre, qu'il est difficile de ne pas retomber dans la prise de médicament mais il faut absolument se convaincre que les symptômes sont liés au sevrage et non à une rechute. Mais ce dernier commentaire concerne ceux qui ont réellement fait des efforts de remise en question. Les médicaments ne guérissent pas, ils redonnent juste les "commandes" de notre esprit le temps de se reprendre en main...

Illustration : structure de la paroxetine... juste pour passer pour un intello' ;-)



mardi 14 octobre 2014

Souffrir à deux, c'est mieux... ?!

Parfois, je me demande si la souffrance est plus légère quand elle est partagée voir même vécue à plusieurs... c'est du moins le questionnement que j'ai face à la réaction de certaines personnes...
La société dans laquelle je travail est en train d'être intégrée dans une autre. Certains collègues ont déjà subis cette absorption. Quand je les ai au téléphone je leur pose donc la question légitime, puisque c'est ce qui m'attend également, des conditions de reprise, tous ont le même discours : "Holala, tu verras, c'est la misère, tout change et pas dans le bon sens! vous allez en baver!"... Là ou moi j'aurais répondu pour essayer de rassurer (alors que je sais pertinemment que certains vont être lésés voir envoyés vers la sortie, inévitable lors d'un rapprochement d'entreprise) "Attendez de voir, tous les cas sont différents et pour le moment, on a toujours du travail, il ne faut pas se plaindre" eux me décrivent un tableau apocalyptique. Je ne sais pas si c'est un trait de caractère de la personne ou la nature humaine mais c'est étrange ce besoin rassurant semble-t-il d'être à plusieurs dans la même galère...
Autre exemple avec ma sœur, mère pour la première fois depuis quelques mois et pour qui parfois les nuits sont difficiles et la fatigue grandissante (comme pour beaucoup des nouveaux parents, ce que j'ai également vécu). En parlant de ma fille qui va atteindre les treize ans, l'âge bête comme on nous le répète assez souvent "Tu vas bien t'amuser avec ta fille, elle arrive dans l'âge où ça va devenir compliqué! et vu son caractère!"... une fois de plus là où moi j'aurais dit "tous les enfants sont différents, je suis moi même passé par là, je ne suis pas devenu délinquant pour autant!". C'est tellement bon de savoir que d'autres vont (peut être) plus souffrir, on se sent moins seul pour traverser la période des couches, des vomis et des biberons.... semble t il?
Mon fils aussi qui dénonce son frère quand il échappe à une punition méritée pour un acte que nous ne l'avons pas vu commettre...
Ce "syndrome" (la jalousie peut être) touche de plus la famille comme les amis, encore plus les ennemis, nous ne sommes donc à l'abris nul part.
Quelle est l'intention de celui qui "rassure" de la sorte? Peut être malgré tout de l'attention, comme pour avertir d'un danger? Ou simplement transmettre la peur..., si c'est le cas, cela fonctionne car la rumination se met en marche (chez moi en tout cas) souvent suite à ces "messages de soutien".
Peut être aussi que ces personnes n'aiment pas voir chez les autres la réussite. C'est énervant pour certains de voir que d'autres traversent la vie sans problèmes peut-être? Pourquoi eux? Encore plus irritant quand cette réussite n'est pas méritée, quand elle est transmise (famille riche, fils de patron d'entreprise...).


Illustration : surement un homme qui veut se sentir moins seul là où il habitera désormais pour toujours. Drôle malgré tout...

vendredi 10 octobre 2014

Juste dose

Samedi soir, invitation chez ma mère avec quelques membres de ma famille. Le repas démarre dans une bonne ambiance, alcool et fromage fondu pour le plus grand bonheur de mes petites rondeurs...
Les repas en soirées s'éternisent souvent et les enfants finissent par tourner en rond. Mon fils commence à roder autour de nous en quête d'une occupation. Pour passer le temps, on décide de lui faire faire quelques opérations mathématiques simples de son niveau, le CE1. Mon fils est bon élève et s'en sort plutôt bien avec l'exercice qui lui a été soumis. Dans un élan de fierté, je lance un petit "tu es intelligent mon fils". Ce message, bien que destiné à mon garçon, arrive aux oreilles de ma mère qui contrecarre en répliquant "arrête de lui dire ça, il va prendre la grosse tête" le tout avec un regard d'agacement (j'ai du lui dire trop souvent peut être?!?). Je sens que cette réflexion m’interpelle, me contrarie... Ma mère a mis le doigt très précisément sur ce qui a manqué à ma construction: la valorisation, cela même qui permet à un enfant de se construire, construire la confiance qu'il aura en lui au travers du regard des autres. Elle me demande donc à cet instant d'appliquer l'erreur qu'elle a elle même commise...
Le repas se termine et je repars donc avec ça sous le bras comme on dit...
J'essaye de ne pas ruminer sans pour autant oublier cette "affaire" car d'un autre côté je trouve que cela mérite réflexion. La survalorisation crée d'après moi des enfants prétentieux ce qui n'est donc pas bon pour autant (quoi que à notre époque.... peut être? mais cela ne correspond pas à mes valeurs et à celles que je veux transmettre). Alors, quel est donc le juste milieu, la juste dose à délivrer à mes enfants? C'est cela d'après moi le bon paramètre. Certains en ont beaucoup besoin, d'autres moins, il faut donc composer en fonction de la personne ce que je fis donc la veille car mon fils est très sensible aux jugements qu'on lui porte.
Mon rationnement est il juste? malheureusement, la réponse me sera présentée que trop tardivement, quand mon fils sera en carence ou en surabondance. Même si le tire reste corrigible, je préfère prévenir que guérir, les guérisons psychologiques étant toujours plus compliquées que la prévoyance (et je sais de quoi je parle!).
Bref, je décide de ne pas changer mes habitudes c'est à dire qu'aux compliments j'ajoute de temps en temps une pincée de désaccord pour qu'il n'oublie pas que l'erreur est toujours possible ce qui rappel que la raison n'est pas infuse et cela permet de garder les pieds sur terre.
Mais je pense ne pas être objectif sur ce sujet vu qu'il me touche en plein cœur...

Illustration : photomontage amusant trouvé au hasard sur internet (merci à son créateur que je ne connais pas!) et qui tombe pile au bon sujet


mardi 7 octobre 2014

Runnning

Le but de ce blog est de partager mon "aventure" dépressive et anxieuse pour en discuter mais aussi et surtout de partager tout ce qui a pu m'aider à m'en sortir. Parmi tous les outils à ma (notre) disposition (médicamenteux, psychologiques, méditatifs etc) j'ai découvert le sport. Je peux même dire que "grâce"  à la dépression, j'ai découvert le footing. J'ai découvert les bienfaits que ce sport procure, les bienfaits psychologique et aussi bien sur physique. Je tenais à écrire ce texte car ce sport m'a aidé à mieux me connaitre, à voir que finalement j'étais capable de faire certaines choses que je ne soupçonnais pas. Ce sport m'a un peu redonné confiance.
Pour décrire un peu mon profil "sportif", je mesure 1,78 mètre, pèse 75Kg. J'ai toujours été un des plus mauvais sportif de ma classe, toujours été dans les derniers aux cross des collèges, le dernier choisi pour constituer les équipes... Le sport ne m'a jamais intéressé, trop fatiguant, aucun intérêt.
Pendant ma phase dépressive et anxieuse, je me suis beaucoup documenté pour savoir quels étaient les changements à apporter dans mon hygiène de vie. Le sport en général revenaient souvent car générateur d'hormone notamment ceux du bien être et du plaisir (endorphines et dopamines). Je me décide donc, sans grande conviction, à courir. J'achète une paire de chaussure "à pas cher" (erreur à ne pas commettre! la paire de chaussure est la chose la plus importante!), je sors un vieux jogging, active un "trackeur" (logiciel permettant le suivi de la course), me crée ma petite playlist favoris et je me lance. Mes premières sorties sont catastrophiques : faible kilométrage et petite durée.. Je ne perds pas espoir et perdure. Malgré toute ma volonté je ne prends aucun plaisir, je suis dans la souffrance, la douleur, le gout de sang me monte même à la gorge à chaque course. Je mets tout cela sur le compte de l'inactivité, commencer le sport à 36 ans, dure dure!
En tant que bon têtu, je continue à ce rythme, une mauvaise course par semaine c'est mieux que rien.
Six mois plus tard, je commence enfin à ressentir un peu plus d'aisance. Une petite barrière psychologique commence à s'éloigner. Le petit démon de la démotivation, celui qui vient vous dire dès les premiers mètres "tu n'y arriveras pas, arrêtes toi dès maintenant, tu te fais du mal, ce sport n'est pas fait pour les non sportifs comme toi!" tarde de plus en plus à se faire entendre. Avec les semaines qui suivent, il finit même par me laisser tranquille tout le long de la course. Ce fut vraiment une étape importante, c'est comme une bride qui saute, une ouverture sur l'infinie des possibilités. A partir de ce moment, les kilomètres ont commencés à s’enchaîner, puis à s'accumuler, tout comme la durée. De 1km, je commence à dépasser les 5km et de 5 minutes, j'arrive à 30 minutes. Faible score encore mais belle progression. Je commence à courir sous la pluie (sous les orages parfois même!) dans la nuit et le froid. Malheureusement, avec la pratique de plus en plus régulière et intense viennent les blessures : douleurs aux chevilles et genoux. Ce qui est d'ailleurs insidieux avec ce sport c'est qu'il libère des endorphines qui empêchent sur le moment de ressentir la douleur, ce n'est que le lendemain que l'on constate et ressent les dégâts. Voyant que ce sport me plait beaucoup, je commence à investir dans du bon matériel : paire de chaussure spéciale running avec semelle sur mesure et adaptée à ma posture, combinaison été, hiver, brassard, gants et bonnet. Je me documente aussi beaucoup car courir ne se fait pas n'importe comment. A partir de là, plus rien ne m'arrête : les douleurs disparaissent et je cours dans le confort. Courir encore et toujours. Plus une semaine sans courir une ou deux fois.
Résultat actuel, en fonction de ma forme, moi, "le non sportif", je cours sans trop de difficultés plus d'une heure pour plus de 10km. Ce n'est sincèrement pas un rythme exceptionnel mais pour l'entretien du corps et de l'esprit il ne faut pas plus. Ce qui est étrange avec ce sport c'est que malgré les douleurs et les difficultés parfois, on a encore et toujours envie d'y retourner. Je comprends mieux les sportifs qui deviennent accro, je ressens moi aussi désormais ce bien être que procurent ces hormones. Le plaisir vient pendant la course, dès les premières minutes me concernant, plus aucune douleur et plaisir absolu, même plusieurs heures après, j'ai même l'impression que la durée du bien être tend à s'allonger à force de courir...

Pour résumer, deux choses importantes : le matériel et le rythme. A chacun son rythme. On se compare toujours bêtement à ceux qui courent mieux, c'est une erreur car on est tous naturellement plus ou moins prédisposés, à chacun ses capacités, on ne peut faire mieux que le meilleurs! Non, le but est juste de trouver le rythme qui permet de courir sans trop être essoufflé, qui permet même de tenir une petite conversation. Peut importe la vitesse, ce qui compte c'est la durée de l'effort.

Illustration issue de mon trackeur NikePlus

mercredi 17 septembre 2014

Pardon

Cela se passe un soir, à l'heure du couché des enfants. Mon plus grand fils est un peu turbulent. Il n’obéit pas à mes demandes (se laver les dents, lire l'histoire...), le tout avec le petit sourire narquois de rébellion qui attise ma colère. D'ailleurs, je la sens monter... puis je cède : je le dispute outre mesure puis l'attrape énergiquement pour l'amener dans son lit où il finira en pleur sans le traditionnel câlin du soir...
Mes états d'âme m'emportent vers le sentiment de culpabilité.
Je rumine cette dispute tout le lendemain.
Puis je conclue que j'ai été excessif, dans la démesure concernant la sentence.
Le soir venu, je décide d'aller voir mon fils pour lui présenter mes excuses : "il faut que je te dise, j'ai été un peu méchant avec toi hier soir, j'étais fâché contre toi mais je n'aurais pas du te disputer comme ça". Mon fils, très émotif, commence à avoir les larmes aux yeux. Comme à son habitude, il mime la fatigue en baillant et en se frottant les yeux surement dans l'espoir que je ne m'aperçoive pas de son émotion. Je suis moi même très ému de voir que ça le touche. Je continue "je ne recommencerai pas, je m'excuse, je suis désolé... pardon". Cette fois, j'applique le traditionnel câlin du soir avec la plus grande tendresse. Il me répond  rapidement pour ne pas entendre le son de sa voix vaciller "c'est rien"... A ce moment je me sens un peu étrange car les rôles sont inversés, un père qui demande pardon à son fils et le fils qui pardonne.

C'est fou comme un simple pardon peu apaiser. C'est comme un poids, celui de la culpabilité, qui nous est retiré. "Faute avouée est à moitié pardonnée" dit le proverbe, c'est vrai et même mieux que pardonnée : "digérée". Fin de la boucle interminable qu'est la rumination, fin de la colère, fin de la rancœur. Alors pourquoi est-ce si dure de dire "pardon" alors que c'est si bénéfique? J'ai jamais eu de mal à accepter mes torts mais toujours eu des difficultés à les dires. Les choses ont changées...

Illustration : Calimero qui demande pardon ;-)

lundi 15 septembre 2014

Perpetuité

J'ai beau connaitre petit à petit mes limites, savoir quand je vais les atteindre et connaitre l'effet que cela aura sur moi si je les dépasse, malgré tout je continue à m'y confronter. Je les frôle, les titille, les provoque...
Pourquoi jouer avec le feu quand je sais que je vais encore me brûler.
J'adore traîner le soir chez moi quand tout le monde est couché, quand il n'y'a plus un bruit, faire ce que j'aime et prendre le temps de les faire, mais je le sais pourtant que le manque de sommeil risque de me mettre dans des états d'anxiété, de stresse, de "bougonnerie" desquels j'ai souvent beaucoup de mal à revenir.
Quand je rencontre des pannes informatiques coriaces, comme encore dernièrement où plusieurs centaines de personnes ne pouvaient plus travailler pendant deux jours, que le mélange de pression et d’entêtement me montent à l'esprit, que je deviens celui qui ne lâche plus son clavier jusqu'à la victoire dans ce combat homme contre machine, que je finis par ne même plus ressentir la fatigue tellement je suis pris dans cet acharnement, plus rien ne compte à part CA, je le sais pourtant que je dois tempérer, me calmer ... mais non.... je m'acharne. Je ne me laisse aucun répit ni repos...
L'alcool qui m’enivre et qui me pousse toujours plus loin. Je le sais pourtant que les lendemains de beuverie sont difficiles. Il n'est pas question de gueule de bois, mais de la recherche dangereuse de cet état de "flottement", de ne plus être capable de réfléchir ou de me concentrer pleinement, de devenir un peu "je-m’en-foutiste", d'accéder à cette ouverture d'esprit qui me permet de voir les choses différemment, de les rendre plus acceptables, mieux tolérées. Quand je repose les pieds sur terre, tout dépend de la "hauteur" prise la veille, mais en général, l’atterrissage, la reprise de conscience, est brutale... et je le sais pourtant que les choses se passent toujours comme cela...
Si je ne reste pas dans les clous, bien manger, bien dormir, rester calme, ne pas abuser de "tout-ce-qui-est-bon-mais-qui-ne-l'es-pas-vraiment" (malbouffe, TV jusqu'à pas d'heure etc), je le sais pourtant, cela me change, change mon caractère, mon état d'esprit.... et pourtant je recommence, encore... et encore.... et pour toujours...
Toujours ces vieux démons qui m'incitent à la débauche... c'est tellement bon de faire ce dont on a envie sans se poser de questions... mais pourtant si mauvais par la suite. Sentiment de culpabilité (trop mangé, encore pris 2 kilos!!), de honte (qu'est ce que j'ai encore raconté hier dans ces élans de confiance!), d'abandon (et voilà, ça recommence les conneries!)... melting-pot émotionnel!
Le seul remède est la reprise en main... qui finit toujours par arriver. Le seul point positif de cette dérive perpétuelle est qu'elle est source d'apprentissage car on en tire toujours des leçons. Le rabâchage est une bonne méthode d'apprentissage finalement!
J'ai un peu peur de comprendre que cet perpétuel recommencement est le propre de l'homme. Pas seulement à mon échelle mais à l'échelle planétaire : nous ne sommes que le perpétuel recommencement, refaire encore et toujours les mêmes erreurs. Malgré que l'histoire soit écrite, que les erreurs commise dans le passé soient connues, on creuse toujours le même sillon.

Illustration : malgré la taille des panneaux, on franchit toujours les limites...

vendredi 5 septembre 2014

Méditation culinaire

Verser 200 grammes de riz rond (petits grains collants après la cuisson spécialement fait pour la cuisine japonaise) dans un petit récipient.
- Regarder la cascade de riz s’écouler doucement et voir l'aiguille de la peseuse s'approcher jusqu'à atteindre son objectif -
Nettoyer les grains à l'eau fraîche jusqu'à en obtenir la clarté.
- Plonger la main dans le récipient, sentir les grains passer entre chaque doigt et voir l'eau fraîche prendre la couleur du riz pour l'en débarrasser, voir le grain s'éclaircir petit à petit -
Verser le riz dans une casserole avec 350 ml d'eau, mettre un couvercle et porter à ébullition (attendre environ 10 minutes).
- Scruter l'arrivée des bulles qui tentent de s’échapper des abords du couvercle -
Baisser le thermostat de moitié, toujours à couvert (environ 3 minutes).
- Sentir le riz embaumer la cuisine et petit à petit le reste de la maison -
Baisser au minimum et laisser le riz s'imbiber totalement (environ 15 minutes).
Pendant ce temps, découper les avocats et le saumon.
- Prendre à pleine main la chair molle et glissante du poisson et enlever la peau au couteau, découper en dé et en tranche. En faire de même pour l'avocat -
Une fois que le riz à complètement absorbé l'eau, verser le vinaigre de riz et éventer jusqu'à tiédir.
- voir le vinaigre s'écouler, s'infiltrer entre chaque grain, sentir et voir l'acidité s'évaporer -
Déposer une feuille d'algue (Nori) sur le petit tapis de bambou (Makisu) et étaler une petite quantité de riz sur les deux tiers de la surface en partant du bas.
- doser la force du poignet pour ne pas écraser les grains -
Déposer sur le lit de riz le mélange de dés d'avocat et saumon.
- prendre les éléments à la main, rechercher l'équilibre entre saumon et avocat -
Enrouler la feuille d'algue à l'aide du tapis de bambou afin de former un tube d'environ 5 centimètres de diamètre.
(humidifier au préalable sur un centimètre le haut de la feuille d'algue afin qu'elle colle une fois le rouleau refermé)
- regarder les éléments s'enrouler sur eux même et se mélanger, sentir et voir le maki prendre forme -
Dérouler le tapis de bambou et découper les maki sur trois centimètres de large environ. Les disposer dans une assiette.
- voir le mélange des couleurs et sentir son estomac se languir -
Former quelques boules de riz à la main et déposer sur chacune une tranche de saumon.
- creuser la paume de sa main pour former un moule à fond rond, malaxer le riz pour en extraire une boule, ressentir la texture visqueuse du riz et sa tiédeur -
Disposer les Sushis dans une deuxième assiette.

Je ne suis vraiment pas un passionné de cuisine mais si il y'a une chose que j'aime faire, ce sont les Suhis et les Makis. La cuisine Japonaise est un art et impose de la patience et de la persévérance. A force de faire, on finit par mieux faire ce qui donne de plus une bonne leçon de morale.
A chaque fois que j'en prépare, je ressens l’apaisement, la hâte..... et la faim!

mercredi 13 août 2014

Manipulation de l'esprit

Arrivée d'un nouvel animal à la maison. Un bébé chat abandonné et récupéré dans un buisson chez une collègue. J'ai toujours voulu avoir plusieurs animaux, j'adore ça. C'est donc l'opportunité d'en compter un de plus!
L'arrivé d'un animal à la maison n'est pas anodin à mes yeux car je les considère comme un membre de la famille à part entière (à quelques différences prêt : je n'impose pas la litière à mes enfants ;-) ).
Je pars donc le récupérer chez ma collègue et fais donc connaissance avec lui. Au premier abord, très affectueux et plutôt joueur, comportement que j'aime.
Arrivé à la maison, cela se complique, la propriétaire des lieux, "vieux gros chat" de bientôt 10 ans, n'accepte pas le nouvel arrivant, qui lui rend bien d'ailleurs. Ça crache, bombage de dos, grognement. Un petit chat qui joue les caïd, c'est amusant...
Me concernant, émotionnellement, je trouve le moment plutôt amusant donc bon état d'esprit.
Arrive le soir. Impossible de laisser les deux "matous" sans surveillance. On laisse donc la matriarche vaquer à ses occupations habituelles du soir et on enferme le nouvel arrivant dans le bureau qui fait office temporairement de dortoir à chaton. Au bout de quelques minutes, miaulement et grattage de porte, le petit réclame sa liberté. Petit pincement au cœur, sortir un chat de la rue, pour le mettre dans une "cage"... Je n'aime pas ressentir la tristesse ou le malheur chez les autres, donc légère émotion de tristesse, mon excès d'empathie qui s'exprime surement... Si je rumine sur sujet, ça risque de m'emmener loin. Mais je décide d'en prendre le risque. Le "principe" de la rumination est de boucler sur ses pensées négatives sans ne jamais en sortir et ne jamais trouver de solution au problème. Je pèse donc tranquillement le pour et le contre. OK je l'enferme MAIS je le sors de la rue où sa vie insignifiante ne l'aurait peut être pas amenée dans une maison pleine d'amour comme la mienne. OK il sera enfermé dans la maison la journée quand je serais au travail MAIS au moins, il ne risquera pas de rencontrer d'autres "bestioles" en tout genre. OK il va se battre un peu avec la doyenne MAIS... elle est vieille et il aura le dessus ;-) mauvaise réponse bien sur, ils seront bien obligés de s'adapter l'un à l'autre, une petit tape sur les fesses le remettra sur le droit chemin de temps en temps...
Le lendemain, je relâche le fauve en constatant les dégâts, ce qui n'est rien comparé au plaisir de le retrouver. Il sort donc dans la joie et nous le fait bien savoir d'un léger coup de tête sous mon menton, il court partout, il saute, joue... à la vue de cette manifestation de joie, je me dis que finalement, j'ai bien fait de le sortir de la rue.

Manipuler ses esprits n'est pas chose facile surtout quand on est bercé par ses états d'âmes négatifs mais cela reste possible et au fur et à mesure que je m'auto-convaincs, je sens ma culpabilité se dissiper tout doucement dans mon esprit jusqu'à me laisser me donner raison sur ce choix que j'ai fait d’héberger ce nouvel animal...

Illustration : "Ticha"


jeudi 7 août 2014

Les goûts et les couleurs

Je me rappel l'histoire insignifiante racontée par un de mes professeurs d'informatique qui avait tendance à parler de tout, et surtout de rien. Il nous racontait qu'un de ses amis haïssait viscéralement la couleur verte. Du coup, beaucoup de ses choix vestimentaires, décoratifs, de voitures, etc. ne contenaient jamais cette couleur. Ce sujet revenait souvent sur la table entre eux : "pourquoi détestes tu à ce point cette couleur? il y'a surement une raison à cela?!?" A force de discussion, il se projeta plusieurs années en arrière, lors de son enfance où ses parents le forçaient, à en vomir, à manger des petits pois. Un rapport? peut être, peut être pas.
Histoire anodine juste pour en venir au fait que nos croyances, goûts, choix, etc s'appuient sur des moments ou traumatismes vécus, même les plus infimes et lointains soient-ils.
D'après moi, nous ne sommes pas les décideurs de nos choix. Les psychologues pensent que le hasard n'existe pas. Je le pense également. Nous sommes le fruit de nos expériences, de notre vécu, de nos déceptions, réussites...
Mes couleurs préférées sont le bleu et le vert. J'ai un profond respect pour la nature. Ces deux couleurs y sont prédominantes. Ceci explique cela.
Mais il n'y'a pas que les couleurs. Certains lieux également m'attirent inconsciemment. J'aime beaucoup les maisons abandonnées. On m'avait demandé une idée de peinture à m'offrir pour noël, j'avais demandé une maison en ruine au milieu de nulle part. Pas très festif ni joyeux comme cadeau mais je voulais quelque chose qui me correspondait, qui correspondait à mon état d'esprit et c'est donc ce choix qui en ressortit.
Quand je croise des maisons abandonnées, je ressens l'envie d'aller la visiter, ça m'attire vraiment, mais quelque chose m'empêche de le faire, une sorte d'appréhension?! J'aime imaginer la, ou les, vie(s) qui s'y sont déroulées. Ces odeurs d'humidité, les murs en décrépitude, m'attirent. Ces états de négligence, d'oubli me correspondent peut être au point de m'attirer. Je pousse la réflexion peut être un peu loin mais d'après moi tout a une explication.
Je cherche à comprendre pourquoi cette attirance pour les maisons oubliées et pourquoi cette peur d'y entrer?!?
La première photo de ce texte est issue d'un site comportant quelques monuments en ruine. Mais pourquoi le choix de celle-ci? pourquoi en visionnant ces monuments en ruine ai-je retenu celle là?!? Le hasard n'existe pas...
Il est question d'une maison Italienne (un moulin en fait) abandonnée, au pied d'une montagne semble-t-il, à l'abri des regards car bien enfouie au fin fond d'une forêt qui d'ailleurs reprend ses droits petit à petit. Cette photo ne montre pas plus que la "carapace" extérieure du bâtiment. Difficile d'en imaginer l'intérieur... A la vue de cette photo, je ressens à nouveau cette envie d'y entrer pour la découvrir plus "intimement"...
Mon histoire doit comporter des similitudes avec ce que dégage à mes yeux cette photo.
En y réfléchissant bien, effectivement, cette maison me représente beaucoup... J'aime la solitude, j'aime le calme et de cette maison se dégage du silence, de la sérénité, voir de la sagesse, celle que l'on acquiert avec la vieillesse... Je suis également quelqu'un de discret tout comme ce bâtiment blotti dans l'ombre, dans le creux de la montage, ni vu ni connu, comme pour ne pas déranger, pour épargner du bruit qu'elle pourrait faire. Mon combat contre la dépression, qui parfois reprend un peu le dessus sur mon esprit est à l'image de la forêt qui arrive au sommet de la battisse, sommet signifiant la victoire de l'un sur l'autre, ce que j'ai vécu il y'a quelques années où l'emprise fut la plus forte. Cette photo me ramène également à une séance chez la psychologue qui apparemment cherchait la faille, l'entaille, la brèche par laquelle se faufiler pour accéder au plus profond de mon esprit et elle y arriva grâce à un sujet très délicat pour moi : mon grand père, ce père de substitution. Une fois la "cible" atteinte, et voyant ma réaction (de la tristesse profonde), elle constata que ma "carapace" était très épaisse mais une fois transpercée donnait accès à toute mon histoire, bas les masques! Tout comme cette bâtisse à l'architecture fortifiée, il faut plusieurs assauts pour pénétrer mon esprit, tenter plusieurs accès et une fois à l'intérieur, on peut tomber sur du bon comme du mauvais. Qui sait ce que nous renfermons tous?!?
Les maisons (les arbres également) représentent en psychologie la protection familiale, celle des parents. Les fissures, les faiblesses, l'équilibre instable de ce bâtiment sont à l'image du manque d’intérêt que j'ai du ressentir pendant mon enfance. Ceci expliquant l’errance que j'ai vécu à même pas 10 ans dans la grand ville où j'habitais, à barouder dans les chantiers en construction en quête d'aventure mais au risque de ma petite vie parfois, à faire des rencontre dangereuses (SDF, drogués et autres quidams en perditions), et faire les pires bêtises, jouer au feu à m'en brûler, le tout sans aucunes réprimandes, sans aucun guide réconfortant pour me tenir la main et la poser sur la bonne rampe. Les limites, les punissions synonymes de dépassement de la zone de sûreté, rassurent, nous en avons tous besoin.

Mon attirance pour les ruines, représentatives de mes états d'âmes (à la différence que me concernant, elles sont plutôt en reconstruction), cette envie (et paradoxalement cette peur) d'y accéder pour mieux connaitre les lieux, s'explique peut être par ce manque de connaissance que j'ai vis-à-vis de moi même et l'envie (la peur) de me découvrir.

Illustration issu de ce site : http://lesmoutonsenrages.fr/2013/03/28/lieux-abandonnes-de-cette-planete/